S’il est un domaine où les citoyens européens sont en majorité en faveur de «plus d’Europe», c’est bien la lutte contre le terrorisme. Or, malgré les attentats et la succession de sommets européens et de réunions ministérielles, l’Union européenne reste à la traîne sur ce sujet.
Le plus emblématique de ces échecs est le blocage par le Parlement européen de la mise en place d’un PNR («Passenger Name Record»), une base de données recensant l’identité de tous les passagers des avions circulant dans l’espace européen. Un projet indispensable lorsque l’on sait la facilité avec laquelle les terroristes djihadistes se déplaçaient entre les pays européens et la Syrie. L’idée initiale d’un PNR est venue des États-Unis: après le 11 septembre 2001, ces derniers demandèrent à l’Europe que leur soient communiquées les données personnelles des passagers des vols transatlantiques.
Le parcours législatif du PNR relève de la saga. En février 2011, il y a donc 5 ans déjà, la Commission européenne envoie sa proposition de PNR au Parlement européen. Ce n’est que plus de deux ans plus tard, en avril 2013, que la Commission des libertés civiles (LIBE) rejette la proposition de directive par 30 voix contre 25, une poignée de députés européens activistes bloquant ainsi des mesures pourtant vitales pour la sécurité au nom du sacro-saint principe de la protection des données personnelles.
En juin de la même année, il est décidé en séance plénière de renvoyer le dossier à la commission LIBE afin qu’elle poursuivre ses travaux. En août 2014, c’est au tour du Conseil européen (les chefs d’Etat ou de gouvernement des 28 Etats membres) de demander au Parlement et au Conseil des ministres de finaliser les travaux. S’ensuit un nouveau refus de la Commission concernée en novembre 2014, deux mois avant les attentats contre Charlie hebdo. Ceux-ci créent évidemment un choc et, un mois plus tard, le Parlement s’engage à adopter la directive PNR «d’ici la fin de l’année». Malgré l’urgence, rien ne bouge et il faut attendre les attentats de novembre 2015 pour que le 25 novembre, le Parlement réaffirme sa volonté d’aboutir à un accord «avant la fin de l’année» (sic). Début décembre, un «accord provisoire» est conclu entre le Conseil et les négociateurs du Parlement. En février 2016, le texte n’a toujours pas été inscrit à l’ordre du jour et il n’est pas certain du tout qu’il sera voté prochainement car, entre-temps, le Centre européen pour la protection des données a remis un avis négatif!
Il faudra probablement attendre encore des mois, voire plusieurs années ou pire, un nouvel attentat, avant que le PNR européen ne devienne réalité. Ce feuilleton illustre la puissance du Parlement européen, que certains ont tendance à minimiser, mais aussi le décalage entre ses membres et les peuples qu’ils sont censés représenter. Sans parler du paradoxe d’un Parlement européen qui ne cesse de promouvoir «plus d’Europe», mais qui est incapable de légiférer sur la sécurité des citoyens du continent. Une dizaine d’Etats au moins ont donc mis en place leur propre PNR national mais, évidemment, avec moins d’efficacité, et moins de protection car les modalités sont différentes d’un Etat à l’autre.
En théorie, l’Europe n’est pourtant pas mal équipée pour lutter efficacement contre le terrorisme et dispose d’une panoplie d’outils. Europol, Interpol (organisation internationale de police), Frontex (agence de surveillance des frontières), SIS (Système d’information Schengen), Eurodac (empreintes digitales), VIS (Système européen d’identification des visas)… Les fonctionnaires européens eux-mêmes s’y retrouvent-ils? En pratique, c’est le chaos ou presque. Les banques de données ne sont pas interconnectées et il n’existe aucune cohérence entre les compétences. Frontex n’a pas de mandat relatif aux questions de sécurité et Europol n’en dispose guère en matière de protection des frontières. Ainsi, un djihadiste fiché par Europol pourrait parfaitement décliner sa vraie identité et ne pas être reconnu comme dangereux par Frontex!
Autre exemple de la légèreté du Parlement européen: face à des Etats soumis à des défis similaires en matière de sécurité, il se veut le chantre intransigeant des droits de l’Homme. A chaque session, il vote, selon une procédure d’urgence, trois résolutions condamnant dans les termes les plus vifs trois pays. Agissant au nom de ses 500 millions de citoyens, le Parlement se veut ainsi une autorité morale distribuant les bons et surtout les mauvais points à la terre entière.
Dans les faits, l’ensemble de la procédure décrédibilise l’institution. D’abord, seule une poignée de députés, toujours les mêmes (et les plus activistes), sont à la manœuvre. Ensuite, le pays visé n’a aucun moyen de faire valoir son point de vue. Enfin, le vote à Strasbourg intervient le jeudi après-midi, le dernier jour de la session, quand presque tous les députés sont déjà repartis dans leurs circonscriptions! Ces résolutions ne sont par conséquent votées que par une infime fraction de l’hémicycle: 74 députés sur 751 lors de la session de janvier dernier qui a vu condamner l’Inde et l’Ethiopie. De quelle légitimité, de quelle crédibilité peut dans ces conditions se prévaloir le Parlement européen?
Les Eurobaromètres effectués régulièrement par la Commission montrent que le terrorisme et l’immigration sont deux préoccupations majeures des Européens. Ils attendent dans ces domaines une réaction forte de l’Union européenne. Mais l’impuissance de l’Europe sur ces deux thèmes sont les révélateurs d’une crise de confiance bien plus profonde. Au sein de l’Union européenne, rien ne va plus. Les institutions sont bien là mais elles tournent de plus en plus à vide. Qui écoute Jean-Claude Juncker dont les discours sont de plus en plus en décalage avec la réalité? Euro, Grèce, crise financière, migrants, terrorisme, Brexit, Pologne, Hongrie, fossé croissant entre l’Europe de l’Est (les «mauvais européens», les «ingrats») et celle des gentils multiculturalistes de l’Ouest, montée en puissance de partis anti-européens qualifiés de populistes afin de tenter de se rassurer… La citadelle européenne ressemble de plus en plus à une forteresse assiégée, sans chef, ni projet, ni vision et, progressivement sans espoir. D’où viendra le sursaut? Comme le lieutenant Drogo face au désert de Tartares, on ne voit rien venir si ce n’est des bataillons de migrants.
Alain Destexhe est sénateur belge. Ex-Secrétaire Général de Médecins Sans Frontières et ex Président de l’International Crisis Group, il est, entre autres, l’auteur de Le Mouvement flamand expliqué aux francophones et Lettre aux progressistes qui flirtent avec l’islam réac. Lire également ses chroniques sur son blog.
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Non seulement eurabia mais aussi et surtout le plan kalergi tout droit sorti du cerveau malade d’un métis moitié européen et moitié japonais que l’Europe a vocation a se métisser avec tout les immigrants venants d’Afrique et d’Asie pour créer une population docile et manipulable par les élites au pouvoir, autrement dit détruire les pays européens de race blanche pour être remplacée par une population métissée bachi bachou dont la violence est dans leurs gènes et à terme faire disparaitre la race blanche de toute la planète et ainsi mettre en place un nouvel ordre mondial tant souhaité par les états unis de satan, voilà le plan de génocide des peuples européens et après on s’étonnera que des partis soi disant populistes ont de plus en plus de succès auprès des peuples européens, mais leur plan a échoué lamentablement car les immigrés ne représente qu’une petite fraction de ce mélange des races dont la grandes majorité des européens ne veulent à aucuns prix ! nous sommes majoritaires partout en Europe et le resteront pour les millénaires à venir, le terrorisme n’étant que la parti émergée de ce phénomène.
Normal c est eurabia !