L’hydroxychloroquine, les big pharmas et le Covid-19

GAËLLE FLEITOUR  ,  , 

PUBLIÉ LE 

ANALYSE

L’hydroxychloroquine, les big pharmas et le Covid-19
L’hydroxychloroquine est commercialisée en France sous le nom de Plaquénil, un médicament de Sanofi.
© DR

Le ministre de la Santé Olivier Véran a frappé fort en annonçant le 27 mai suspendre l’utilisation de l’hydroxychloroquine (HCQ) pour traiter des patients atteints de Covid-19. Et l’Agence nationale de sécurité du médicament entend également suspendre l’inclusion de nouveaux malades traités avec de l’HCQ en essais cliniques, « dans l’attente d’une évaluation globale du bénéfice/risque de cette molécule ». Faut-il y voir le lobbying de l’industrie pharmaceutique et une volonté de désavouer à tout prix le professeur Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille (Bouches-du-Rhône)?

L’hydroxychloroquine, en France, c’est Sanofi. Il n’en existe pas de générique. Le numéro un français de la pharmacie – partenaire financier par le passé de l’IHU – dispose depuis 2004 de l’autorisation de mise sur le marché de son médicament, le Plaquénil, pour traiter des maladies articulaires d’origine inflammatoire, le lupus… « C’est un médicament qu’on maîtrise très bien, simple à fabriquer, pas cher », produit dans deux usines, une en France et une en Espagne, précise-t-on chez Sanofi.

Une boîte de 30 comprimés – vendue 5,19 euros en pharmacie – permet de traiter un patient pendant sept jours. Quel serait l’intérêt de Sanofi de faire pression pour mettre fin à cette expérimentation ? Aucune big pharma ne dispose, par ailleurs (pour l’instant en tout cas), d’un traitement cher et breveté à proposer en alternative.

Après avoir expérimenté l’HCQ, la France a préféré suivre les conclusions d’une étude publiée dans la revue The Lancet évaluant les dossiers de 96 000 malades du Covid-19, et qui constate pour ceux traités avec la chloroquine et/ou l’HCQ « une diminution de la survie à l’hôpital et une fréquence accrue des arythmies ventriculaires ». « La France a été marquée par des drames sanitaires liés au mésusage de certains médicaments et s’est dotée d’autorités sanitaires chargées de l’évaluation des bénéfices et risques des médicaments amenés à être prescrits, sur la base d’une lecture rigoureuse des données des études cliniques et des avis d’experts. Cette rigueur, garante de la sécurité sanitaire pour les Français, conforte et enrichit la recherche clinique », a rappelé Olivier Véran. Le procès du Mediator, qui vient tout juste de reprendre, est là pour lui faire écho.

usinenouvelle.com

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Kevin

Rectification C’était Kevin et non Raoult

raoult

Non, Mr RAOULT n’est pas prêt de quitter le navire, son bilan sera comparé, chiffres à l’appui, à ceux d’autres mandarins habitués, plus aux plateaux télé, qu’aux salles de réanimation. Et là, certains vont se faire discrets et des politiques quitteront, eux, le navire. 20 ANS POUR INTERDIRE LE MEDIATOR, 20 HEURES POUR LA CHLOROQUINE. J’attends la suite …….Je m’interdis d’être un naïf….. sans être un adepte de la théorie du complot…

KIGEM

A LA BASE DE CETTE INTERDICTION DU HCQ C EST LE PRIX 5,19 € LE TRAITEMENT DE 7 JOURS IMAGINONS QUE GUILAD OU UN AUTRE BIG PHARMA METTENT AU POINT UN ÉQUIVALENT POUR 10 OU 20 FOIS PLUS CHER. TOUTES LES POCHES DE BEAUCOUP DE PROFESSEURS ET MÉDECINS SE RETROUVERAIENT PLEINES. CQFD

Denis Cohen

L’intérêt est de promouvoir dans un futur proche des médicaments bien plus rentables. C’est aussi simple que ça.