Tags antisémites sur une épicerie casher à Rueil-Malmaison: la mère de famille condamnée à 10 mois de prison

La femme de 44 ans avait été jugée le 12 décembre dernier par le tribunal de Nanterre pour avoir tracé des inscriptions à caractère antisémite sur des murs et trottoirs de la ville et en particulier, sur la devanture d’une épicerie casher, en novembre. La peine va au-delà des réquisitions de six mois.

Ses larmes, ses regrets, ses excuses n’auront pas suffi à convaincre les juges de la 18e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Nanterre. La mère de famille de Rueil-Malmaison, jugée le 12 décembre dernier pour de multiples dégradations et tags commis en raison de la religion visant en particulier une épicerie casher, a été condamnée ce mardi à 10 mois de prison avec sursis.

La décision du tribunal va ainsi au-delà des réquisitions du parquet, qui étaient de six mois avec sursis. À l’annonce du délibéré, cette mère de quatre enfants est ressortie en pleurs de la salle d’audience, en refusant d’exprimer tout commentaire. Son sursis probatoire est accompagné de l’obligation de travail, de soins psychologiques et d’indemniser les victimes avec lesquelles elle est aussi interdite d’entrer en contact.

Ces indemnisations sont lourdes: près de 4 500 euros au titre du préjudice matériel, pour le magasin Story Kash, et 10 000 euros au titre du préjudice moral, au bénéfice des deux gérants. Cette femme de 44 ans est en outre interdite d’exercer toute fonction publique alors que celle-ci avait fait part de sa volonté d’enseigner, étant titulaire d’un doctorat en littérature.

Les parties civiles satisfaites et « soulagées »

« Mes clients et moi-même sommes extrêmement satisfaits et soulagés de cette décision, tant sur le plan pénal que civil. La justice envoie un signal fort aux auteurs d’actes antisémites », se réjouit Me Avner Doukhan, leur conseil. Même réaction du côté de l’organisation juive européenne, qui s’était portée partie civile. « La voix de notre association a été entendue », apprécie Me Anaïs Ayache pour l’OJE.

La quadragénaire avait été interpellée le 21 novembre, après qu’une série d’inscriptions à la peinture blanche (« Juif » avec une étoile de David, « Gaza », « stop génocide ») ont été découvertes, tracées sur des murs de la ville de Rueil, des trottoirs et sur la vitrine du Story Kash dans les nuits du 2, 4 et 13 novembre. Durant l’audience en décembre, la prévenue s’était confondue en excuses auprès des gérants du magasin, récusant tout caractère antisémite de ses actes.

Elle avait justifié ses sorties nocturnes par une sorte de « bouillonnement » qu’elle avait ressenti en elle-même, après avoir vu des images de Gaza et de « corps d’enfants éventrés ». Elle disait vouloir « réveiller les consciences alors qu’on était tous témoins d’un massacre en direct ».

Le caractère antisémite ne faisait pourtant aucun doute pour les avocats des parties civiles et le procureur, qui avaient relevé que sur tous les commerces de la ville, seule l’épicerie Kasher avait été visée.

JForum.fr avec www.leparisien.fr
Rueil-Malmaison, novembre 2023. La femme jugée a été reconnue coupable des inscriptions à caractère antisémite à la peinture découvertes sur la vitrine de cette épicerie casher. DR

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