Les politiciens dévissent du cabinet et du Parlement libanais dans les ultimes répliques de la méga-explosion à Beyrouth

Avec la rupture de ses institutions au pouvoir, discréditées cinq jours après que des explosions massives ont détruit le port de Beyrouth – à la suite d’une crise économique paralysante – le Liban s’enfonce encore plus dans le chaos. Lundi 10 août, le cabinet Hassan Diyab était sur le point de tomber après le départ de plusieurs ministres. Sept ministres et parlementaires ont démissionné, face à des manifestants enragés qui ont imputé la série de malheurs du pays à la mauvaise gestion et à la corruption flagrantes de l’élite dirigeante. Les démissions de la moitié des législateurs forceraient une nouvelle élection.

Derrière la tourmente politique, une personnalité non politique de premier plan a proposé une solution à la crise enchevêtrée. Le patriarche chrétien maronite du Liban, Béchara Boutros Al-Rai, a déclaré la semaine dernière, depuis son siège à Bkerke, au nord de Beyrouth, «Le cabinet devrait démissionner s’il ne peut pas changer.

Il a également un plan: le Liban devrait se déclarer État neutre et se retirer de tout rôle dans les conflits régionaux. Le plan du patriarche va à l’encontre de la mission du Hezbollah chiite libanais, en tant qu’exécuteur des machinations de l’Iran dans la région et leader de son «axe de la résistance» [A Israël].

Le président Michel Aoun, 84 ans, est pris dans un dilemme inconfortable. Alors que son alliance avec Hassan Nasrallah du Hezbollah conforte sa présidence, en tant que fidèle maronite, il ne peut pas défier le patriarche.

De plus, les communautés chiites autrefois pro-Hezbollah vivant dans les pays arabes, sont attirées par la notion de neutralité, qui pourrait ramener le Liban dans le giron arabe, un lieu historique confisqué lorsque l’Iran a renforcé son empreinte à Beyrouth.

Bien que Nasrallah contrôle la force militaire la plus importante et la mieux armée du Liban, il se fraye un chemin avec soin dans ce champ de mines populaire. Lui et le président Aoun ont été désignés par les manifestants en colère comme étant les principaux responsables du désordre du pays. Les nœuds du pendu ont été placés autour du cou de leurs effigies lors de grandes manifestations samedi, pour protester contre l’explosion calamiteuse de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium volatil qui a effacé le port de Beyrouth et ravagé la ville. Au moins 160 personnes sont mortes, 6 000 ont été blessées et 300 000 ont perdu leur maison. De nombreux habitants de Beyrouth sont toujours portés disparus alors que les sauveteurs creusent les décombres.

Derrière les manifestants se trouvait une coalition de musulmans sunnites, qui occupent traditionnellement la place de premier ministre, tandis que la présidence est l’apanage de la secte chrétienne.

Avec son système de gouvernement en train de s’effondrer et une population affamée en révolte, le Liban est loin de se rétablir et ne dispose même pas d’une autorité compétente capable de tirer parti de l’aide entrante. Bien que le président français Emmanuel Macron ait salué lundi les dirigeants mondiaux pour avoir promis un total de 298 millions de dollars en «aide d’urgence» au Liban, la clé de sa reprise est détenue par les dirigeants sunnites riches en pétrole du Golfe. Ils considèrent favorablement le plan de neutralité proposé par le patriarche maronite, mais ils attendent d’abord de voir si le peuple libanais est capable de remodeler le gouvernement de Beyrouth sur des bases différentes. Il faudra du temps avant que les dirigeants arabes du Golfe, qui fréquentaient la capitale libanaise autrefois cosmopolite et amusante, soient prêts à y revenir.

Politicians bolt from Lebanon’s cabinet & Parliament in aftershocks of Beirut mega-blast

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bensoussan jean joseph

Probleme de l’oligarchie beyrouthine qui vit entre Beyrouth et paris 16ème et qui commande chez le traiteur Noura (c’est très bon) Comment faire main basse sur la majeure partie des 250millions d’euros (dans un premier temps) promis pour la reconstruction du port et de son quartier? travailler avec le hezb.et les distributeurs(français?) joseph

Avraham Leroy

Miraël : on pourrait dire « familles chrétiennes », ce serait bien plus exact que secte.

Miraël

Sauf erreur de ma part, ce n’est pas une « secte chrétienne » qui dirige le Liban comme indiqué dans l’article. Il s’agit simplement de chrétiens d’orient, sans doute plus proches du christianisme originelle (et donc du judaïsme) que le christianisme occidentale.