Le jeu consiste à obtenir une paix durable, juste et globale israélo-palestinien.

Selon le journal palestinien Al-Quds, le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a récemment rejeté une demande émanant du secrétaire d’Etat américain John Kerry pour qu’il rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou afin de relancer le « processus de paix ».

Abbas, dit le rapport, a insisté pour que Netanyahou gèle toute construction de colonies et marque sa bonne volonté avec une libération de prisonniers qui a été convenue dans le cadre des pourparlers avec les Etats-unis lors des négociations qui ont échoué au printemps de 2014. Depuis quand il n’y avait pas eu de pourparlers directs entre les deux dirigeants. Abbas aurait également dit qu’une rencontre directe reviendrait à contourner les propositions françaises et arabes – comme si elles étaient sur le point de faire une percée!

Les deux parties affirment être disposées et prêtes pour la paix: Netanyahou a dit à plusieurs reprises qu’il était prêt à rencontrer Abbas et Abbas lui a déclaré aux journalistes israéliens en Avril que Netanyahou est un partenaire pour la paix. Quand au négociateur Gershon Baskin lui, aurait dit qu’Abbas avait proposé de rencontrer Netanyahou «à tout moment, n’importe où. » Proposition que le bureau de Netanyahou aurait refusé.

Chacune des deux parties accusent l’autre de décrochage: «Quand Netanyahou évoque des pourparlers directs, de négociations et d’attente de réponse de Abbas, il cherche à gagner du temps, » a déclaré récemment le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah.

Il n’y a pas de pourparlers de paix, a dit Netanyahou à la Knesset en Juillet parce que Abbas « fuit, fuit, fuit, parce qu’il sait qu’il aura à faire des concessions – concessions sur Jaffa, des concessions sur Acre, concessions sur Beersheba. C’est la simple vérité « .

Ce commentaire m’a rappelé une conférence, à laquelle j’ai assisté récemment de Ehud Yaari, le correspondant des affaires arabes, vétéran en la matière, que j’avais déjà cité dans un article sur la menace État islamique sur Israël.

Ya’ari, lui aussi, dit que les Palestiniens fuient leur indépendance. »

Ya’ari explique ceci :  ils ont décidé, que pour un petit Etat en Cisjordanie et à Jérusalem – un mini-état à leurs yeux –  ils ne sont prêts à faire les concessions inévitables qu’ils auraient à faire pour arriver à un  compromis avec Israël.

Pour ce mini-Etat, pointe Ya’ari, ils ne sont pas prêts à renoncer au droit au retour des réfugiés « , » ils ne sont pas disposés à reconnaître le patrimoine juif à Jérusalem, et que les Palestiniens, y compris Abbas, continuent de nier. Le mouvement national palestinien, dit-il, ne se satisfera  pas d’un état sur les lignes d’armistice de 1967 car ils sont convaincus qu’il se retrouveraient coincés derrière une clôture de sécurité, et si Israël le souhaite, coupés de la manne de son économie.

« Ce que les Palestiniens nous disent », dit Ya’ari,  » c’est que soit ils obtiennent un état sans concessions, sur les frontières de 67, tout comme ils ont obtenu Gaza en 2005 avec le retrait israélien.  Mais s’ils doit trouver un compromis avec Israël pour résoudre toutes les questions en suspens, alors le jeu n’en vaut pas la chandelle. Soit c’est l’Etat qui va se dérober, ou eux qui vont fuir l’Etat « .

Ya’ari estime que ce n’est qu’une question de temps pour que les Palestiniens annulent la lettre de 1993 du chef de l’OLP Yasser Arafat à l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin dans laquelle il reconnaissait le droit d’Israël à exister. De plus, ils pensent sérieusement à suspendre les accords d’Oslo quitte à ce qu’Israël les ai sur les bras, ce qui ne saurait lui plaire vu qu’il serait alors contraint à les administrer ».

Un tel scénario contraint Israël à créer une initiative propre – Ya’ari propose un Etat intérimaire soutenu par des garanties de sécurité internationales.

Une telle démarche nécessiterait une large coalition avec les travaillistes et comme nous le savons, Netanyahou a préféré opter pour Avigdor Liberman dans sa coalition.

Les Palestiniens sont peut-être fuyant, mais le gouvernement Netanyahou n’est pas disposé à leur courir après pour les ramener à la table des négociations.  Il n’est pas non plus disposé à faire une proposition,  de son crû. Il s’interesse davantage à une vague convergence d’intérêts avec les pays arabes sunnites modérés qui offre une « fenêtre d’opportunités historique . »

Mais à ce petit jeu, tout le monde est perdant.

jerusalem post

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