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Mahmoud Abbas la fin d’une règne, et d’une chimère

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Le règne de Mahmoud Abbas s’achève et avec lui l’espoir de créer un État palestinien viable

Les trois quarts des Palestiniens souhaitent que Mahmoud Abbas, accusé de corruption et de népotisme depuis une dizaine d’années, prenne sa retraite. Les allégations visent notamment ses deux fils. L’un a remporté la plupart des appels d’offres émis par l’agence américaine d’aide aux Palestiniens et jouit du monopole sur l’importation de cigarettes américaines. L’autre a mis la main sur la publicité à la télévision publique palestinienne. Tous deux plaident non coupables.

Malgré les affaires, l’homme de 87 ans se cramponne au pouvoir et refuse d’organiser des élections ou d’adouber un dauphin. La principale œuvre de sa vie est pourtant moribonde. Les accords de paix conclus en 1993 avec Israël qu’il avait – alors numéro deux de l’OLP – signés personnellement avec Shimon Peres et qui devaient constituer un tremplin pour la création d’un État palestinien viable, sont restés lettre morte. Depuis lors, sa marge de manœuvre se rabougrit de jour en jour. Plus grave : c’est au moment où le danger d’une annexion au moins partielle de la Cisjordanie par le gouvernement de Benyamin Netanyahou pointe que le président de l’Autorité palestinienne est au plus faible.

Une statistique résume tout : le nombre d’Israéliens installés en Cisjordanie a dépassé le seuil des 500 000, une masse critique qui rend une évacuation de cette région improbable. Pis, aiguillonné par trois partis, partisans d’une judaïsation à tout-va, le gouvernement Netanyahou semble vouloir accélérer les constructions de logements et légaliser des dizaines d’implantations créées sans autorisation par des pionniers juifs.

PEU DE MOYENS D’ACTION

Itamar Ben Gvir, le ministre de la « Sécurité nationale », et Bezalel Smotrich, le ministre des Finances, chefs de partis religieux, ne cachent pas leur objectif : éradiquer une fois pour toutes l’Autorité palestinienne et annexer au moins 60 % de la Cisjordanie, où vivent la grande majorité des juifs de Judée Samarie. Pour contrecarrer ce scénario, Mahmoud Abbas dispose de très peu de moyens. Dans les secteurs sous son administration, il est constamment défié par des groupes incontrôlés de jeunes Palestiniens armés qui se livrent à une guérilla contre l’armée israélienne. Il n’ose pas intervenir dans des localités afin d’y rétablir un semblant d’ordre, de crainte de provoquer un bain de sang ou une sédition des officiers de ses services de sécurité, qui ne manqueraient pas de l’accuser de « collaborer avec l’occupant ».

Concernant Israël, il a sorti à la fin de janvier son unique atout en annonçant l’arrêt de leur coopération sécuritaire en réponse à un raid qui a coûté la vie à 10 terroristes Palestiniens dans le camp de Jénine. Mais, sous la pression de William Burns, directeur de la CIA venu à Ramallah, il a fait machine arrière, bien que ses proches assurent le contraire. Son intérêt bien compris est en effet de maintenir cette discrète alliance avec le Shin Beth et Tsahal pour réprimer les islamistes du Hamas qui ambitionnent de le renverser.

Sur le front international, la situation n’est guère plus brillante. Il espérait un soutien contre les visées expansionnistes du gouvernement israélien de la part d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, venu il y a peu à Ramallah. Il n’a eu droit qu’à des conseils pour former des commandos d’élite pour réprimer les groupes armés palestiniens et, maigre lot de consolation, 50 millions de dollars pour les réfugiés palestiniens ainsi que des crédits pour la modernisation des réseaux de téléphones cellulaires. Pas de quoi pavoiser.
Marianne – Jforum.fr

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