Dans l’imbroglio diplomatico-militaire qui se complique de jour en jour en Syrie, la situation d’Israël devient de plus en plus délicate. En effet l’implication grandissante de l’armée russe dans le conflit rend la tâche de l’armée israélienne d’empêcher le transfert d’armes lourdes ou non conventionnelles au Hezbollah, quasiment impossible. Les Russes ayant placé des missiles S400 sur l’ensemble du territoire syrien, la zone ne peut plus être survolée par des avions sans l’accord de Moscou.

Or on le sait depuis le début de la guerre civile, Tsahal est intervenu à plusieurs reprises pour détruire des convois de missiles en direction du Liban.


L’annonce et la reconnaissance officielle par Netanyahou de ces actions préventives ont pour but d’avertir non seulement les Russes, qui étaient au courant depuis longtemps, mais également les autres membres de la coalition de la stratégie préventive de Tsahal. Celle-ci semble sérieusement remise en cause et le gouvernement israélien a de bonnes raisons de s’inquiéter si l’armée de l’air perd une partie de sa liberté d’action.


Ce changement n’est qu’un des effets collatéraux de ce qui se déroule en ce moment sur le terrain. Depuis deux semaines les Russes bombardent massivement la ville de Raqqa et ne se contentent pas de viser des objectifs militaires comme le fait la France.

Les nombreux djihadistes tchétchènes au sein de Daech pourront faire part de leur expérience des méthodes russes à leurs acolytes. Depuis trois jours les Russes n’hésitent pas à attaquer les convois de l’armée turque le long de la frontière malgré les déclarations de Poutine qui affirme ne pas vouloir faire la guerre à la Turquie. Ce double langage irrite Obama, qui assure Ankara de son soutien, mais fidèle à lui-même a décidé de ne rien faire, sinon de poursuivre les interventions aériennes, dont l’unique résultat positif est d’avoir arrêté la conquête de nouveaux sites par l’Etat islamique.

La France n’a pas réussi à constituer une coalition sur la base d’intérêts communs, même si à court terme l’objectif de destruction du potentiel militaire de Daech semble être partagé par les principaux interlocuteurs de François Hollande, dont l’image de marque de chef de guerre profite à sa cote de popularité.

Inefficace en matière économique et sociale, le président français a immédiatement compris le bénéfice en politique intérieure qu’il pouvait tirer de la situation, même s’il ne l’a pas souhaitée et qu’elle s’est imposée à lui depuis le mois de janvier. Sa remontée spectaculaire dans les sondages signifie-t-elle un véritable changement que portent les Français sur leur Président ou bien n’est-elle que l’expression d’une crainte réelle des citoyens face à un danger et la mobilisation d’un peuple derrière celui qui doit mener le combat ?

On se souvient que cette popularité était rapidement retombée devant le constat d’impuissance et le déni de la réalité de la part du chef de l’Etat, qui jusqu’à ce jour se refuse à nommer le phénomène à l’origine de l’Etat islamique, à savoir le salafisme radical et djihadiste.


Ne pas dire les choses c’est ajouter un pavé de plus dans la mare des malentendus, des confusions, et des malaises de notre temps.

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Chronique de Michaël Bar –Zvi | Kaf Alef be Kislev 5776 – 3 décembre 2015

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