camp
train sans fin
et nul-lieu où ma pensée s’arrête, ni-silence, ni-parole
pas un pas de plus elle ne peut rien reconnaître
et donc poursuivre
j’ai tenté le voyage,
il ne vous apportait rien sans doute
qu’ un frisson de mémoire
mais je l’ai tenté
ni-silence ni-bruit ni-parole ni-lieu
mais quels moyens d’expériences en moi
trop prudentes
pour vous accompagner
j’ai tenté jusqu’aux portes verrouillées de vos destins
c’était blasphème mais que puis-je moi qui vous suit
et qu’est-ce que vouloir qui n’est pas trahison
en moi de vous
de toi
ô pardon de n’être pas
ni-lieu ni-silence ni-parole ni-temps
dire est sans fin impossible, penser même, vouloir
à la place là qui serait le coeur, ou l’esprit
comme un joker
j’ai mis une pierre blanche
nulle autre chose que cette place que je vous réserve
et l’interdit d’autre chose qui serait la pensée qui serait autre chose
lieu de nulle part, parole de nulle voix où je vous approche
et toi mon père
Gérard Darmon
Eli, Eli, la prière d’Hannah Szenes
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