L’écrivain Philippe Labro raconte comment ses parents ont sauvé des Juifs
Pendant la Seconde guerre mondiale, Jean-François et Henriette, les parents du jeune Philippe Labro, ont accueilli et protégé un certain nombre de Juifs fuyant les persécutions
Des Juifs cachés dans la cave, un officier nazi à l’étage : l’écrivain et journaliste français Philippe Labro est récemment revenu sur cet épisode rocambolesque de sa jeunesse dans l’émission « Les Clochards célestes », présentée par Simon Collin et diffusée fin mai sur YouTube et Radio Sciences Po. Passionnante, l’interview retrace le parcours de l’homme de lettres et revient également sur ses relations et amitiés avec les grandes stars du siècle dernier.
Pendant la guerre, la famille Labro vivait à Montauban (Tarn-et-Garonne), en zone libre. Alors qu’un officier SS de la division Das Reich avait réquisitionné le premier étage de leur maison pour s’y loger, les Labro cachaient des Juifs dans leur sous-sol.
« Jean-François et Henriette Labro et leurs quatre enfants habitaient un domaine, ‘Beausoleil’, à proximité de Montauban. Les Bernart, Juifs parisiens réfugiés en zone sud, avec l’extension des rafles, étaient en quête d’un abri sûr. Le père, qui vivait séparé de ses proches, leur avait indiqué la famille Labro comme source d’aide possible », résume Yad Vashem.
« Le couple accueillit effectivement Maurice Bernart, le fils, ses deux sœurs, Claude et Colette, et leur mère et leur assura une cache dans sa demeure, pendant plusieurs jours. Jean-François Labro les recommanda par la suite à des fermiers du voisinage, à Saint-Martial, qui étaient des amis sûrs. Ils y vécurent une grande partie de l’Occupation, tout en continuant à bénéficier de la protection des Labro qui les informaient régulièrement des dangers. Le couple Labro a tendu une main secourable à d’autres Juifs pourchassés, notamment à la famille de Pierre Gruneberg, 12 ans. Les Labro ont aussi caché, en leur donnant du travail dans leur domaine, un Juif autrichien employé comme jardinier, et une aide ménagère, Dora Kummer, qui passait pour sourde-muette. La police, venue se présenter pour arrêter Dora, fut éconduite par Henriette. »
La famille employait ainsi un nombre anormalement élevé de « jardiniers », en fait des réfugiés juifs polonais, allemands ou apatrides. L’aide des Labro apportée à des Juifs en détresse leur a permis de survivre jusqu’à la Libération.
De cette période, l’écrivain garde aujourd’hui deux interrogations : « Mes parents ont-ils été conscients du danger mortel qu’ils faisaient courir à leurs quatre garçons et à eux-mêmes ? Et l’autre question : qu’aurais-je fait à leur place ? », dit-il face à Simon Collin.
Philippe Labro avait déjà relaté ces souvenirs dans son livre Le Petit garçon, publié en 1995. Il y évoque l’amitié qui le liait à Maurice Bernart, le petit garçon juif caché chez lui, qu’il a revu cinquante ans plus tard, à Paris. Il est également revenu sur cette période lors d’une conférence pour le B’nai B’rith France en 2013.
Jean-François et Henriette Labro, à laquelle son fils a rendu hommage dans le livre Ma mère, cette inconnue, ont été reconnus Justes parmi les nations par le mémorial de Yad Vashem en 2000.
Au 1er janvier 2020, 27 712 personnes de 46 pays ont reçu cette distinction pour leur protection apportée à des Juifs pendant la Shoah. La Pologne, les Pays-Bas et la France sont les pays qui comptent le plus de médaillés.
Philippe Labro a également écrit les livres Un été dans l’Ouest, La Traversée ou encore J’irais nager dans plus de rivières, publié l’année dernière. Il a réalisé près d’une dizaine de films et a travaillé pour RTL, Paris Match, France-Soir et C8. Il est Commandeur de la Légion d’honneur depuis 2010.
Par TIMES OF ISRAEL STAFF 9 juin 2021, 12:22
J’ai toujours été un inconditionnel de Labro, en tant qu’écrivain, et en cinéaste.
Il a écrit des articles abominables qui ruisselaient d’une haine compulsive contre TRUMP.
On peut ne pas être d’accord avec un homme politique sans lui vider des poubelles dessus, d’autant qu’il n’expliquait pas les raisons de sa haine irrationnelle.
Depuis, je me suis éloigné de ce personnage qui continue à écrire ses articles dans des journaux gratuits, mais que je ne lis plus.
Toute notre gratitude et un immense merci à sa famille pour avoir sauvé des Juifs, lui ne mérite pas ma reconnaissance…