La Paracha de la semaine débute par le sujet de la vache rousse et du processus qui l’accompagnait.
A l’époque où les notions de pureté et impureté avaient une implication (époque du Tabernacle et des Temples), une personne qui était impure suite à un contact avec un mort, ne pouvait redevenir pure que par aspersion des cendres de la vache rousse. Mais comment éclaircir ce processus ?

Tout d’abord, la Torah introduit le sujet de la vache rousse par le verset : « Voici le décret de la Torah » (Nomb. 19 :1). La loi de la vache rousse est présentée comme une loi totalement irrationnelle, dépassant la logique humaine, comme un décret.

Selon l’expression de Rachi sur ce verset : « J’ai émis un décret et tu n’as pas le droit de réfléchir à son sujet ». On a ici affaire à une loi où l’on ignore totalement la raison.

D’un autre côté, Rachi, après son commentaire du verset 22, propose une explication au nom du Rabbin Moïse Hadarchane, qui explique que la vache rousse vient réparer la faute du veau d’or. La mère, la vache, doit venir réparer la faute de son fils, le veau.

« Dites en leur présence, au rocher de donner son eau et ainsi tu feras couler pour eux, de l’eau de ce rocher. » (Nombres, 20 ,8)

Une fois encore, Moïse se trouve en butte aux exigences et aux murmures du peuple d’Israël. Cette fois-ci, les Hébreux manquent d’eau et ils vont jusqu’à accuser leur chef de les avoir amenés dans le désert pour les faire mourir de soif! Ils auraient préféré, disent-ils, ne pas quitter L’Égypte plutôt que d’en arriver là.

Consulté par Moïse, l’Éternel lui conseille de réunir le peuple autour d’un rocher, de parler ensuite à ce rocher pour qu’il donne son eau et assouvisse la soif des Hébreux et de leurs troupeaux. Bientôt, tout le peuple se trouve réuni; mais Moïse, en colère contre les rebelles, au lieu de parler au rocher comme l’Éternel l’a demandé, le frappe à deux reprises et en fait couler de l’eau.

Aussitôt, l’Éternel annonce à Moïse -et aussi à Aaron, qui a assisté son frère -qu’à cause de leur désobéissance à l’ordre divin, ils ne pourront accompagner le peuple dans la Terre promise.

Quelle a été en réalité la faute de Moise et d’Aaron ? Certes, faire jaillir de l’eau d’un rocher en lui parlant constitue un miracle bien plus étonnant que d’obtenir de l’eau en le frappant. Si la pierre inerte obéit à l’ordre de Dieu transmis par Moïse, combien plus l’homme pensant doit-il le faire.

Mais il y a plus. Moïse a eu le tort de se mettre en colère et c’est sa colère qui l’a entraîné à mal agir. Même face à un rocher dur et résistant il faut se garder de frapper pour aboutir à un résultat. Même face à la matière brute l’homme doit rester un homme et utiliser la parole plutôt que les coups, C’est cette leçon qui aurait dû se dégager aux yeux du peuple de la conduite de Moïse si elle avait été conforme à la volonté de D.ieu.

Lorsqu’il nous arrive d’avoir en face de nous un homme inflexible et impitoyable, rude et brutal, il nous faut rester nous-mêmes, conserver notre caractère humain et essayer de le persuader, de l’apitoyer, de l’amadouer, par la parole. Sans jamais utiliser la force, sans jamais nous laisser entraîner à frapper, même si nous croyons arriver ainsi plus vite au même résultat.

Grâce aux mots les plus doux, le roc le plus dur donnera finalement son eau la plus pure.

JForum avec ww.lamed.fr LE RABBIN JEAN SCHWARZ et MICHAËL MOUYAL

 

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