Invité à s’exprimer pendant la conférence d’Herzliya, près de Tel Aviv lundi, l’ancien président de la République fait-il déjà campagne pour 2017? Son programme et protocole ont tout d’un voyage officiel.

Nicolas Sarkozy, saura-t-il se montrer « utile » à la France et à son parti en Israël comme en 2004? En visite de trois jours à partir de dimanche l’ancien président de la République, revient en simple chef de parti. A l’époque, il avait fait le déplacement  après avoir conquis la direction de l’UMP. Cette fois – l’histoire se répète presque à 11 ans d’intervalle – Sarkozy arrive en leader du tout nouveau parti des Républicains.

Il a, comme alors, répondu à l’invitation des organisateurs de la conférence d’Herzliya, le grand raout annuel des responsables militaires et économiques de l’Etat hébreu. Un sommet à forte tonalité économique et tricolore cette année puisque Valérie Hoffenberg, présidente du Club Connecting Leaders, s’est vue confier l’organisation des thématiques économiques. Fidèle parmi les fidèles de l’ancien président, celle-ci connait bien les problématiques de la « réalité complexe » de ce pays, selon la formule de Nicolas Sarkozy. Elle avait été représentante spéciale de la France pour le processus de paix au Proche-Orient jusqu’en 2011.

Il voyagera en avion de ligne

De paix, il sera à nouveau question. Nicolas Sarkozy livrera sa vision de la politique au Moyen-Orient dans un discours lundi. Pas question cette fois de prêter le flanc aux critiques habituelles sur ses interventions monnayées à prix d’or en Corée, au Qatar ou au Congo. Le chef des Républicains s’exprimera en fin de journée avant d’assister à un dîner en son honneur. Pas question non plus d’emprunter le jet privé d’un ami. Il voyagera sur un avion de ligne. 

Cette visite n’a rien d’un plan de conférencier. Sarkozy sera reçu en « ami d’Israël » et en véritable homme d’Etat par les principaux responsables du pays : du premier ministre Benyamin Netanyahou au dirigeant travailliste Shimon Pérès, en passant par le président de l’Etat Reuven Rivlin. Sans oublier Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne et un bain de foule dans la communauté française. L’occasion de mesurer sa cote de popularité et de faire de cette visite un tremplin pour les présidentielles de 2017.

« Parler vrai »

L’ancien chef de l’Etat qui a toujours revendiqué son « sens du parler vrai » arrive, néanmoins, en terrain miné. La gestion du traumatisme provoqué par les attentats contre Charlie Hebdo et surtout contre l’hyper-casher de la porte de Vincennes à l’origine d’une nouvelle vague d’Aliyot de la peur contre l’antisémitisme, promet son lot de questions. Déjà en 2004, Nicolas Sarkozy avait été pris à partie par ses homologues et les résidents français en Israël. Autre motif de « French Bashing », la colère des autorités israéliennes après l’annonce d’un désengagement d’Israël par l’opérateur de téléphonie français Orange. Un boycott organisé en réaction aux activités de son partenaire commercial dans les implantations situées en Judée Samarie et à Jérusalem-Est. Autant de sujets pièges pour un presque candidat présidentiel qui n’a cessé de revendiquer son « parler vrai » en matière diplomatique. 

Si Nicolas Sarkozy, se targue du « Parler vrai » , il ne doit pas oublier qu’il aura face à lui un maître en la matière à savoir Benyamin Netanyahou. Il devra aussi tiré les leçons de ces dernières années, durant lesquelles Israël a montré qu’elle savait préserver ses intérêts. Donc il ne lui servira à rien de vouloir donner la leçon aux Israéliens, avant de parler vrai il faudra qu’il écoute bien.

JForum.fr et Bruna Basini – leJDD.fr

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