PESSAH: que célèbrent les Juifs durant cette fête? Vidéo

Pessah פסח est un mot qui vient du verbe lifssoah = passer au-dessus ; remémorant ainsi  le fait que HaKadosh Baroukh Hou est passé au-dessus des maisons des Bné Israël en Egypte  en leur épargnant à la fois les dix plaies tombées et infligées à l’Egypte et la mort des  premiers nés qui fut la plus haute dans le degré des épreuves. 

Si on regarde la structure des lettres de Pessah PE- SAMEKH et HETH, on peut s’apercevoir  de plusieurs choses et trouver plusieurs éléments de commentaires d’ores et déjà : PE dont  la signification est « bouche » montre une mâchoire ouverte avec une dent en quelque sorte  d’où : la bouche. Mais qu’est ce qu’une bouche ? A quoi sert une bouche ? La bouche sert à  donner des ordres, à parler, à s’ouvrir vers le monde donc à s’extérioriser. La bouche sert  aussi à manger et à dire aussi des paroles affectueuses ou de consolation : c’est là que l’on  peut voir la différence faite par l’homme et le chemin que peut choisir l’être humain vers le  bien ou le mal ; dire des choses bonnes ou mauvaises, belles ou laides, dire des paroles  aimables ou donner des ordres arbitraires, dire du bien ou dire du mal : la bouche c’est donc  l’ouverture. 

Samekh est une lettre entièrement fermée: la personne est introvertie, renfermée sur elle même, elle ne laisse aucune ouverture vers quiconque. 

Heth est elle aussi une lettre fermée de laquelle rien ne sort : on retrouve cette lettre dans  le mot Hamets qui veut dire levain et cette lettre fait toute la différence entre Hamets et  matsa….. Si on compare ces deux mots hamets et matsa, la différence réside dans le  caractère des deux lettres heth et ‘hé. Tandis que le heth est fermé, le ‘hé, lui, offre une  ouverture ce qui permet d’avancer la chose suivante c’est que lorsqu’on mange du hamets on reste enfermé et replié sur soi-même tandis que lorsqu’on mange de la matsa, ce que l’on  a l’habitude en français de désigner sous l’appellation de pain de misère, on a envie d’avoir  une vie sociale plus active, plus tournée vers les autres, vers ce que l’on appelle en  psychologie l’Autre. Mais, nous reprendrons ceci dans quelques instants. 

Pe en guematria c’est le nombre 80 mais en guematria, il y a différents modes de calcul : car  on peut prendre en considération la façon orthographique dont s’écrit le nom de la lettre ou  bien encore la façon dont est calligraphiée la lettre et là il y a vraiment de très nombreux  calculs différents qui peuvent démontrer beaucoup de choses cachées : 

Samekh c’est 60 et Heth c’est 8: 

Ce qui nous amènerait à faire du mot pessah un total de 148 et un autre mot, entre autres, arrive au même total et c’est le mot kemah = farine ou bien encore moyen de subsistance: 

קמח אין תורה אין ואם תורה אין קמח אין אם S’il n’y a pas de farine (entendez travail) il n’y a pas  de Torah et s’il n’y a pas de Torah il n’y a pas de farine (travail) – maxime tirée des Pirké  Avoth chapitre III, 17.

Pessah c’est donc la sortie d’Egypte, c’est la fête du printemps, c’est la fête de la liberté: c’est l’une des fêtes qui restera après la GUEOULA, c’est une des fêtes pour lesquelles les  miracles ont été vraiment palpables. Certains de ces miracles, comme d’autres  manifestations inexplicables, ont été prévues par le Créateur depuis la création du monde.  Ceci, le Zohar Hakadosh nous le dévoile : c’est par exemple la séparation des flots de la mer  rouge que nous avons franchie à pied sec. Ceci est un miracle qui a été prévu par D comme  un fait qui ne pourrait jamais se renouveler ? comme le remplacement de la reine Esther  auprès de Assuérus à chaque fois qu’il la réclamait, un être spécial (shed) prenait les traits  d’Esther et se présentait à Assuérus de sorte qu’il est indécent de dire qu’Esther n’était pas  pudique. 

Il est possible de tirer des parallèles entre Kippour et Pessah et entre Pourim et Pessah mais,  ceci se fait à des niveaux différents. Des parallèles existent entre Pessah et Pourim au  niveau des miracles. Nous étudierons les différences d’acception qu’il y a entre les différents  miracles. 

Entre Kippour et Pessah, un parallèle existe sur le plan des sacrifices : Pour Kippour on va  sacrifier les sacrifices de hatath, de ashem, de minha, de moussaf etc…. au Beith Hamikdash  et on va consommer et consumer ce qui doit l’être dans ces sacrifices à Jérusalem. En  revanche, à Pessah, le sacrifice pascal n’est qu’un sacrifice que l’on doit faire en privé, pas au  temple, et que l’on doit consommer en famille, certes il y a une durée pour la consommation  de cette chair mais, cela ne se fait qu’en privé. Le sang, au lieu d’être aspergé sur l’autel ou  sur la tente, ne sera projeté que sur les linteaux de la porte, en signe d’obéissance et de  soumission, et d’amour et pour la protection des personnes qui résident en ce lieu. 

A l’époque de la sortie d’Egypte, le Temple n’existait pas encore. Les Bné Israël n’étaient pas  encore un peuple, ils étaient des enfants de Jacob, des Bné Israël. Ces enfants de Jacob  étaient certes nombreux, ils s’étaient multipliés mais ils n’étaient pas encore une nation.  Quelles sont les caractéristiques et les atouts d’une nation ? Il faut un peuple, une terre, une  langue, un code législatif ; il faut aussi un drapeau, un chef et, à la rigueur, un costume et  un hymne. Donc, tant que les enfants de Jacob étaient en Egypte, ils ne pouvaient être  reconnus qu’en tant que Bné Israël mais, dans le Sinaï, la Tora a été donnée, code législatif, il  y avait Moshé Rabbénou comme Chef, une Terre qui était promise et se situait au bout du  chemin, l’étendard des Lévyim, un chant –encore qu’à ce propos existent de très beaux  commentaires sur le titre de cet hymne – az yashir moshé משה ישיר אז… .. une langue  parlée et un costume, que manquait-il ???? Un nom à ce peuple qui, de Bné Israël est  devenu AM ISRAEL. C’est au terme des 40 années qu’il fallut à ce peuple pour se purifier que  ce peuple est parvenu à destination sur sa terre. 

L’impureté se mesure par degrés, de même que la pureté mais, il y a beaucoup de raisons  de devenir impurs comme il existe plusieurs façons de se purifier. L’on peut atteindre à la  sainteté, la kedousha, de différentes manières. 

Les korbanot existent pour différentes raisons : tout d’abord que signifie le mot korbane en  dehors de nous cantonner à une notion de victime, le mot korbane vient de la racine  trilittère kouf resh beith ב-ר-ק = karev = proche si on veut expliquer d’une manière littérale sacrifier une bête est un moyen de se rapprocher de D. Comment et pourquoi? Le  Rambam dans son Guide des Egarés conseille de nous reporter au contexte historique. En  fait, tous les peuples alentours, se rendaient en prières en des lieux spéciaux désignés sous  le nom de temples et ces peuples sacrifiaient soit des victimes venues du bétail, soit des  êtres humains soit encore des végétaux et quand encore ils ne sacrifiaient pas des  excréments ou des immondices et puis il y avait des libations où les peuples s’avilissaient en  beuveries. Le cerveau humain ayant ses limites, et ne pouvant accepter d’autres pratiques  que celles connues par tous, D. a demandé qu’à chaque occasion soit offert un sacrifice.  Selon les moyens financiers ou économiques du fidèle, l’offrande était à base d’animaux, de  volailles ou de végétaux. Selon la raison du sacrifice, le motif, le Cohen fixait telle ou telle  autre offrande. 

En Egypte, il n’y avait donc pas de Temple. Cependant, les femmes juives connaissant la  conjoncture fixée aux Juifs en Egypte par la politique intransigeante de Pharaon, ont  imaginé un plan de bataille contre lequel Pharaon avec toute son armée et tous ses  serviteurs ne purent rien : ces femmes vaillantes- là se faisaient belles pour accueillir leurs  maris épuisés par l’esclavage et dont certainement le moral devait flancher quelque peu et  quelque part. Et, c’est ainsi que les femmes ont continué à procréer malgré les conditions  insupportables et elles ont continué à faire de leurs maisons des temples de pureté et de  sérénité où les esclaves puisaient leurs forces pour le lendemain. C’est d’ailleurs en  hommage à ces femmes que dans le Temple D a demandé que les objets en cuivre rappelant  ces ustensiles de cuivre que les femmes polissaient pour s’y regarder et se farder au moment  où les époux regagnaient le logis, servent à la construction de certains éléments du Temple. 

La maison peut donc être un temple d’entente, d’amitié, de sérénité, d’amour et dans un  certain sens de kedousha. 

La différence entre Kippour et Pessah est nette en nos esprits à présent. Nous saisissons  quelle est la différence entre un Kippour qui est spirituel et qui va nous débarrasser de nos  fautes par les sacrifices apportés au Temple et aussi par la prière et Pessah. Les prières que  nous prononçons trois fois par jour ont été instituées par Ezra et Néhémia lors de l’exil de  Babylone après la destruction du premier Temple, puisque le peuple était dans  l’impossibilité matérielle de faire des sacrifices par le biais desquels se sent plus proche de D.  L’homme de par son imperfection ne peut concevoir que D. est omniprésent. Que D. nous  voit et nous assiste à chaque instant. Que D. est toujours à l’écoute de nos prières à chaque  instant de notre vie, qu’IL demeure dans l’attente de ces prières, qu’IL y répond. Notre  conduite ne nous permet pas de nous rendre compte à chaque instant de notre faible pouvoir, piètre pouvoir, (penser que nous sommes puissants par rapport à quelqu’un de plus  faible que nous, puissance ou plutôt faculté de nuire ou de détruire).  

De même que les korbanot קורבנות nous permettaient d’expier nos fautes ou de remercier  le Créateur de nous avoir sauvés ou pardonnés, nous prions car nous nous rendons compte  à chaque instant de notre faiblesse. Tefila vient de la racine palal ל-ל-פ qui veut dire juger  c’est-à-dire qu’en priant : lehitpalel להתפלל nous nous jugeons nous-mêmes et nous  nous rendons compte de nos faiblesses ou nos imperfections et dans le vidouye ווידוי nous nous accusons de fautes que nous n’avons pas commises parce que nous sommes tous  solidaires les uns des autres (israel arevim ze le ze לזה זה ערבים ישראל (ou bien la tokhakha תוכחה)réprimande) qui permet d’exprimer la daaga דאגה) le souci de chacun vis-à-vis de  son prochain et l’expression de cet amour du prochain). 

Pendant Pessah, la consommation du hametz est interdite. Pas seulement la consommation  mais, même en voir est interdit ou alors il faut le dégrader. Quelle est donc la différence  entre hametz חמץ ou matza מצה si on examine l’orthographe de ces deux mots on  s’aperçoit facilement que la différence réside en le hé et le heth dont le seul nom évoque la  faute. Mais de même que le heth est fermé et que le hé laisse une ouverture vers l’extérieur, nous devons exercer sur notre propre personne cette ouverture vers l’Autre.  

Le heth représente le levain. Et pas seulement le levain qui fermente et qui fait gonfler le  pain mais le levain qui est en nous, et qui va nous permettre de nous enorgueillir, de nous  souvenir aussi. Car, pour arriver à faire du levain, il faut laisser le blé, la farine, fermenter.  Et, en fermentant, on se souvient. Le fait de ne pas laisser les galettes fermenter, de ne pas  prendre pour les fabriquer, de levain qui fait déjà partie de l’histoire, c’est que nous ne  voulons pas emporter avec nous une histoire qui appartient à un autre peuple même si nous  en avons fait partie à un certain moment de l’histoire et même si ce peuple nous a exploités.  Le dédommagement provient du fait que nous allons emporter avec nous un « rekhoush  gadol » גדול רכוש) de grandes possessions). 

La sortie d’Egypte et l’esclavage évoqués lors de la lecture de la haggada הגדה , nous  ramène à une symbolique dont en général on ne connaît qu’un aspect : ma nishtana מה  נשתנה, les 4 questions. Mais, avant de parler de nombres, je voudrais tout d’abord évoquer  le fait que les premiers-nés juifs ont été sauvés de la mort le soir de Pessah : en effet, alors  que les premiers nés égyptiens mouraient par la faute de Pharaon qui n’avait pas voulu avoir  pitié et relâcher les Bné Israël, les premiers nés juifs, ont été protégés par HaKadosh  Baroukh Hou (le Saint Béni soit-IL). Le peuple juif étant toujours désigné comme mamlékhet  cohanim כוהנים ממלכת c’est-à-dire un peuple de prêtres vis-à-vis des nations (et non pas  seulement des prêtres dans le peuple), il est donc normal que les premiers nés sauvés par D  servent au Culte. C’est pourquoi, lorsque naît un garçon en premier dans une famille, à  moins qu’il ne soit cohen ou lévy, il est « racheté » aux cohanim…. 

Dans le récit de la Haggada, on cite notamment ceci, inspiré du livre des prophéties  d’Ezéchiel : Je suis passé auprès de toi et tu gisais dans ton sang, et Je t’ai dit : Bedamayikh  hayyi חיי בדמייך = vis dans ton sang………. Puis, tu as revêtu des parures, mais tu es restée  nue. 

Quelle est la signification de ces versets ? Le sang ici fait allusion au sang de la naissance, le  sang de la vie. Les parures sont celles dont on orne le nouveau-né lorsque ses parents vont  le racheter au cohen, on dit alors au prêtre, prends, sers toi, prends les bijoux et l’argent  mais rends-nous le bébé. Dans une autre dimension, le bébé c’est le peuple d’Israël, Shlakh  eth âmi עמי את שלח) Renvoie mon peuple) a dit Moshe Rabénou au Pharaon : prends tout  mais rends-moi mon peuple que nous puissions aller servir notre D. dans le désert.

Prends tout mais, laisse-nous la vie (notre sang). Pharaon s’est entêté, D. a endurci son  cœur pour qu’ainsi se réalise la promesse divine.  

En Egypte, D. S’est rendu Lui-même auprès de son nouveau-né, le peuple d’Israël, les enfants  de Jacob qui descendirent en Egypte au nombre de 70 âmes et qui s’est multiplié au point de  devenir des myriades et au point de faire croire et craindre aux Egyptiens que nous étions  une menace pour cette nation qui nous avait accueillis. 

  1. S’est approché de nous et nous a nettoyés de cette servitude, de cet avilissement qui fut  notre lot pendant 210 ans (l’ordre de descendre en Egypte le mot hébraïque « redou » est  l’allusion du nombre d’années à servir les Egyptiens. La valeur numérique de ce mot « redou 

רדו «descendez est de 210.) Mais nous restâmes nus et dévêtus non pas sur le plan physique  mais sur le plan spirituel. Sur le plan métaphysique. 

Mais D. nous a tirés de ce pays d’esclavage de Sa Main puissante et de son bras étendu (bizeroâ netouya נטויה בזרוע ( par des signes et des miracles (beototh oubemoftim באותות .(ובמופתים 

Ceci nous amène à considérer la notion de miracle, et le lien qui existe entre Pessah et  Pourim. Nous avons vu que le lien entre Pessah et Yom Kippour se tisse sur le plan des  sacrifices des korbanoth mais, entre Pourim et Pessah, il est question de miracles, de  sauvetage. Et nous allons voir en effet quelle est la différence entre miracle et miracle entre  ness נס) nissim) et pélé פלא

Lorsque nous célébrons les fêtes de Hanoucca ou de Pourim nous ajoutons dans le birkat  hamazone et dans la prière de la amida « al hanissim » et pourtant à Pessah où ont eu lieu des  dizaines de miracles on ajoute seulement la berakha de shéhéyanou. Pourquoi ? Parce  qu’entre ness et pélé il y a une grande différence. Le pélé, le miracle est quelque chose qui  n’a pas besoin forcément d’être surnaturel, c’est tout simplement quelque chose pour  laquelle il n’y a pas d’explication logique. Tandis que le ness, lui, est un évènement qui a une  importance et une signification qu’il se produise dans le cadre des lois de la nature ou pas. Ce qui est important dans le ness est l’enseignement que l’on peut en tirer et sa signification,  et l’importance de cet évènement. 

Si par exemple, quelqu’un a échappé à un accident ou à un péril quelconque, même s’il y a  une explication à ce fait, la signification majeure que revêt ce « sauvetage » à lui seul vaut le  terme de ness, car il est rempli d’importance et de signification pour le bénéficiaire du  miracle.  

Dans le récit de la sortie d’Egypte, le fait que chaque fois que D. envoyait une plaie sur  l’Egypte, les Bné Israël n’ont pas eu à subir les mêmes affres, puisque dans les maisons des  Juifs il y avait de l’eau, pas du sang, dans les maisons juives, les parasites envoyés sur  l’Egypte ne pénétraient pas. Pendant la plaie des ténèbres, seuls les Egyptiens étaient  confrontés à l’obscurité. Plus tard, le partage de la Mer Rouge pour laisser passer à pied sec tous les Bné Israël, tous ces évènements font partie des choses que nous ne pouvons s’expliquer, ce sont des choses surnaturelles et cela est un ness. 

PESSAH 2024: du lundi 22 avril au soir au mardi 30 avril 2024
JForum.fr avec Caroline Elisheva REBOUH

 

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