French President Emmanuel Macron (C-R) and Qatari Emir Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani (C-L) review the honour guard during a welcome ceremony in the Qatari capital Doha on December 7, 2017. / AFP / KARIM JAAFAR

Comme tous les présidents avant lui, Emmanuel Macron revêt parfois à l’étranger son costume de VRP du Made in France. Lors de son déplacement au Qatar jeudi 7 décembre, le président de la République a parsemé son sillage présidentiel de quelques très bonnes nouvelles pour un certain nombre de groupes français du transport et de la défense, au premier rang desquels RATP, SNCF et Dassault Aviation. Au total, c’est plus de 11 milliards d’euros de contrats confirmés ou annoncés – 11,1 milliards précisément – qui tombent dans l’escarcelle de l’industrie française.

Ce déplacement au Qatar intervient après celui effectué le 8 novembre aux Emirats arabes unis, où Emmanuel Macron était venu inaugurer le musée du Louvre d’Abu Dhabi, mais surtout après sa rencontre avec Mohammed Ben Salman, le prince héritier et nouvel homme fort d’Arabie Saoudite. Cette visite impromptue à Riyad, effectuée dans la foulée du déplacement aux Emirats et qui n’était pas prévue au programme du président français, a été très mal perçue par l’Iran, l’autre puissance régionale, engagée dans un bras de fer à distance avec le royaume wahhabite.

En se rendant rapidement dans le riche émirat gazier, Emmanuel Macron entend apaiser ce début de tension avec Téhéran et « montrer que la France ne choisit pas un camp contre un autre », explique-t-on à l’Elysée. Depuis le 5 juin, le Qatar fait l’objet d’un blocus économique et diplomatique de la part de ses voisins sunnites du Golfe, principalement l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, qui l’accusent de soutenir des groupes extrémistes et d’être trop proche de l’Iran chiite.

Expertise tricolore dans le transport public

La venue d’Emmanuel Macron permet de mettre en avant l’expertise tricolore dans le transport public. Jeudi, un protocole d’accord a été dévoilé par Qatar Rail, l’autorité organisatrice des transports locale. Il stipule que l’exploitation du métro de Doha, la capitale, est confiée à RKH Qitarat – une coentreprise constituée de la RATP et de la SNCF (via leurs filiales RATP Dev et Keolis) pour 49 %, d’une part, et de la société qatarie Hamad Group (51 %), d’autre part.

La prise est belle : un marché de 3 milliards d’euros sur vingt ans, gagné aux dépens des meilleurs spécialistes du transport public. Concouraient en effet l’allemand Arriva, le hongkongais MTR, le britannique Serco, le japonais JR-West/Mitsubishi et le français Transdev.

Mais ce sont bien les filiales internationales des deux groupes publics ferroviaires tricolores qui ont emporté la mise, alliées pour l’occasion. En effet, sur le métro de Riyad, à 600 kilomètres de là, elles sont concurrentes. Le contrat porte sur l’exploitation et la maintenance du nouveau réseau de transport urbain intégré qatari composé du métro automatique sans conducteur de Doha, capitale du Qatar et du tramway de Lusail, ville nouvelle actuellement en construction à une vingtaine de kilomètres au nord de Doha.

Le réseau devrait être opérationnel dès la fin de l’année 2018, par étapes, jusqu’à l’achèvement des travaux en 2020. Ce projet a pour but de mettre les infrastructures de transport de l’émirat à jour dans la perspective du Mondial de football 2022, mais aussi de désengorger Doha et sa région où résident 90 % des 2,6 millions d’habitants (dont 80 % de travailleurs étrangers).

Futur grand stade de la coupe du Monde

Le métro proprement dit comportera trois lignes totalisant 75 kilomètres de rails et 37 stations. On y attend 640 000 voyageurs quotidiens à l’horizon 2021. Quant au tramway de Lusail (quatre lignes sur 19 kilomètres comprenant 25 stations), il sort de terre en même temps que la ville qu’il desservira. La cité toute neuve abritera le futur grand stade de la coupe du monde

lire la suite dans Éric Béziat, Dominique Gallois et Cédric Pietralunga

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guilad

Vielle politique M Macron, politique du carnet de chèque et des compromissions avec des regimes totalitaires et obscurentistes comme le Qatar. M Macron ne donnez pas de leçons à Israël, et regardez de près ce qui se oratique en France. Notamment la dizaines de territoires occupés par la France et ses 3 millions d’habitants .

Jg

Je ne pense pas du tout que le chomage baissera dans ce pays ( france )

blum

A l’occasion, Macron pourrait peut-être se soucier de faire circuler décemment les passagers français
de la RATP et du TGV : le trafic a-t-il repris, à Montparnasse?
Mieux vaut habiter Lusail, une ville qui sort des sables d’Arabie, grâce au travail des esclaves étrangers…

chouika

leche babouche.