Selon ces projections, le candidat du Parti de la liberté (FPÖ), Norbert Hofer, remporte 36,7% des voix, réalisant le meilleur score de ce parti depuis la guerre à une élection nationale. L’écologiste Alexander Van der Bellen et l’indépendante Irmgad Griss sont au coude-à-coude pour la deuxième place, à respectivement 19,7% et 18,8% des suffrages.

Un second tour sera organisé le 22 mai. Le Parti social-démocrate (SPÖ) et le parti conservateur (ÖVP) sont largement battus. Leurs candidats sont éliminés avec 11,2% des voix seulement chacun. Un sixième candidat, l’homme d’affaires indépendant Richard Lugner, ferme la marche.

Revers de taille

Même si la fonction du président autrichien est essentiellement honorifique, ce résultat inédit est un revers de taille pour le chancelier Werner Faymann (SPÖ) et le vice-chancelier Reinhold Mitterlehner (ÖVP), dont les mandats courent jusqu’en 2018.

Ces deux partis ont toujours contrôlé la présidence depuis la Seconde guerre mondiale, soit par un élu issu de leurs rangs, soit par un indépendant qu’ils soutenaient.

Les politologues avaient averti que MM. Van der Bellen et Hofer pourraient tirer profit d’une usure du pouvoir de ces deux formations, qui ont été chahutées par la crise des migrants et par une hausse du chômage.

Rôle protocolaire et moral

Le président autrichien, élu pour un mandat de six ans renouvelable une fois, ne participe pas à la gestion au quotidien du pays et est réduit d’ordinaire à un rôle protocolaire et moral. Il dispose toutefois de pouvoirs formels étendus: il est chef des armées, nomme le chancelier et peut dans certaines circonstances dissoudre le parlement.

Lors de sa campagne, Norbert Hofer a ouvertement menacé, s’il était élu, de recourir à cette possibilité si la majorité ne suivait pas ses recommandations concernant notamment le dossier des migrants. Alexander Van der Bellen, lui, a annoncé qu’il refuserait de nommer chancelier le chef du FPÖ Heinz-Christian Strache, même si ce dernier obtenait la majorité au parlement lors des prochaines législatives.

Âgé de 72 ans, Alexander Van der Bellen est un ancien professeur d’université de sensibilité centriste. Il est théoriquement indépendant mais est soutenu par les Verts. Il est considéré comme pouvant séduire un large éventail politique.

Vice-président du parlement, Norbert Hofer (45 ans) incarne pour sa part l’aile «libérale» du FPÖ et pourrait bénéficier d’un certain recentrage de l’image de ce parti, qui a dépassé les 30% dans plusieurs élections locales l’an passé.

20Minutes

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