Lettre ouverte à mon amie Elisabeth Lévy

À la télévision, notre directrice de la rédaction a affirmé récemment se poser des questions quant à sa présence en France…

Philippe David

Devant la recrudescence des actes antisémites dans le pays, des juifs se demandent s’il ne faut pas partir. Les discours républicains volontaristes de nos hommes politiques semblent inopérants et un peu creux pour contrer le phénomène.

Chère Elisabeth,
Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai entendu les propos que tu as tenus avant-hier sur CNews au micro de Thierry Cabannes face à Julien Dray dans l’émission « Face à face »[1]. Des propos forts, émouvants, qui m’ont retourné l’esprit et les tripes au point de me pousser à t’écrire cette lettre. Une lettre que j’aurais aimé ne jamais écrire mais, vu la gravité de la situation pour toi et tous les Français juifs, je n’ai pas pu m’empêcher de l’écrire.
« Cela fait des mois que je me dis que je ne finirais pas ma vie dans mon pays ». Tel est le propos que tu as tenu, un propos qui m’a révolté et mis hors de moi. Un propos qui est malheureusement la triste réalité pour nombre de Français juifs, et ce depuis des années, les alyas, l’émigration vers Israël, se multipliant vu le climat subi par nos compatriotes juifs (je ne parle pas de communauté puisque la République ne reconnait que des citoyens).

Climat nauséabond

Un climat nauséabond qui a empiré depuis des années avec nombre d’attentats antisémites, de la rue Copernic à La Grande-Motte en passant par Toulouse, la rue Rosiers ou l’Hyper Cacher. Des attentats ayant pour dénominateur commun le conflit au Proche-Orient et l’islamisme – un conflit au Proche-Orient dans lequel nos compatriotes juifs n’ont aucune responsabilité et un islamisme qui sème la mort partout où il passe.

Un conflit au Proche-Orient dans lequel les Français juifs ont toujours été exemplaires, puisqu’ils n’ont jamais commis le moindre acte hostile contre une mosquée ou des musulmans après les nombreux actes terroristes commis dans l’État hébreu. Une réalité qui ne marche pas dans l’autre sens, Merah ayant tué de sang-froid des enfants pour « venger les enfants palestiniens » comme le terroriste de la Grande-Motte a mis le feu à une synagogue pour Gaza qu’il ne sait probablement pas situer sur une carte…
Mais pour certains, les juifs sont fautifs, même si le 7 octobre ils ont été victimes du plus grand pogrom depuis la Seconde Guerre mondiale. Les mêmes qui parlent de génocide à Gaza alors que le Hamas, s’il le pouvait, ferait une solution finale saison 2 aux Israéliens pour faire la Palestine « de la rivière à la mer », un génocide qu’ils ont commencé le 7 octobre dernier et contre lequel Israël est en état de légitime défense.

Mais les juifs sont responsables et coupables alors que les Français juifs ne demandent, comme toi Elisabeth, qu’à vivre en paix et en sécurité en France, ce qui est un dû pour tous les membres de la communauté nationale, en particulier les plus menacés.

Une présence bimillénaire en France

Alors Elisabeth, sache que tu es française et que ta place, comme celle de tous tes coreligionnaires et compatriotes est ici. La France a une histoire juive bimillénaire puisque les premiers juifs sont arrivés en France alors que celle-ci s’appelait encore la Gaule. Les juifs alsaciens ou les juifs du comtat Venaissin font partie de notre histoire ancienne avant d’être rejoints dans notre histoire plus récente par les ashkénazes d’Europe de l’est fuyant les pogroms et les sépharades chassés après les indépendances en Afrique du nord. Des Français juifs qui se sont illustrés dans les arts, la culture, les sciences, l’entrepreneuriat sans jamais ou presque faire de revendications communautaristes.
Des Français juifs qui se sont illustrés aussi les armes à la main, en défendant la France. Il y aura 110 ans le 29 août, le rabbin Abraham Bloch mourait sous les tirs allemands alors qu’il portait un crucifix à un poilu mourant qui le suppliait de lui donner l’extrême-onction alors qu’aucun aumônier n’était présent. Un moment de fraternité française unique, très peu de temps après que la lèpre antisémite ait frappé la France lors de l’affaire Dreyfus. Alfred Dreyfus qui faisait partie d’une famille juive d’Alsace ayant choisi « l’option française » après l’annexion de l’Alsace-Moselle, preuve de son patriotisme incontestable. Alors chère Elisabeth ne pars pas et je profite de cette lettre pour dire à nos compatriotes juifs que leur place est ici, que la France a besoin d’eux et qu’on les aime. Je t’embrasse et te dis à très vite.

JForum.fr avec causeur.fr
Les journalistes Elisabeth Lévy et Philippe David. DR.
[1] https://www.cnews.fr/les-replays/face-a-face-ete

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

15 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Patrick Lévy

Shabbat Shalom , Elizabeth , Patrick Lévy.

Asher Cohen

De la propagande de ratés! La France, pays de ratés avec une police et une  » justice  » corrompues, est en train de s’effondrer, et la communauté Juive est sur la voie du départ. Les Juifs y sont manipulés, et piégés, depuis au moins 1945, voir 1870 pour ceux d’Algérie. Je sais de quoi je parle, j’ai toutes les plaies et bosses pour en témoigner. On utilise des journaleux à deux sous la plume, Juifs assimilés à un pays de ratés donc ratés eux-mêmes, pour essayer de manipuler les petits youpins à rester en France, produire de la valeur ajoutée pour engraisser les enfants des collaborateurs et des nantis corrompus. Juifs, ne perdez pas votre temps, ni énergie à écouter ces propagandes manipulatrices cherchant à vous garder en France pour vous exploiter. Consacrez plutôt vos ressources limitées en temps et énergie à vous organiser pour partir, le Monde est immense. En attendant, donnez à la propagande des juifs ratés et assimilés à un pays de ratés, tout le mépris qu’elle mérite.

Patrick Lévy

Elisabeth , viens , j’ habite Haïfa ! Patrick Lévy.

Asher Cohen

Elle n’est pas prête à le faire, parce qu’en Israël il faut beaucoup travailler. Ne serait-ce que pour exercer le métier de journaliste, il faut avoir une bonne possession de l’hébreu, et il faut des années d’études pour cela, sans compter les compétences économiques et politiques liées à sa spécialité. De plus, Israël étant un pays en guerre, les femmes ne sont pas exemptes d’obligations militaires, etc..

Yan

Mouais avec l’âge qu’elle a à moins qu’elle ne se porte volontaire, l’armée ne viendra pas la chercher!!…Maintenant pour la reconversion pro, si elle candidate pour I24 News je suis certain qu’on la recevra à bras ouverts, et qu’elle pourra faire du journalisme francophone…Dernière remarque concernant le milieux médiatique israélien, en particulier gauchiasse, il ne vaut pas mieux que le reste de ses merdiques moules occidentaux sur lesquels il a pris forme…

Asher Cohen

J’ai déjà soutenu sur ce site que même les retraités encore valides, hommes et femmes, peuvent travailler, ne serait-ce que 3-4h par jour, dans les usines d’armement, au lieu de glander. N’est-il pas logique que, quand des jeunes crèvent sur les fronts, leurs ainés contribuent à l’effort de guerre ? La Knesset doit voter des lois de réquisition de tous ceux qui ont le cachet médical  » bon pour le service  ». De plus, cela coûterait bien moins cher à l’économie israélienne de produire ses propres munitions, plutôt que les mendier aux américains. En temps de guerre, les villes israéliennes doivent devenir des villes dortoir, avec fermeture des cafés et restaurants aux heures de travail.

Maintenant, quel que soit son âge, je vois mal cette journaliste en uniforme kaki, avec le fusil mitrailleur, crapahuter, sauter en parachute, ou dans un char merkavah combattre les tueurs arabes. Son père ne lui a pas formé la peau à cela.

Pour la vie professionnelle, elle pourrait travailler à i24 news, mais il faudrait auparavant lui faire faire un peu d’études en économie, sciences politiques, art militaire, etc..

Yan

Il y a le volontariat civil qui mobilise des centaines de personnes dont une bonne partie de retraités pour s’occuper de l’intendance dans les casernes de l’armée…Pour ce qui est des usines d’armement, il faudrait une formation spécifique en plus pour que les personnes retraitées aptes à l’emploi puissent y assurer des tâches mais bien évidemment que rien n’interdit de pondre une loi à ce propos… Toutefois avec l’automatisation des usines désormais a-t-on encore vraiment besoin de biscotos ?!…

Pour ce qui est de la production locale et autonome des munitions, Elbit a dit l’avoir relancée, avec la création de systèmes intelligents et précis certainement bien meilleurs que les amerloques…Il faudra se méfier désormais comme la peste des mandatures gauchiasse américaines et prendre toutes les mesures pour anticiper un étouffement de leur part…Il faudra voir comment les faire renverser par la population nationaliste et évangéliste si besoin…

Asher Cohen

Les industries israéliennes d’armement sont insuffisantes puisqu’Israël dépend des US pour son approvisionnement, et est ainsi vulnérable aux pressions américaines jusqu’au ridicule. Cette dépendance est d’autant plus grave qu’Israël doit actuellement mener la guerre sur au moins 3 fronts. Vous êtes bien optimiste sur Elbit qui avec 18.000 salariés, dont 15.000 en Israël, ne produit, sauf erreur, aucun avion de combat, comme aussi Israël Aircraft Industries avec ses 14.500 salariés, tout ceci alors que Dassault Aviation produit le rafale avec 12.500 salariés. Où est l’erreur ?

Le besoin en munitions et obus pour 3 fronts, est certainement important, et la fabrication n’en demande pas de qualifications élevées. Il est incroyable, dans un pays en guerre, que des jeunes crèvent au front par manque de munitions, quand des milliers de branleurs, retraités valides et actifs, glandent toute la journée au lieu de travailler, ne serait-ce que 3-4h par jour, dans les usines d’armement.

En cas de guerre totale contre l’iran, Israël aura besoin de produire des centaines de missiles à longue portée. Là, il faut des gens avec certaines qualifications et habilités secret-défense. Il y a des milliers de Juifs en Diaspora, versés dans l’engineering et capables d’être adaptés rapidement.

Enfin la journaliste, Mme.Lévy, c’est grande gueule et pisse pas loin. Elle fait du bruit dans les médias, mais honnêtement la voyez-vous en battle dress kaki, arroser les tueurs arabes avec son fm, combattre dans un char merkavah? Elle resterait à chiàler au vestiaire quand les siens sont massacrés. Elle aurait tellement la trouille de sauter en parachute, même en automatique, et même de faible altitude, avec le casque et le barda dans le dos, qu’il faudrait la pousser pour qu’elle saute de l’avion. Je lui dis donc vas-y ma grande, Mme. Lévy, au lieu de caqueter dans les médias. Vas donner la raclée aux tueurs arabes qui assassinent des vieillards, violent et éventrent les femmes, et brûlent des bébés. Et n’hésites-pas à leur couper les clochettes. C’est cela le Peuple Juif.

Yan

Tiens nous sommes voisins alors!!…A Neve Shaanan?!…

Alain

Juif, alsacien et par la force des choses français.
Mais j’aurais pu être allemand comme mon grand-père qui l’a été deux fois.
Et, question à la fois iconoclaste et inutile, si l’Allemagne avait gagné la guerre de 14, peut-être aurions-nous évité le nazisme et la Shoah. Mais avec des mais et des si…
Bon, je sors.

Dernière modification le 8 mois il y a par Alain
Marco 22

Bonjour Alain,

C’est surtout la crise de 1929 qui a précipité l’Allemagne dans le Nazisme. Les discours haineux d’Hitler dans les années 20 ne trouvaient pas d’écho favorable auprès de la population.

L’Allemagne a subi la crise de 29 de plein fouet, entraînant la population dans une grande pauvreté et c’est dans un tel contexte que les discours de cet homme ont été accueillis favorablement. De-plus, Hitler a bénéficié d’un vide politique pour accéder au pouvoir en 1933.

Alain

Bien sûr. La défaite + la République de Weimar et la crise de 29 = pain béni pour le discours nazi.
Ma réflexion n’est pas un regret de ce qui a été ou n’a pas été, et évidemment n’a aucune portée historique. C’est juste une réflexion.

Asher Cohen

Après 1870, des Juifs alsaciens qui ont refusé d’être allemand, sont partis vivre en Algérie. Votre grand-père préférait être allemand plutôt que français.

Alain

Manifestement, vous ignorez tout des communautés juives d’Alsace, et des alsaciens en général. Je vous renvoie à un superbe feuilleton diffusé il y quelques années : « Les Alsaciens ou les Deux Mathildes » qui vous aidera, peut-être, à vous faire une idée plus juste de l’identité alsacienne.
Portez des jugements sans rien connaître au sujet et aux gens… C’est pas beau.
Quant à mon grand-père, il avait 4 ans en 1870… Je ne suis pas sûr qu’il était en mesure de décider s’il devait quitter l’Alsace ou y rester.
Et si tous les alsaciens avaient dû quitter l’Alsace en 1870… On y parlerait peut-être breton.

Dernière modification le 8 mois il y a par Alain
Asher Cohen

Je ne porte pas un jugement, je ne fais que constater une Réalité à reconnaître et à accepter: votre grand-père a préféré être allemand plutôt que français, c’était son droit. Sachez que moi-aussi, Juif séfardi d’Algérie, j’aurais préféré vivre dans l’Allemagne de Bismarck ou la République de Weimar, plutôt que dans la France de la troisième république, putréfiée de corruption et antisémite jusqu’au sommet de l’État comme l’a montré l’Affaire Dreyfus.

Pour le reste, je n’ai jamais prétendu être expert en matière de judaïsme alsacien, mais dès l’enfance en Algérie j’ai côtoyé des Juifs alsaciens, puis après 1962, dans la ville de province où mes parents s’étaient réfugiés, les Juifs Ashkénazes et Sefardim étaient réunis dans l’unique synagogue, et le président de la communauté était un Juif alsacien, Lévy. Souvent, après l’office du matin du shabbat et la lecture du sefer Thora à la synagogue, j’allais déjeuner sans problème chez un Juif Ashkénaze, donc de la nourriture ashkénaze. Nous étions à seulement 20 ans de la libération de 1945, et nous vivions entre Juifs dans des communautés fermées et étanches. Dans tous les cas, séfarades comme alsaciens, nous nous considérions toujours Juifs avant d’être français ou allemand, et nous soutenions tous Israël en 1967, car là était notre identité.