Après la commémoration des 70 ans du départ en 2017, une association s’est créée en Israël.

« Ce voyage est éminement symbolique. Quelque part, l’Etat d’Israël est né à Sète sur l’Exodus.«  Freddy Dran, le président de la communauté juive de Sète, ne peut cacher son profond respect à l’évocation du premier pèlerinage entrepris.

4 554 à bord

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de juifs souhaitent quitter l’Europe. En juillet  1947, 172 camions de la société Misrachi – qui circulent par groupe de 10 – arrivent à Sète, au terme d’un jeu de piste des plus incertains.

Le 10 juillet, 4 554 passagers, tous juifs – la plupart rescapés de la Shoah – embarquent à bord d’un bateau alors appelé Président Warfield ; il sera rebaptisé Exodus 47 le 15 juillet, quelques jours après avoir quitté le port sétois.

Sa destination officielle est la Colombie, mais il se dirige en réalité vers la Terre Promise. La Palestine est alors occupée par la Grande-Bretagne, et les Britanniques veulent limiter l’arrivée des réfugiés. Tout au long du voyage, les destroyers britanniques suivent l’Exodus à la trace.

Ils l’interceptent à 27 km des côtes, dans la nuit du 17 au 18 juillet. Prisonniers, les juifs sont reconduits en France et puis  ils vont être internés en Allemagne dans des camps… de réfugiés, cette fois. Mais l’indignation suscitée par leur aventure est telle qu’elle aura une importance certaine lors  de la création de l’État d’Israël, en 1948.

Une cinquantaine de pèlerins sont attendus

La semaine prochaine, les 10 et 11 octobre, en effet, un groupe d’une cinquantaine de personnes – des enfants présents sur le célèbre bateau et des amis des familles à bord – va venir en droite ligne d’Israël pour se recueillir sur le Môle, devant la plaque souvenir.

Le déclic s’est produit en juillet 2017, lors de la commémoration des 70 ans du départ de l’Exodus. De retour dans son pays, Itzik Rozman a décidé de créer l’association des Anciens de l’Exodus puis a soumis l’idée d’organiser un pèlerinage à Sète pour se souvenir mais aussi transmettre cette part de leur passé à leurs enfants et petits enfants.

Ce voyage sera aussi l’occasion, pour eux, de se rendre au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, où des juifs avaient été alors parqués après des rafles.

L’accueil assuré par l’association inter-religieuse de Sète

Autre grand symbole de cette première : toute l’organisation de ce voyage s’est appuyée, non pas sur la communauté juive de Sète mais sur l’association CECP (Construire Ensemble une Culture de Paix), la structure inter-religieuse sétoise, présidée cette année par le catholique Gérard Frioux.

Bien entendu, les pélerins viendront rencontrer la communauté locale à la synagogue le mercredi soir. Le temps fort de ce voyage interviendra le jeudi matin sur le Môle. Là où, il y a 71 ans, des centaines de juifs s’étaient embarqués sur ce bateau de l’espoir. Qui a tout déclenché.

PHILIPPE MALRIC

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