L’Iran exécute un présumé agent de la CIA impliqué dans le meurtre de Soleimani

Soleimani possédait un pouvoir et une influence immenses dans sa position et était crucial en tant qu’architecte qui a répandu et maintenu l’influence de l’Iran au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et ailleurs.

Qasem Soleimani, commandant de l'IRGC Quds Force (crédit photo: SAYYED SHAHAB-O-DIN VAJEDI / WIKIMEDIA COMMONS)
Qasem Soleimani, commandant de la Force Quds des CGR (crédit photo: SAYYED SHAHAB-O-DIN VAJEDI / WIKIMEDIA COMMONS)

Un citoyen iranien qui aurait fourni des informations aux services de renseignement américains et israéliens sur l’endroit où se trouvait le commandant du Corps des gardiens de la révolution iranien, Qassem Soleimani, sera exécuté prochainement, a annoncé mardi le pouvoir judiciaire iranien.

Le 3 janvier, un drone américain en Irak a tué Soleimani. Bien que, officiellement, Israël n’ait pris aucun crédit, les services de renseignements israéliens ont joué un rôle déterminant dans l’élimination ciblée, a rapporté NBC News sur le moment et le Jerusalem Post l’a confirmé de manière indépendante. Jérusalem préfère souvent garder un profil bas sur tout rôle dans de telles opérations afin de réduire les risques de représailles.

Soleimani détenait un pouvoir et une influence immenses dans sa position et était crucial en tant qu’architecte qui a étendu et maintenu l’influence de l’Iran au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et ailleurs dans la région par des actes de terrorisme.

Après avoir pris un vol en Irak depuis Damas sur un Airbus A320 de Cham Wings, lui et son entourage de sécurité ont été tués par quatre missiles Hellfire américains ciblant leurs deux véhicules, alors qu’ils quittaient l’aéroport international de Bagdad. Abu Mahdi al-Muhandis, un important chef des Forces de mobilisation populaire soutenues par l’Iran, a également été tué.

Selon NBC et Reuters, et confirmés par le Post, des informateurs à Damas ont pu informer la CIA de l’avion dans lequel Soleimani se trouverait, ce que les renseignements israéliens ont confirmé et vérifié.

Des enquêteurs irakiens ont déclaré à Reuters en janvier que les États-Unis avaient l’aide de deux agents de sécurité à l’aéroport de Bagdad et de deux employés de Cham Wings : « un espion à l’aéroport de Damas et un autre travaillant à bord de l’avion », a indiqué la source. Les enquêteurs de l’agence de sécurité nationale irakienne pensent que les quatre suspects, qui n’ont pas été arrêtés, travaillaient au sein d’un groupe plus large de personnes fournissant des informations à l’armée américaine, a déclaré le responsable.

« Mahmoud Mousavi-Majd, l’un des espions de la CIA et du Mossad, a été condamné à mort. Il a indiqué où se trouvait le martyr Soleimani à nos ennemis », a déclaré le porte-parole de la justice, Gholamhossein Esmaili, lors d’une conférence de presse télévisée.

Gholamhossein Esmaili

Les responsables n’ont pas dit si le cas de Mousavi-Majd était lié à l’annonce faite par l’Iran l’été dernier qu’il avait capturé 17 espions travaillant pour la CIA, dont certains auraient été condamnés à mort.

Il était également difficile de savoir dans quelle mesure l’Iran, l’Irak et la Syrie ont attrapé d’autres personnes impliquées dans le suivi et la planification du meurtre de Soleimani.

Enfin, l’Iran annonce souvent de fausses arrestations de supposés espions de la CIA ou du Mossad qui ne sont en réalité que des Iraniens de l’opposition politique que le régime veut soustraire à leur potentiel d’influence. Accuser ces responsables de l’opposition d’être des espions étrangers est toujours une excuse commode.

Selon le New York Times, le Premier ministre Benjamin Netanyahu était probablement le seul allié américain au courant du plan d’élimination, ayant parlé au préalable au secrétaire d’État américain Mike Pompeo.

Le chef de Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a déclaré en janvier que le rapport du Times était basé sur des sources israéliennes, ce qui, selon lui, était le résultat d’une mauvaise évaluation de la situation.

« Nous devons nous en éloigner », a-t-il déclaré lors d’une interview à la radio. « L’ambiguïté et le silence sont la meilleure chose pour nous. »

Ancien ministre de la Défense, Liberman a déclaré qu’il avait beaucoup d’expérience dans le travail avec des publications comme le Times.

« Ils comptent généralement sur des sources israéliennes », a-t-il déclaré. « Je vous suggère de vérifier qui ils sont (ces sources). »

L’élimination de Soleimani a enflammé les tensions entre les États-Unis et la République islamique, avec un débat massif sur la question de savoir s’il a finalement envoyé un message de dissuasion à l’Iran ou s’il finira par déstabiliser la région.

L’Iran a répondu par des frappes de missiles sur des bases américaines en Irak. Ces frappes n’ont cependant tué aucun soldat américain et Trump a déclaré la fin de la crise.

Adaptation : Marc Brzustowski

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