Un antisémite qui s’ignore, est un antisémite ignorant, bien que ce soit un pléonasme.

Polémique : Pierre Hurmic fait appel à une association « antisioniste » pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme, la Licra claque la porte

Pierre Hurmic a proposé à l’Union juive française pour la paix de participer à un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. La Licra a annoncé quitter cette commission.

Et une polémique supplémentaire du côté de la Ville de Bordeaux (Gironde). 

Dès le début du mandat, les élus en charge du dossier, Olivier Escots, adjoint au maire de Bordeaux en charge du handicap et de toutes les discriminations, et Paul-Bernard Delaroche, conseiller municipal en charge de la lutte contre les discriminations, ont manifesté leur volonté d’élargir la commission à de nouveaux acteurs locaux. Parmi eux, l’Union juive française pour la paix (UJFP). 

« Il s’agit d’une association juive française laïque « antisioniste » qui considère le sionisme comme un colonialisme. Et qui est solidaire de la résistance du peuple palestinien. »

André Rosevègue porte-parole de l’Union juive française pour la paix en Nouvelle Aquitaine

Que s’est-il passé lors de cette réunion du 6 janvier 2021 ?

Lors de cette réunion, chaque acteur était invité à s’exprimer et à débattre du contenu de ces différentes propositions.

« Neuf projets ont été présentés à l’ensemble des partenaires, dans les domaines pédagogique, muséographique, sensibilisation, information auprès des publics les plus larges, permettant la mise en œuvre de ce plan », précise la Ville de Bordeaux, dans un communiqué de presse transmis ce vendredi 8 janvier.

La Licra a fait savoir qu’elle ne participerait pas au plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme de la municipalité, en raison de l’invitation faite par la mairie à l’Union juive française pour la paix.

Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic se serait bien passé de cette nouvelle polémique. Surtout en ce dimanche 10 janvier, où il doit prendre la parole à la grande synagogue dans le cadre des commémorations de la rafle du 10 janvier 1944.

La Licra dénonce notamment le fait que l’UFJP a récemment publié un texte polémique de Houria Bouteldja sur Miss Provence, après que celui-ci a été retiré de Médiapart. La fondatriice des Indigènes de la République y revenait sur les attaques dont a été l’objet la Miss Provence April Benayoum du fait de ses origines israéliennes. « On ne peut être Israélien innocemment », disait-elle en substance. Par ailleurs, le représentant de l’UFJP a demandé que soit effacé le mot « antisémitisme » de l’intitulé de la commission, ce qui a fait hurler la Licra comme le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France).

« On parle du travail avec des acteurs locaux »

« Il y avait une quinzaine de personnes présentes à cette réunion, explique Paul-Bernard Delaroche, conseiller délégué à la ville de Bordeaux, en charge de la lutte contre les discriminations. Elles ont toutes reconnu, que ce soit la Licra, le Crif, SOS Racisme, l’intérêt de ces projets-là. Je ne vais pas dire qu’il n’y a pas eu débat, mais il y a eu un réel intérêt de l’ensemble des participants ».

Concernant la présence de l’UFJP, la ville met en avant qu’elle souhaite travailler avant tout « avec des militants locaux, reconnus pour leur expertise » insiste Olivier Escots, adjoint en charge de la lutte contre les discriminations à la ville de Bordeaux. « La personne en question [André Rosevègue, représentant de l’UFJP] est quelqu’un de connu, très investi dans les travaux de lutte contre les discriminations (…) Cette association a certes relayé des tribunes que nous condamnons fermement, mais on parle du travail avec des acteurs locaux ».

Comment remettre tout le monde autour de la table ?

L’adjoint ajoute « qu’aucun membre de la commission n’a tenu de propos antisémite, et si c’était le cas il n’y siégerait évidemment plus. ! ». « Ce débat est quand même attisé par certains groupes politiques, qui soufflent sur les braises de n’importe quel sujet, poursuit-il. Il y a peut-être un temps où on peut échanger dans un climat un peu plus apaisé, sereinement, avec les différents acteurs, à qui le maire a d’ailleurs demandé s’il y avait des griefs précis par rapport à des propos, des actes qui pourraient être en contradiction avec nos valeurs. »

Reste maintenant à savoir comment remettre tout ce monde autour de la table, sachant que le Crif considère aussi que l’UFJP n’a pas sa place au sein de cette commission. « On veut travailler avec le Crif, et on va travailler avec le Crif, assure Paul-Bernard Delaroche. On va laisser passer un peu de temps, on va calmer les choses… C’est compliqué, mais notre boulot est de continuer de travailler avec eux. »

« Un travail en construction »

Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), a fait savoir de son côté que ses services n’avaient pas été sollicités par la mairie dans le cadre de ce plan de lutte. « La Dilcrah a toute sa place au sein de cette mission, assure Paul-Bernard Delaroche. De la même manière que le défenseur des droits, d’ailleurs. » « On travaille sur l’ébauche d’un projet, insiste Olivier Escots, c’est un travail en construction, et il y aura peut-être d’autres acteurs que nous irons chercher. Il viendra le temps où on mettra la Dilcrah dans la boucle. »

Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a réaffirmé sur Twitter son « attachement viscéral à la lutte contre tous les racismes et contre l’antisémitisme. ».

JForum.fr + 20m

 

 

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5 Commentaires
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MAGUID

Comme on dit: le mal ne vient pas des méchants, mais des gentils qui les laissent faire.

joseph

Il y a une organisation juive en France censée représenter la majorité des français juifs: le CRIF. Le problème, c’est que on ne l’entend plus sauf quand il organise des colloques et des diners. Aujourd’hui, j’ai l’impression, que le CRIF est aux associations, ce que la Chaine ARTE est à la télevision!!!

Marco po

Comment l’UFJP sachant qu’il est anti sioniste peut aller aux réunions pour lutter contre l’antisémitisme ? L’un Ne va pas sans l’autre et est-ce que cettorganisation est réellement juive ?je vais je me pose la question? LA Licra et le crif ont raison a100% % Il y en a marre de voir en France des organisations financé par des antisémites

Alex E. MERALI

À ce détestable « élucaillon » comme à tous les antijuifs, je formule, avec la plus intense « tendresse », mes voeux de pires malheurs et pires souffrances infligés par Ashem. Et que leur nom soit, ensuite, oublié à tout jamais.

gigi

Il faut boycotter ces travaux bidon qui ont d’autres but que ceux avancés par le maire de Bordeaux