La Knesset en Première Lecture pour Supprimer les « Gouvernements de Rotation »
Un projet de loi visant à éliminer la possibilité de former des « gouvernements de rotation » est en passe d’être adopté en première lecture à la Knesset, avec un soutien notable de la coalition et de l’opposition, un accord rare sur un amendement constitutionnel.
Les « gouvernements de rotation » permettent la formation d’un exécutif « à deux têtes », où un Premier ministre et un « Premier ministre suppléant » alternent leurs fonctions à mi-mandat. Cette disposition, introduite dans la Loi fondamentale : le gouvernement, a été mise en place pour le gouvernement d’urgence COVID-19 Netanyahu-Gantz en 2020 et le gouvernement Lapid-Bennett de 2021-2022.
La loi de rotation, adoptée rapidement en 2020 dans le cadre des négociations entre Gantz et Netanyahu, a été critiquée pour ses implications constitutionnelles profondes et son adoption précipitée à des fins politiques immédiates. L’opposition, particulièrement durant le gouvernement Lapid-Bennett, a dénoncé ce système, soulignant qu’il a permis à Bennett de devenir Premier ministre malgré un faible nombre de sièges obtenus.
Le projet de loi actuel, qui fusionne plusieurs propositions similaires, marque une tentative de rectification rare sur une question constitutionnelle. Les partisans de la réforme, tels que Simcha Rothman du Parti sioniste religieux et Efrat Rayten du Parti démocrate, soutiennent que le gouvernement de rotation brouille les responsabilités, compromet le statut du Premier ministre et peut être exploité par des politiciens n’ayant pas obtenu la majorité des votes.
Le texte, proposé notamment par Karin Elharrar du parti Yesh Atid, affirme que le gouvernement de rotation « déforme les considérations politiques et les motivations des élus, brouille la hiérarchie intragouvernementale, porte atteinte au statut du Premier ministre et permet aux politiciens sans majorité populaire de tirer parti de leur pouvoir relatif. Cela conduit à des dysfonctionnements dans le travail gouvernemental et à des dommages pour le public. »
La session plénière s’est tenue lundi, en dépit des vacances parlementaires, à la demande conjointe du gouvernement et de l’opposition. Cette session a été convoquée suivant une procédure spéciale et avec l’approbation du président de la Knesset.
La suppression des « gouvernements de rotation » pourrait marquer un tournant dans la politique israélienne, réaffirmant la stabilité et la clarté des responsabilités au sein du gouvernement.
Jforum.fr