Nucléaire: La nouvelle ogive Nucléaire:.

Pour « maintenir en vie » les SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) de classe Ohio avant leur remplacement vers 2031, les Etats-Unis ont fait le choix de moderniser l’ogive nucléaire W88… une ogive qui aurait jadis permis à Pékin de réaliser des progrès fulgurants sur son programme nucléaire.

Premiers exemplaires

L’usine « Pantex » au Texas (rattachée au Département américain de l’Energie) vient de terminer les premiers exemplaires des ogives thermonucléaires W88 modernisées (programme « W88 Alteration 370 »). Elles sont destinées au missile Trident II, qui équipe les SNLE de la classe Ohio. Le programme a été lancé en 2012. Le coût de la modernisation des ogives, qui se déroulera jusqu’en 2026 au moins, coûtera 2,8 milliards de dollars aux contribuables américains. Le programme 370 a pris du retard, puisque les premiers exemplaires devaient être livrés en décembre 2019, et la remise à jour achevée en 2024.

BITD

Le « nouveau » W88 a été fortement remis à jour par rapport à sa version initiale. Si les détails sont toujours classifiés,  » 370″ a impliqué plusieurs entreprises et laboratoires, comme Sandia National Laboratories pour le générateur de neutrons, le laboratoire de Los Alamos pour le détonateur, le Kansas City National Security Campus pour le système d’armement et de mise à feu, le Savannah River Site pour l’évaluation- tests- et remplissage du système de transfert de gaz, et l’usine Pantex pour les explosifs conventionnels et l’assemblage final. La télémétrie a également été remise à jour.

Gap Filler

Le but de cette modernisation est d’étendre la capacité opérationnelle des 18 sous-marins de la classe Ohio, lancés de 1981 à 1997. Ils ne seront remplacés par 12 sous-marins de la classe Columbia qu’à partir de 2031, et seront également armés de missiles Trident II (également appelés Trident D5). MIRV, le missile Trident II peut emporter jusqu’à 14 ogives (W88, W76-1 et W76-2), mais le traité START les limite à 5. Le D5 est un missile sous-marin balistique (SLBM) dont la portée pourrait atteindre 12000 km, tandis que sa vitesse maximale serait de 29000 km/h

Un équipement  jadis compromis 

Si rien n’indique que le programme 370 ait été compromis en termes de sécurité, tel n’est pas le cas du programme originel. Dans son étude sur le renseignement nucléaire américain (« Spying on the bomb »), le chercheur américain Jeffrey Richelson rappelle que la technologie du W88 avait été obtenue par les chinois dès les années 80. Les spécialistes américains commencèrent à avoir des soupçons quand les autorités chinoises conduisirent, en septembre 1992, un test nucléaire sur le site de Qinggir. Lors de ce test, les autorités chinoises utilisèrent un nombre très important de capteurs- beaucoup plus que d’habitude- et un tunnel horizontal, tandis que la bombe utilisée, selon les relevés, était plus petite que prévue. Des soupçons encore renforcés quand, lors d’une conférence donnée durant l’été 1994, le physicien Sun Chen Wei, qui participait au programme nucléaire chinois, déclara que « ces dernières années, nous travaillons uniquement avec ces pastèques » – la configuration des W88 justement. La confirmation définitive arrive en 1995, quand un scientifique chinois transmet à la CIA plusieurs documents classifiés d’un ministère chinois, qui contiennent des descriptions du W88 ainsi que des croquis détaillés des missiles Trident, MX et Minuteman.

Air & Cosmos

 

 

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