Pleure, mon petit sur l’épaule à papa… 

Poutine convoque Assad à Sochi, et prend en charge le modelage de la Syrie d’après-guerre

 

Le Président Vladimir Poutine et Bachar el Assad de Syrie se sont mis d’accord à Sochi, lundi 20 novembre, pour commencer à répondre aux questions soulevées par la situation politique en Syrie, maintenant que les « terroristes » ont été vaincus et que la guerre tire à sa fin.

Poutine a insisté sur le fait que la diplomatie en vue d’une résolution d’après-guerre en Syrie devrait aller encore de l’avant, sous l’égide de l’ONU. Assad a répliqué qu’il espère « l’aide de la Russie pour assurer que les Syriens eux-mêmes dirigent le processus, certes avec l’aide de « l’extérieur », mais sans ingérence (interférence) ».

Le dictateur syrien accepterait un cadre extérieur de l’ONU, mais s’oppose clairement à toute tentative extérieure de l’ONU ou de quiconque de s’ingérer dans le dialogue interne au pays ou de tenter d’imposer des solutions aux parties.

Voilà ce qui ressort des compte-rendus officiels à propos de cette rencontre à Sochi. Mais son contenu réel doit être bien différent. Il va de soi que Poutine fait pression maximale sur son hôte pour s’assurer qu’Assad suit scrupuleusement la ligne dictée par Moscou.

Le Président russe a ensuite annoncé qu’il passerait le jour suivant dans des consultations téléphoniques sur l’avenir de la Syrie, avec le Président américain Donald Trump et un certain nombre de dirigeants du Moyen-Orient. Des échos de ce qui a pu transpirer de ces entretiens de Sochi comme de ces appels téléphoniques vont probablement ressortir dans des reportages émanant de Moscou et de Damas dans les prochains jours.

Avant cela, les sources moyen-orientales et russes permettent de combler en partie ces carences d’information dan ce contexte :

  1. Poutine et Assad peuvent bien se congratuler en misant sur la fin de la guerre en Syrie, mais tous les deux sont parfaitement conscients que c’est encore loin d’être fini. Sur la scène principale, la défaite de l’Etat Islamique et la libération des territoires qu’il occupait sont plus ou moins dans la poche à brève échéance. Mais, bien que la plupart des groupes rebelles aient été brisés, la rébellion civile persiste.
  2. Il n’y a aucun indicateur crédible d’un arrangement tacite qui soit sur pied entre la Russie et l’Iran pour quel type de domination doit s’imposer après-guerre. Jusqu’à présent, ils se complètent bien l’un l’autre, chacun se voyant attribuer une part d’influence territoriale. L’armée russe contrôle des parties de la bande côtière méditerranéenne, alors que l’Iran étant son contrôle depuis la région de Damas et des régions frontalières avec le Liban et l’Irak, ainsi que sur les autoroutes qui relient les deux frontières. Un travail d’équipe serré apparaît aussi sur le champ de bataille avec la Russie qui soutient activement l’Iran et le Hezbollah.
  3. La rencontre de Sochi n’a été que le commencement d’un long et difficile processus diplomatique qui pourrait durer de nombreux mois, si ce n’est des années encore, ponctué par des hauts et des bas, des pauses et des déclenchements d’hostilités.
  4. Bachar el Assad a survécu plus de sept ans lors d’une guerre cruelle et exténuante et il s’en sort en vainqueur. Il pourrait bien essayer de répéter cet exploit dans le cadredu conflit diplomatique sur l’avenir politique de la Syrie.

Le mercredi 22 novembre, les prochaines étapes du processus en Syrie seront discutées lors d’une rencontre entre les dirigeants russes, turcs et iraniens (il n’est pas complètement évident de savoir si ces réunions auront lieu au niveau des chefs d’Etat ou des Ministres des Affaires étrangères). La Syrie ne sera pas présente. Par conséquent, c’est ce forum trilatéral qui ébauchera cet avenir, et non Assad.

Le même jour, l’Arabie Saoudite a prévu une rréunion des dirigeants de l’opposition syrienne à Riyad.

D’ici une semaine, le 28 novembre, la conférence parrainée par l’ONU sur la crise en Syrie est convoquée à Genève, lors de laquelle les Etats-Unis auront un rôle important à jouer.

  

Putin summons Assad to Sochi, takes charge of shaping post-war Syria

Adaptation : Marc Brzustowski

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stevenl

Looks like Assad is crying in the shoulder de son copain Putin! Un peu de caviar Russe va le consoler.