Ce sont des chiffres qui sont loin d’inciter à l’optimisme. Alors que le Giec publie ce lundi un rapport de 400 pages sur l’impact d’un réchauffement de la planète de 1,5°C, il y a de très fortes probabilités pour que celui-ci soit en réalité bien plus élevé.

Si l’on s’en tient aux promesses d’efforts énoncés par tous les Etats lors de la COP21, à Paris, fin 2015, la planète devrait en effet se réchauffer plutôt de 3°C, voire 3,5°C…

La catastrophe est-elle encore évitable ? Et si oui, quelles sont les dispositions à prendre d’urgence ? A l’occasion de la publication de ce nouveau rapport du Giec, « l’Obs » consacre un dossier complet à ce sujet, avec notamment les contributions au débat de Pascal Canfin, directeur général du WWF France, et du climatologue Jean Jouzel.

« Un big bang pour le climat est possible »

Approché par Emmanuel Macron pour succéder à Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique et solidaire, Pascal Canfin détaille, dans un grand entretien, quelques mesures qu’il estime indispensables pour lutter réellement contre le réchauffement climatique. « Le changement majeur, ce serait de mettre la dette écologique au même niveau d’importance politique que la dette financière », souligne notamment le directeur général du WWF France.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? « Tous les ministères devraient produire des budgets alignés avec les objectifs de l’Accord de Paris », précise-t-il.

« Le ministère de la Transition écologique serait chargé de valider les choix budgétaires des ministères, mesurés en émission de CO2, exactement comme Bercy le fait pour le déficit public. »

« Il ne nous reste que trois ans pour agir »

Jean Jouzel, qui a longtemps été vice-président du Giec, livre lui aussi quelques propositions. Le climatologue, qui estime qu’il ne nous reste que trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, défend, avec l’économiste Paul Larrouturou, la mise en place d’un pacte finance-climat à l’échelle européenne. Il précise :

« Lors de la crise financière, 1.000 milliards d’euros ont été mis sur la table pour sauver les banques au niveau européen. Nous proposons que le même montant − soit 2% du PIB européen − soit mobilisé pour sauver le climat. »

Ce montant, ajoute-t-il, peut permettre de « diviser par quatre les émissions de CO2 » et créer des emplois dans les secteurs de la transition écologique.

La faute au capitalisme ?

Reste une question : peut-on vraiment préserver la planète sans remettre en cause le capitalisme ? Dit autrement : le capitalisme est-il soluble dans l’écologie ?

Alors que Nicolas Hulot a directement mis en cause la responsabilité du « système économique marchand », en démissionnant de son poste de ministre le 28 août, « l’Obs » s’est penché sur cette question fondamentale, à laquelle des économistes, des historiens ou encore des philosophes tentent depuis plusieurs années de répondre.

L’Obs

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Élie de Paris

La faute au profit, certes. Mais pas que.
7 milliards d’habitants sur terre, ça consomme, cuit, fond, transforme, chauffe, et les gaz méthane du bétail contribuent dans une très grande proportion.
Profit, toujours.
Le phénomène est, en l’etat, irréversible.
Tous les plans tombent à l’eau par la corruption et les reventes de « droits à polluer », sans compter les menteurs…
L’europe seule ne represente qu’une portion congrue des pollueurs, et si tous les autres batifolent, à quoi ça sert ?
Écoper dans le bateau pendant que d’autres continuent de percer la coque ?
Il va falloir refroidir. Un impôt proportionnel aux productions polluantes, prélevé tant à la source qu’aux transactions. Une super tva.
De toute façon, Teva, la Nature, est en train de nous préparer l’explosion de 2 ou 3 supervolcans*, prévues pour plusieurs milliers d’années mais qui ont « déjà » commencé le travail.
Le yellow stone, et bali, hawaï et d’autres… Leurs cendres feront baisser la température de 3,4, voir 5 degrés la température mondiale.
Une periode glacière nous attend…
* voir ce terme