À travers différents contrats d’armements, notamment pour la couverture antimissile , avec l’Allemagne et seize autres pays européens, suivi cette semaine de l’Autriche et de la Pologne, Israël devient le partenaire incontournable de la protection européenne au grand dam de la France qui veut placer son matériel jugé moins performant que celui développé par Israël avec le concours des États-Unis.

Macron a beau faire, les européens, ne veulent pas réinventer le fil à couper le beurre, et choisissent un système qui a démontré sur les champs de bataille son efficacité. Cette situation oblige les Européens à avoir plus de considération à l’égard d’Israël et on comprend pourquoi la France est en décalage avec l’Europe sur ses positions à l’encontre d’Israël. 

En définitive être sous la protection d’Israël, c’est ce qui peut leur arriver de mieux.

L’Autriche va rejoindre le projet de bouclier anti-missile lancé par l’Allemagne dans le cadre de l’Otan

Quels seront les résultats de la Conférence sur la défense aérienne et anti-missile en Europe, organisée à Paris le 19 juin dernier, afin de répondre à l’initiative lancée par l’Allemagne dans ce domaine? Pour le moment, elle a au moins permis la signature d’une lettre d’intention par la France, Belgique, Chypre, Estonie et Hongrie en vue d’un achat groupé de 700 missiles anti-aériens MISTRAL dans le cadre du dispositif européen EDIRPA [European defence industry reinforcement through common procurement act]. Mais pour le reste, elle n’a visiblement pas convaincu Berlin de changer d’approche.

Pour rappel, en octobre dernier, l’Allemagne a lancé l’European Sky Shield Initiative [ESSI] dans le cadre de l’Otan. Réunissant dix-sept pays, elle vise à mettre en place un système européen de défense aérienne grâce à l’acquisition commune de capacités dédiées, dont les systèmes IRIS-T SLM [de l’allemand Diehl Defence], Arrow-3 [développé par Israël avec un appui des États-Unis] et Patriot américain. Étant donné que le SAMP/T [Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre] franco-italien a été écarté de cette liste, le président Macron a critiqué à plusieurs reprises ce projet qui, par ailleurs, boude le dispositif EDIRPA.

« Quand je vois certains pays qui accroissent leurs dépenses de défense pour acheter massivement du non européen, je leur dis simplement : ‘vous préparez vos problèmes de demain !’ Il nous faut utiliser ce moment pour produire davantage en Européens », a-t-il ainsi martelé lors d’un discours prononcé à Bratislava, en mai dernier.

Dans un rapport dédié à la défense aérienne, les députés Jean-Louis Thiériot et Natalia Pouzyreff ont vivement critiqué l’initiative allemande. « La place inexistante des solutions européennes, pourtant nombreuses et performantes, contre une promotion de produits américains et israéliens est déplorable. L’encouragement et la préservation de la souveraineté industrielle européenne sont des enjeux cruciaux à l’heure où la notion d’autonomie stratégique a pris tout son sens », ont-ils en effet écrit. Et d’insister : « La protection antiaérienne de l’Europe doit faire l’objet d’une concertation organisée, argumentée, nourrie par l’ensemble des alliés ».

La Pologne va commander d’autres systèmes de défense aérienne Patriot PAC-3 pour 15 milliards de dollars

En mars 2018, le ministère polonais de la Défense confirma l’acquisition de deux batteries de défense aérienne Patriot PAC-3+ auprès des États-Unis pour 4,75 milliards de dollars, à l’issue de négociations compliquées, notamment sur les compensations industrielles prévues au titre de ce contrat… dont le montant initial avait été estimé à 10,5 milliards de dollars par l’administrion américaine.

Depuis, et afin de se doter d’une défense aérienne multi-couches, la Pologne a notifié à MBDA UK une commande portant sur la livraison de 44 lanceurs iLauncher et plusieurs centaines de missiles CAMM [Common Anti-Air Modular Missile] pour 2,15 milliards d’euros, dans le cadre du programme Pilica+. Confié au groupe PGZ, celui-ci prévoit la production de 22 batteries ayant une portée allant jusqu’à 25 km.

Cela étant, Varsovie n’entend pas en rester là. En effet, dans un avis publié le 28 juin, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, a recommandé au Congrès d’autoriser la vente à la Pologne d’un système de commandement de combat intégré pour la défense aérienne et antimissile [IBCS – Integrated Air and Missile Defense Battle Command System], de 48 lanceurs Patriot M903, de 12 radars LTAMDS et de 644 missiles intercepteurs de type PAC 3 MSE. Le tout pour environ 15 milliards de dollars.

« Il s’agit d’un renforcement extrêmement important de notre système de défense aérienne. Nous attendons maintenant l’approbation du Congrès américain », a commenté Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, via Twitter.

Ces 48 lanceurs [avec leurs équipements associés] sont suffisants pour permettre à la force aérienne polonaise de mettre en oeuvre au moins huit batteries Patriot PAC-3+ supplémentaires. Ce qui, avec les deux déjà commandées [l’une a été livrée au 37e escadron de défense aérienne de Sochaczew-Bielice en décembre 2022] fera de la Pologne l’un des principaux utilisateurs de ce système après les États-Unis.

À noter que la Pologne n’a pas rejoint l’initiative « European Sky Shield » qui, lancée par l’Allemagne dans le cadre de l’Otan, vise à fédérer les pays membres autour d’un système de défense aérienne via l’acquisition commune des capacités nécessaires.

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Jg

Pour la France ,embargo sur l armement Israélien !
Rien n a changé depuis 1967 .!

Pierre

Merci Israel, mais pas de la part du président Macron, nous l’avons compris.