Un collectif de personnalités françaises a appelé lundi l’Etat d’Israël à reconnaître le génocide arménien.

“En 1915-1916, un génocide majeur fut perpétré en Anatolie par le gouvernement Jeune-Turc sur la population arménienne de l’Empire ottoman. Un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants furent exterminés par épuisement lors de marches de la mort dans le désert, par assassinats multiples, viols systématiques ou inanition, des milliers d’enfants étant capturés et convertis de force”, rappellent les signataires dans une tribune publiée dans le journal Le Monde.

“Nous, militants de la mémoire et du combat antinégationniste, observons avec intérêt la forte progression du nombre de députés au Parlement israélien favorables à la reconnaissance du génocide des Arméniens ; trois (sur cent vingt) en 2000, trente en 2010, une majorité sans doute à présent, y compris le président de la Knesset, l’ancien refuznik [dissident soviétique] Yuli Edelstein. Cette évolution positive, qui traduit un soutien populaire déjà ancien de l’opinion publique israélienne, doit pousser l’exécutif israélien à cesser de tergiverser et à en prendre acte par-delà les considérations économiques ou diplomatiques ; dans les relations internationales, un impératif moral au moins doit prévaloir : le rejet catégorique des génocides et de leur négation”, poursuivent les signataires, dont le philosophe Pascal Bruckner, Arno, Beate et Serge Klarsfeld ou l’ancien président du CRIF, Richard Prasquier.

“Parce qu’il est le pays qui recueillit la majorité des rescapés de la Shoah, parce qu’il a bâti et abrite le plus considérable musée-mémorial dédié à un génocide, parce qu’il a reconnu le génocide des Tutsis rwandais de 1994, nous demandons à l’Etat d’Israël de reconnaître officiellement — aux côtés de nombreux autres Etats, eux aussi démocratiques — le génocide des Arméniens”, conclut le texte.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décalé samedi soir un débat ministériel sur la reconnaissance officielle par Israël du génocide arménien.

Faire avancer une telle initiative pourrait aider l’actuelle campagne de réélection du président turc Recep Tayyip Erdogan, a ensuite affirmé dimanche le ministère des Affaires étrangères, dirigé aussi par le Premier ministre.

La question de la reconnaissance du génocide arménien est soulevée chaque année à la Knesset en marge des commémorations du 24 avril, d’habitude sous la forme d’une législation proposée plutôt que sous la forme d’un débat, et a été rejetée par les gouvernements en place chaque année depuis 1989.

Éric Hazan 

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Guidon

Je propose a ce collectif de gens bien pensant de demander d’abord au gouvernement arménien d’arrêter d’aider l’Iran, pays qui prépare un génocide, a transgresser les sanctions et a se procurer des composants et du materiel pour construire sa bombe atomique. Charité bien ordonnée commence d’abord par soi-même.