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Le 20 mai 2015, les jihadistes de l’Etat Islamique se sont emparés des villes de Ramadi (en Irak) et de Palmyre (en Syrie), petit joyau de l’humanité. Les populations de ces villes sont désormais sous l’emprise des terroristes et, en Syrie, les fidèles du régime de Bahar El Assad sont sauvagement éliminés, pendant que les pièces antiques des musées sont détruites ou pillées. Les islamistes entendent ainsi imposer aux populations locales, leur mode de fonctionnement de la cité (que personne ne partage), ce qui exige un effacement de toutes les traces de l’histoire qui contrediraient leurs convictions.

L’islamisme apparaît ainsi comme étant, non seulement un problème pour l’humanité en général, mais également une véritable catastrophe (c’est-à-dire une « nakba » en langue arabe) pour les musulmans eux-mêmes. Ceux-ci ne savent d’ailleurs pas le nom qu’il convient de donner aux membres de l’Etat islamique qui transforment en poussières les réalisations humaines : « islamistes », « terroristes islamistes », « terroristes jihadistes », « simples terroristes », « délinquants narco islamistes » ou « criminels ».  

Au cours de ces derniers mois, la progression des terroristes de l’Etat islamique en Syrie a été fulgurante. Les jihadistes contrôlent désormais 50% du pays, invitant, l’ensemble des musulmans (dans un message audio du 15 mai 2015 attribué au numéro 1 de Daesh) à les rejoindre dans un objectif belliciste : « les musulmans doivent rejoindre l’Etat islamique ou combattre sur les terres où qu’ils soient » (dans la mesure où) « l’Islam est une religion de guerre, non de paix ».

Manifestement, le monde de l’Islam expérimente, à son tour, l’horreur généralisée de l’inhumanité (comme cela s’est produit au cours du 20ème siècle dans le monde chrétien). Pour ce faire, il suffit, pour les islamistes, d’exploiter les messages violents du Coran et leur interprétation haineuse et intolérante, à l’origine d’un déplacement des musulmans de leur lieu de résidence, dans une véritable « Nakba » du monde de l’Islam.

Lorsque l’Etat islamique a pris le contrôle du nord et de l’ouest de l’Irak en 2014, des millions d’irakiens ont été obligés de quitter leur habitation ou leur pays pour prendre le statut de réfugiés. Le déplacement forcé des populations, craignant la barbarie des terroristes islamistes, a touché, par la suite, la Syrie, la Libye et le Yémen. Actuellement, ce ne sont ainsi pas moins de 10 000 personnes arabes qui sont chaque jour, obligées d’abandonner leur foyer pour rejoindre d’autres cieux.

Le mode opératoire de l’Etat islamique est, dans chaque pays, similaire : utilisation de blindés, de bulldozers, et de véhicules kamikazes pour effrayer tous ceux qui auraient le malheur de préférer la vie à la mort. Il n’y a donc pas d’alternative pour les musulmans terrorisés : soit se soumettre au diktat des barbares, soit fuir pour éviter de se faire couper la tête, avant que les drapeaux noirs ne soient accrochés sur les emplacements stratégiques des villes conquises.

Cette Nakba qu’imposent les islamistes au monde de l’Islam, illustre, en tout état de cause, en quoi la création de l’Etat d’Israël ne constitue en rien une Nakba pour les palestiniens. Ceux-ci affirment que l’Etat juif se serait construit sur la base d’une épuration ethnique, dont leur exode serait la conséquence. Il n’en est rien. Les populations arabes de Palestine ont été abusées à deux reprises par les pays arabes : la première fois, le 29 novembre 1947, lorsque les pays musulmans ont refusé le plan de partage de la Palestine entre un Etat arabe et un Etat juif (les palestiniens s’en mordent aujourd’hui les doigts). La seconde, lorsque les pays arabes ont, le 15 mai 1948, déclaré la guerre au jeune Etat juif, en invitant les arabes de Palestine à quitter leur foyer, le temps de défaire l’Etat d’Israël.

Désormais, les palestiniens sont manipulés par la doctrine religieuse des islamistes. Compte tenu des échecs successifs des pays arabes dans l’éviction des juifs de Palestine, la discussion des  islamistes se focalise maintenant sur Jérusalem, dont la souveraineté juive fait craindre une perte définitive du contrôle de l’Esplanade des Mosquées, voire une velléité, pour les juifs religieux, de construire le troisième temple à cet emplacement.

Aussi, lorsque Mirai regev, Ministre de la culture et des sports, a, le 21 mai 2015, décidé de transférer le siège de son Ministère à Jérusalem (la même opportunité est en cours de discussion pour le Ministère des finances), les islamistes n’ont pas tardé à réagir.

Le 21 mai 2015, le Hamas a tout d’abord dénoncé la violation des résolutions internationales (comme si les résolutions internationales pouvaient décider du mode d’organisation de l’Etat d’Israël). En outre, dans une déclaration tonitruante, le Hamas a annoncé : « Jérusalem restera toujours palestinienne et indivisible ». Pour le mouvement terroriste, le projet de déplacement des ministères illustrerait «l’état de désespoir et de panique écrasante de l’occupation envers l’avenir de leur entité colonisatrice ». le Hamas persiste à croire que les juifs seraient sans droit ni titre en Israël et qu’ils seraient désespérés à l’idée de rendre le territoire qu’ils occupent illégalement (sic).

La Turquie partage également cet avis. Le Premier Ministre Ahmet Davutoglu a, le 21 mai 2015, avancé «  Al Aqsa est à nous pour toujours. Allah et l’Histoire sont témoins qu’elle restera à nous pour toujours ». Il a même affirmé que son pays ne pourrait jamais être « ami ou allié de ceux qui profanent la mosquée Al Aqsa avec leurs bottes » (en référence aux juifs religieux qui fréquentent de plus en plus souvent le Mont du Temple pour venir y prier). Aussi a-t-il dénoncé les dirigeants turcs de l’opposition qui reconnaissent la judaïté de Jérusalem.

Grâce aux thèses islamistes, les palestiniens, maintenus par leurs dirigeants dans un climat de guerre, de révolution, de dénuement total et de sentiment d’exil, continuent de cultiver cette obsession absurde consistant dans l’éviction des juifs d’Israël. Or, avec l’Etat islamique, les palestiniens pourraient trouver un nouveau souffle dans le combat momentanément suspendu par le Hamas

.Les révolutions de 2011 dans le monde arabe, se sont avérées être un échec cuisant pour une raison bien simple : les musulmans imaginaient trouver dans leur mode de foi, une synthèse entre contrôle politique du pays et soumission à Allah. Rien n’y a fait. Il en sera de même de l’Etat islamique qui commence à faire l’unité contre lui, y compris dans le monde de l’Islam. Rapidement, les musulmans devraient unanimement mesurer en quoi l’islamisme est bien la seule et véritable Nakba du monde de l’Islam qui doit être éradiqué.

Il n’en demeure pas moins vrai que les dégâts sont considérables et que la nakba du monde de l’Islam n’est pas encore finie. Dans son dernier discours, le calife de l’État Islamique a annoncé une opération majeure, plus dévastatrice que le 11 septembre 2001, qui devrait se produire au cours du Ramadan, c’est-à-dire entre le mois de juin et le mois de juillet 2015. La date choisie pourrait d’ailleurs bien être le 29 juin 2015, date anniversaire de la création, par le calife Baghdadi, de l’État Islamique. C’est tristement dans l’excès que le monde trouve sa mesure

 Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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