Qui est Mohammed ben Zayed, ou « MBZ », nouveau président des Emirats arabes unis ?

Mohammed ben Zayed, est devenu ce samedi 14 mai 2022 le nouveau président des Emirats arabes unis. Il hérite aujourd’hui d’un riche pays pétrolier dont il était déjà le dirigeant de facto durant une décennie d’ascension diplomatique et militaire ayant placé cet État au cœur de la géopolitique du Moyen-Orient.

Le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, déjà dirigeant de facto des Emirats arabes unis, a été élu samedi 14 mai 2022 président de la riche monarchie du Golfe. Il succède à son demi-frère, Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, mort vendredi. Le poste, Mohammed ben Zayed le connaît. Il l’occupe dans l’ombre depuis janvier 2014, quand son demi-frère fait un AVC, l’empêchant de diriger le pays. Mais sa nomination, voté à l’unanimité par les par les membres du Conseil suprême de la fédération des Emirats – qui regroupe sept émirats dont ceux d’Abou Dhabi et de Dubaï, officialise sa puissance.

« Le peuple des Émirats est uni dans la douleur et pleure la perte de notre leader et Président, Khalifa bin Zayed, écrit le nouveau président dans cette publication sur Twitter. Mon frère et mentor, et le premier fils des Émirats, nous avons été bénis par votre force, votre sagesse et votre leadership. Que Dieu ait pitié de votre âme et que vous reposiez en paix. »

Commandant des forces armées émiraties depuis 1993

Soldat de formation et fan de football, cheikh Mohammed, souvent appelé « MBZ », est le troisième fils de cheikh Zayed ben Sultan Al-Nahyane, premier président et père-fondateur de la fédération des Emirats.

Formé dans la célèbre académie militaire britannique de Sandhurst dont il est sorti diplômé en 1979, il a rapidement gravi les échelons des forces armées pour devenir commandant des forces aériennes, chef d’état-major adjoint et enfin chef d’état-major en 1993. Il a le grade de général et assume de fait le commandement des forces armées.

Un homme ambitieux

Malgré sa réticence apparente à s’exprimer en public, son ambition s’est manifestée ces dernières années, à mesure que les Emirats se sont forgés un profil d’acteur régional. En 2020, les Emirats de « MBZ » sont les premiers à franchir le pas d’une normalisation avec Israël, dans le cadre d’un accord négocié par Washington.
Il a également été le président du Conseil exécutif d’Abou Dhabi, qui contrôle les importantes finances de l’émirat. Le prince a su tisser des liens dans presque toutes les capitales, en particulier auprès des partenaires occidentaux mais aussi Israël. Il « a pu tirer parti de la puissance de sa famille des Al-Nahyane qui détient de nombreux portefeuilles clés liés à la sécurité et aux relations extérieures » des Emirats, note Neil Partrick, analyste au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies.
Le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, déjà dirigeant de facto des Emirats arabes unis, a été élu samedi 14 mai 2022 président de la riche monarchie du Golfe. Il succède à son demi-frère, Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, mort vendredi. Le poste, Mohammed ben Zayed le connaît. Il l’occupe dans l’ombre depuis janvier 2014, quand son demi-frère fait un AVC, l’empêchant de diriger le pays. Mais sa nomination, voté à l’unanimité par les par les membres du Conseil suprême de la fédération des Emirats – qui regroupe sept émirats dont ceux d’Abou Dhabi et de Dubaï, officialise sa puissance.

Farouche opposant du Printemps arabe

Considéré comme particulièrement hostile aux soulèvements populaires du Printemps arabe de 2011, « MBZ » peut compter sur la richesse d’Abou Dhabi, qui détient 90 % des réserves pétrolières des Emirats, pour affirmer sa puissance dans la région et afficher son soutien à certains régimes, comme celui de l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Il est largement considéré comme celui qui a envoyé en 2015 des troupes émiraties au Yémen, dans le cadre d’une coalition menée par l’Arabie saoudite contre les rebelles Houthis.
Un lien fort avec l’Arabie saoudite

Une réputation de tolérance écornée par une politique intérieure sans merci

MBZ tente de forger une réputation de tolérance et ouverture aux Emirats. En 2017, il a annoncé que la grande mosquée d’Abou Dhabi serait rebaptisée mosquée Mariam Umm Issa (Marie, mère de Jésus) afin de « consolider les liens d’humanité entre les adeptes de différentes religions ».
Les ONG de défense des droits humains déplorent toutefois régulièrement les violations aux Emirats, en particulier le sort d’Ahmed Mansour, un militant pro-démocratie emprisonné depuis 2017, dans le cadre d’une politique de sécurité intérieure sans merci.

 

Israël et les Émirats arabes unis en pleine lune de miel.

Le président israélien Isaac Herzog a reçu ces derniers jours un accueil fastueux aux Émirats arabes unis.

La lune de miel entre les Émirats arabes unis (EAU) et Israël perdure malgré la disparition des garants du mariage, Donald Trump et son gendre Jared Kushner, et de l’un de ses protagonistes, Benyamin Netanyahou. Dimanche, le prince héritier Mohammed Ben Zayed (MBZ) a reçu dans son palais monumental le président israélien Isaac Herzog avec un faste particulier.
L’orchestre royal a joué devant les invités la Hatikvah, l’hymne national d’Israël. Puis l’homme fort du richissime pays du Golfe et le chef de l’État hébreu se sont longuement entretenus en tête-à-tête. Les médias locaux ont largement couvert la visite et, sur les réseaux sociaux, les comptes associés au gouvernement émirati ont célébré l’événement.

Une nouvelle alliance

La visite de deux jours a bien failli être perturbée par un invité surprise, le conflit yéménite. Un missile balistique tiré par les rebelles houthistes, soutenus par Téhéran, a été intercepté dans la nuit de dimanche à lundi par les défenses antiaériennes. L’attaque est la troisième depuis le début de l’année visant les Émirats, l’une d’elles avait tué trois personnes le 17 janvier. Qualifié de «provocation» par Abu Dhabi, l’incident a donné du relief au fondement stratégique de la nouvelle alliance: la volonté commune de contenir l’Iran. Il intervient comme une piqûre de rappel alors que les Émirats s’étaient engagés dans de discrets pourparlers avec leur voisin chiite pour tenter de désamorcer des tensions persistantes. Les EAU ont retiré leurs troupes de la guerre au Yémen en 2019, mais restent un membre influent de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.
Mohammed Ben Zayed a indiqué lors de sa rencontre avec Isaac Herzog que les deux partenaires partagent une approche identique des menaces posées par l’Iran. Le président israélien a, pour sa part, confirmé qu’Israël va répondre favorablement aux demandes de coopération militaire des EAU. Un soutien qui passe par la vente de matériel de défense antimissiles et de drones de combat.

Plusieurs milliards de dollars

Au-delà des symboles et de la conjoncture, la rencontre démontre l’enracinement des accords d’Abraham auxquels participent également Bahreïn, le Soudan et le Maroc, mais pas l’Arabie saoudite du moins de manière apparante. En l’espace de 18 mois, les relations autrefois souterraines ont débouché sur une coopération active à ciel ouvert. La normalisation qui met en sourdine la question palestinienne se distingue des «paix froides» signées par Israël avec ses voisins arabes, l’Égypte et la Jordanie.
Elle a des prolongements spectaculaires avec l’ouverture de Dubaï à déjà 250.000 touristes israéliens en dépit des vagues de Covid. Elle pourrait aussi s’accompagner d’investissements massifs d’Abu Dhabi en Israël. Selon le site d’informations économiques Globes, Mohammed Ben Zayed serait disposé à placer plusieurs milliards de dollars dans des entreprises israéliennes dans les dix prochaines années. Il est invité par le premier ministre Naftali Bennett à se rendre à Jérusalem.

JForum – Sud Ouest 

 

 

 

 

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