L’éloge funèbre écrit par David Ben Gourion à l’occasion des funérailles..
L’éloge funèbre écrit par David Ben Gourion à l’occasion des funérailles du chancelier allemand Konrad Adenauer, premier dirigeant de l’Allemagne de l’Ouest après la fin de la Seconde Guerre mondiale, a été retrouvé en Allemagne et est arrivé hier en Israël où il sera préservé à l’Institut Ben-Gourion dans le Negev.
C’est l’épouse d’un journaliste allemand qui l’a retrouvé dans les affaires de son mari après son décès. Il avait sans doute récupéré ce papier après les funérailles du chancelier, en 1967. Une cérémonie à laquelle assiste David Ben Gourion qui n’est à ce moment là plus 1er ministre d’Israël mais député mais les deux hommes se connaissaient depuis les années 1950, au moment où est négocié l’accord de réparations, qui prévoit que les Allemands versent des compensations à Israël pour les crimes nazis.
En 1951, Le chancelier allemand Adenauer répond aux opposants à l’accord par un discours devant le Bundestag, où il déclare que « des crimes effroyables ont été perpétrés au nom du peuple allemand, qui nous imposent l’obligation de réparer moralement et matériellement.
En 1960, Ben Gourion et Adenauer se rencontrent à New York , là, ils jettent alors les bases d’une réconciliation entre l’Allemagne et Israël et d’une coopération future. Depuis ils étaient restés en contact par lettres et un an avant son décès, en 1966, alors que Levy Eshkol est 1er ministre, Adenauer qui a 90 ans, se rend en Israël et rencontre Ben Gourion chez lui au kibboutz Sde Boker.
Une rare photo les montrent tous deux prendre leu repas dans la salle à manger du Kibbutz avec les autres résidents. Cet éloge est écrit sur une page de papier griffonné probablement à la dernière minute, on le constate par l’écriture et les ratures. Ben-Gourion salue la mémoire de l’homme qui a fondé la nouvelle Allemagne.

« Adenauer était un homme qui a réussi à relever le peuple allemand des abîmes dans lesquelles le régime hitlérien l’avait poussé en octroyant des réparations par l’Allemagne aux survivants des camps de la mort « peut on lire.
Il évoque la perte d’une grand homme d’état et d’une personnalité morale suprême, une grande perte écrit il non seulement pour l’Allemagne mais aussi pour l’unité de l’Europe et la paix mondiale. « Espérons, conclut Ben Gourion, que ses successeurs poursuivront les efforts d’Adenauer pour assurer justice et paix pour toutes les nations.”
Cet éloge est un témoignage très éloquent du lien très fort tissé entre Israël et l’Allemagne sur le souvenir de la Shoah.
On en parle dans mon Journal en direct d’Israël sur RadioJ https://www.radioj.fr/…/le-journal-de-la-culture…/
Nathalie Sosna-Ofir
![]() |
![]() |