L’USD et l’EUR continuent de se renforcer face au shekel, tandis que la Bourse de Tel Aviv accuse des baisses sévères.
Le shekel est au plus bas depuis trois mois face au dollar : voici les raisons
L’indice mondial du dollar a battu un plus haut de six semaines cette semaine, ajoutant de la pression sur la monnaie locale
Le dollar s’est renforcé ce matin de 0,8% face au shekel. Pour la monnaie israélienne, il s’agit d’un creux de trois mois, et le taux de change se situe désormais à 3,56 shekels pour un dollar américain.
En un mois, le dollar s’est apprécié de près de 5 % face au shekel. Comme l’explique Yossi Freiman, PDG de Priko Finance et Investment Risk Management, c’est une combinaison de facteurs qui a conduit à cette tendance.
L’indice mondial du dollar (dxy) a franchi hier un plus haut de six semaines face au panier de devises. « Les déclarations sur la nécessité de freiner l’inflation de la part de hauts responsables de la banque centrale américaine, parallèlement aux données élevées de l’indice des prix à la production et aux données sur les ventes, ont entraîné des baisses à Wall Street, ce qui a contribué à l’activité des institutions qui ont retourné et acheté des dollars. »
En arrière-plan : les déclarations faites par les PDG des banques lors de la réunion avec Netanyahu le 27/01/2023, et portant sur un possible désinvestissement d’Israël de la part des étrangers en raison des craintes d’une possible révolution au sein du système juridique.
Dans un contexte de graves inquiétudes des effets de la réforme juridique sur l’Économie israélienne et de la rencontre des hauts responsables de l’Économie avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu le vendredi 27/01/2023, le shekel continue de s’affaiblir le lundi 30/01/2023 face aux principales devises : l’USD s’apprécie de 0.70 % supplémentaire face à l’ILS avec un cours à 3.462 ILS, tandis que l’EUR grimpe de 0.60 % et s’échange autour des 3.764 ILS.
Au cours de la seule journée du 27/01/2023 – jour de la rencontre entre le Premier ministre et les PDG des banques israéliennes, l’USD s’est renforcé de 1.15 % supplémentaire avec un cours fixé à 3.438 ILS.
L’EUR s’est également renforcé d’environ 0.90 % grimpant à 3.7374 ILS.
Dans le même temps, de fortes baisses ont été enregistrées à la Bourse de Tel Aviv, malgré une clôture positive à Wall Street le même jour : le TA 35 a baissé de 2 %, le TA 125 de 2.20 % et l’indice TA Finance a baissé de 4.30 %.
Comme mentionné, les baisses surviennent quelques jours après la réunion au cours de laquelle Netanyahu a tenté de tempérer les inquiétudes des PDG des banques quant aux effets de la réforme juridique sur les investissements étrangers.
Lors de la même réunion, Dov Kotler, actuel PDG de la banque Hapoalim, a fait savoir qu’il observait déjà le retrait de fonds de ses investisseurs étrangers ; Uri Levin, PDG de la banque Discount, a fait part de son inquiétude.
Au cours de cette même journée, toutes les actions des grandes banques ont accusé de fortes baisses : TA Bank a perdu 4.30 %, Discount – 4.80 %, Mizrahi-Tefahot – 4.70 %, -4.40 % pour les banques Leumi et FIBI et -3.70 % pour la banque Hapoalim.
Autres signes du possible début du retrait des fonds étrangers, les cours des marchés des changes, lorsqu’au cours des échanges qui se sont terminés vendredi 27/01 au soir, le shekel s’est affaibli face au dollar et à l’euro, contrairement à la tendance mondiale.
À noter que les dirigeants des banques étrangères opérant en Israël tiennent des propos similaires à ceux tenus par les dirigeants des banques israéliennes.
Ainsi, les analystes du géant américain de l’investissement Goldman-Sachs estimaient, que “l’incertitude politique (en Israël) est préoccupante et pourrait continuer à se manifester par une nouvelle faiblesse du shekel à court terme, mais il faudra du temps pour que les liens de base créés entre le dollar et le shekel, de même que les valeurs technologiques mondiales, s’érodent”.
Le renforcement des devises étrangères par rapport au shekel devrait selon toutes vraisemblances avoir des effets délétères sur l’Économie israélienne, notamment l’augmentation immédiate attendue du prix des matières premières et des produits importés en Israël ce qui constitue une “contribution” supplémentaire à l’inflation, en raison des augmentations de prix attendues de nombreux produits importés.
L’augmentation de l’USD a également une incidence sur le prix du carburant, qui a augmenté de 0.33 shekels avec un prix au litre de 7.17 shekels (octane 95).
C’est le prix le plus élevé d’un litre de carburant depuis juillet 2022, lorsque le gouvernement précédent avait réduit la taxe sur le carburant d’un shekel, tandis que le nouveau gouvernement a décidé de réduire la taxe d’ici la fin de l’année de seulement 0.10 shekels.
Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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Cela est plutot une bonne nouvelle, que le nis soit en baisse face au dollar et à l’euro, car un nis trop fort est une veritable calamité pour les exportations israéliennes et le tourisme vers Israel. De plus le nis fort n’a pas profité aux consommateurs israéliens, qui n’ont pas vu les prix des produits importés baisser, les importateurs eux se sont gavés. De plus, si Israel désire voir l’Alyah d’Europe et des USA augmentait, il convient d’avoir un nis un peu plus faible.