(Qui ne l’est pas?)

Shraga Brosh : « La communauté patronale israélienne est plutôt orientée pro- paix »

 
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    Shraga Brosh Président l'association industriels israéliens

     

    Shraga Brosh Président de l’association des industriels israéliens – DR

     

Shraga Brosh Président de l’association des industriels israéliens

Les industriels israéliens sont-ils inquiets des menaces de boycott économique ?

L’économie ne doit pas être prise en otage par le politique. Boycotter Israël et les entreprises travaillant au-delà de la ligne verte, cela revient à menacer directement les emplois de quelque 22.000 salariés palestiniens de la zone. La pression internationale ne doit pas s’exercer au détriment de la croissance et de l’emploi en Cisjordanie. Pour ce qui est de la recommandation sur l’étiquetage des produits venant des colonies que pousse l’Union européenne, elle n’affectera que très marginalement l’économie israélienne. Sur les quelque 20 milliards de dollars d’exportations israéliennes vers l’Europe, seuls 150 millions proviennent des implantations juives. Cela dit, le danger est que les appels au boycott portant sur les produits des colonies débouchent un jour sur une campagne visant tous les produits israéliens. Pour certains groupuscules pro-palestiniens comme le BDS, ce combat vise avant tout à délégitimer Israël. Ce dossier peut aussi se régler à l’amiable. La semaine dernière, le Pdg du groupe Orange s’est excusé d’avoir tenu des propos qui ont semé la confusion, et à mes yeux, l’incident est clos.

 

L’absence de perspective de paix pèse-t-elle sur le climat des affaires ?

Nous n’avons pas d’horizon politique, mais le courant d’échanges israélo-palestiniens s’établit à près de 5 milliards de dollars à l’export, tandis qu’Israël importe 900 millions de dollars en provenance des territoires palestiniens. La communauté patronale israélienne est plutôt orientée « pro-paix » et favorable à la reprise des négociations. Pour le reste, l’économie israélienne ne peut pas se permettre à long terme de s’appuyer uniquement sur sa « Nation start-up ». Et l’on se bat pour freiner le processus de désindustrialisation. Notre objectif est de renforcer la part du secteur industriel dans le PIB, pour la faire passer de 16 à 20 % d’ici à 2020 ».

 

Cela fait cinq ans qu’Israël a rejoint l’OCDE. Quel bilan ?

L’économie israélienne a bien résisté au choc de la dernière crise financière mondiale. Nous avons pris des parts de marché dans les pays émergents et maintenu un chômage très faible. Toutefois, depuis environ deux ans, nos performances sont moins satisfaisantes. Israël se retrouve dans un contexte de croissance ralentie, pénalisée par un taux de productivité du travail insuffisant, de 25 % inférieur à celui affiché en Europe. Un autre problème est l’excès de régulation et de bureaucratie qui pèse sur nos entreprises.

NATHALIE HAMOU / CORRESPONDANTE À TEL-AVIV |

Nathalie Hamou, Correspondante à Tel Aviv

lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient

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