Crimée. La Russie accuse l’Ukraine de “l’attaque la plus massive de drones” sur Sébastopol

Les autorités de Crimée et le ministère russe de la Défense ont annoncé avoir subi une attaque de drones visant les installations de la baie de Sébastopol, samedi 29 octobre au matin. Si les officiels n’évoquent que des dégâts mineurs, ils dénoncent une opération d’envergure montée par l’Ukraine avec l’aide britannique.

Samedi 29 octobre, l’armée russe a indiqué avoir subi une attaque massive de drones dans la baie de Sébastopol, dans la péninsule de Crimée. La ville donnant sur la mer Noire abrite une importante base de la marine russe qui aurait été la cible de l’opération. Dans un message posté sur Telegram, le ministère russe de la Défense a livré quelques menus détails : neuf véhicules aériens sans pilotes ainsi que sept drones maritimes autonomes auraient mené l’attaque à partir de 4 h 20, causant des “dégâts mineurs” sur un navire dragueur de mines. Le message, précisant que tous les engins ont été détruits, qualifie par ailleurs cette opération d’“acte terroriste”.

Le ministère russe de la Défense met directement en cause les forces ukrainiennes. Mais il affirme aussi qu’elles ont agi avec le concours de “spécialistes britanniques” accusant ces mêmes Britanniques d’être impliqués dans les explosions ayant endommagé en septembre les gazoducs Nord Stream en mer Baltique. Si les autorités de Kiev n’ont pas encore réagi, le ministère britannique de la Défense s’est fendu d’un post sur sa page Twitter en parlant d’une “histoire inventée” : “Pour détourner l’attention de sa gestion calamiteuse de l’invasion illégale de l’Ukraine, le ministère russe de la Défense en est réduit à colporter de fausses informations d’un niveau jamais atteint.”

Le gouverneur prorusse de la ville, Mikhaïl Razvojaïev, a qualifié cette offensive d’“attaque la plus massive de drones” depuis le début de la guerre en Ukraine. Il a assuré qu’aucune installation de la ville n’avait été touchée et que la situation était “sous contrôle”. Le site en russe de la BBC remarque pourtant que “des vidéos tournées la nuit comme le jour ont commencé à circuler sur les chaînes Telegram, montrant de la fumée noire émanant de Sébastopol et des explosions”. Le média britannique précise tout de même que l’authenticité de ces vidéos n’a pas encore été prouvée.

De son côté, le titre ukrainien Oukraïnska Pravda, relayant les informations de l’agence de presse russe TASS, affirme que la Russie a suspendu la circulation des bateaux de transport dans la baie de Sébastopol, “supposément à cause de l’opération, toujours en cours, pour éliminer les drones attaquant la ville. Seuls les bus sont toujours en service dans les différents quartiers de Sébastopol”.

Autre journal ukrainien, le Kyiv Independent remarque que la Crimée fait l’objet d’attaques répétées. “Cette attaque rapportée [par les autorités russes] survient deux mois après que les bases navales russes de Sébastopol ont été les cibles de plusieurs attaques de drones, infligeant des dégâts aux bâtiments, le 31 juillet et le 20 août.” Début octobre, le pont de Crimée, reliant la péninsule à la Russie continentale, avait été endommagé par une gigantesque explosion. Jeudi 27 octobre, les autorités locales avaient annoncé que la centrale électrique thermique de Balaklava – un quartier de Sébastopol – avait été visée par une attaque de drone.

Samedi, dans l’après-midi, la Russie a indiqué qu’elle suspendait sa participation à l’accord assurant la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes, en réponse à l’attaque du matin, et son intention de soulever le problème devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

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