les classes populaires ont-elles vraiment abandonné la gauche pour «l’extrême droite» ?

Jean-Luc Mélenchon conteste l’idée selon laquelle «les milieux populaires» seraient acquis à Marine Le Pen et Éric Zemmour. Qu’en est-il réellement ?

LA QUESTION. Qui a peur du vote des classes populaires ? Publiée dans Le Figaro ce lundi, la dernière vague du baromètre Ifop-Fiducial met en avant la division de cette catégorie d’électeurs et l’avance de Marine Le Pen chez les ouvriers et les employés. Jean-Luc Mélenchon affirme cependant sur RTL que ce sondage est trompeur. «Ce n’est pas vrai que les milieux populaires sont placés à l’extrême droite», s’est insurgé le candidat de la France Insoumise.

Remettant en cause la fiabilité de cette enquête, le député LFI admet cependant qu’«il y a toujours eu des gens de droite et d’extrême droite dans les milieux populaires». Mais cette captation du vote populaire par Marine Le Pen et Éric Zemmour serait causée selon lui par un «matraquage» médiatique. Aux propos du directeur général de Terra Nova, Thierry Pech, pour qui «la gauche méconnaît la vie quotidienne des milieux populaires», Jean-Luc Mélenchon répond que «c’est précisément lui qui recommandait au Parti socialiste de ne plus s’occuper des milieux populaires et de s’occuper des couches moyennes supérieures, parce qu’elles, elles vont voter».

Une déclaration qui n’est pas anodine pour le candidat Insoumis qui espère trouver parmi les classes populaires abstentionnistes des voix potentielles en sa faveur pour 2022. En relançant ses «caravanes populaires», le leader LFI souhaite sillonner les quartiers populaires pour inciter les habitants à s’inscrire sur les listes électorales, et éventuellement… à voter pour lui. Les Insoumis ont conscience de l’enjeu : en 2012 et en 2017, Jean-Luc Mélenchon avait terminé en tête dans de nombreux quartiers. Depuis, les classes populaires ont-elles véritablement abandonné la gauche pour devenir l’apanage de la droite nationaliste ?

VÉRIFIONS. «Il a partiellement raison, car c’est réducteur de dire que les catégories populaires sont acquises à l’extrême droite», souligne le directeur général opinion de l’Ifop, Frédéric Dabi. «Le premier comportement électoral des catégories populaires c’est d’abord l’abstention», rappelle-t-il. En dehors de ce phénomène, Frédéric Dabi constate néanmoins que «les catégories populaires ont déserté la gauche», pour se tourner vers Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le score de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017 (19,58% des voix) ne serait d’ailleurs pas dû à l’engouement des moins privilégiés. Selon lui, le candidat entretient «une sorte de mythe selon lequel les catégories populaires, si elles votent, iront vers lui, mais ce n’est pas du tout écrit».

Le baromètre Ifop-Fiducial pour LCI et Le Figaro révèle par ailleurs qu’aucun candidat ne convainc majoritairement les «catégories populaires». La prétendante du RN serait cependant en tête dans cette catégorie d’électeurs en 2022, comme elle l’était déjà en 2012 et 2017. Selon le baromètre, elle recueille 28% des intentions de vote, dont 23% des employés et 33% des ouvriers. Elle est suivie par Emmanuel Macron avec 18%, séduisant lui aussi davantage les ouvriers (21%) que les employés (15%). Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen obtenait déjà 37% du vote ouvrier et Jean-Luc Mélenchon rassemblait quant à lui 31% des chômeurs. Par ailleurs, la candidate de l’ex-Front national recueillait la préférence de 43% des ménages où les fins de mois sont «très difficiles», loin devant Jean-Luc Mélenchon (22%).

 

«Les classes populaires de moins en moins à gauche»

Historiquement, les classes populaires n’ont pourtant pas toujours été acquises à la droite nationaliste. Après l’élection de François Mitterrand en 1981, quelque 70% des ouvriers votaient en effet à gauche aux élections législatives, contre 57% de la population globale. «Avec la précarisation de l’emploi et l’ubérisation, la classe ouvrière s’est fractionnée, l’encadrement politique a disparu», explique Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique-Opinion d’Ipsos, au Parisien . L’analyste constate également que les catégories moins favorisées sont celles qui ont le plus tendance à s’abstenir de voter.

«Mais attention, nuance le politologue, on a trop tendance à dire que les bataillons des classes populaires sont passés du vote de gauche au vote FN. C’est vrai que le RN y est plus fort que la moyenne nationale. Mais c’est moins dû à un abandon de la part des électeurs des années 1980, aujourd’hui retraités, qu’au renouvellement de génération. En clair, les nouvelles classes populaires, qui n’ont pas ce passé politisé et syndiqué de leurs aînés, se tournent vers ce vote.» L’attrait des classes populaires pour la figure de Marine Le Pen pourrait également être lié à une défiance envers les partis de gouvernement, souligne-t-il.

«Depuis dix à vingt ans, les classes populaires votent de moins en moins à gauche, constate par ailleurs Stéphane Zumsteeg sur France InfoSoit elles s’abstiennent, soit elles votent à droite.» Pour le sondeur, il est donc difficile dans ces conditions d’envisager une captation de cet électorat par la gauche. «Ces milieux ne constituent plus un réservoir naturel de voix, comme ça a pu être le cas autrefois.»

«Si l’on prend le résultat de 2017, les milieux populaires ont moins voté à l’extrême droite qu’ils ne pourraient le faire en 2022», tempère également Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. «En revanche, dans une perspective historique longue, la gauche a bien perdu le vote des catégories populaires tout confondu, celles-ci étant allées davantage vers l’abstention et l’extrême droite». Pour l’analyste, l’affirmation de Jean-Luc Mélenchon ne serait pas tout à fait fausse, «en fonction de ce qu’il entend par l’expression de « milieux populaires »». Brice Teinturier relève qu’en 2022, parmi les employés, 28% choisiraient un candidat de gauche, 15% Emmanuel Macron, et 7% le candidat des Républicains. En revanche, pour les ouvriers qui se déplaceront voter, c’est bien Marine Le Pen qui arriverait en tête.

En résumé, si l’affirmation de Jean-Luc Mélenchon n’est pas tout à fait fausse, elle est pour le moins parcellaire. Les classes populaires ne sont pas acquises à la droite nationaliste, car c’est l’abstention qui rassemble ces électeurs avant tout. Marine Le Pen est cependant bel et bien en tête des intentions de vote dans cette catégorie, devant Éric Zemmour et Emmanuel Macron. L’électorat populaire étant volatil, il n’est pas possible d’affirmer quels bulletins seraient mis dans l’urne, s’il se mobilisait.

Comment nous sommes devenus réacs.

En quarante ans, les idées d’extrême droite ont pénétré toutes les sphères du débat public français. Comment y sont-elles parvenues ? La professeure en science politique Frédérique Matonti tente de répondre à cette question tristement actuelle.

La droitisation – pour ne pas dire l’extrême droitisation – du débat public est désormais un fait acquis. A eux deux, Marine Le Pen et Eric Zemmour concentrent plus de 30 % des intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Les prétendants des Républicains font la course au contrôle migratoire et à l’identité nationale. Arnaud Montebourg, candidat de gauche à la même élection, parle, même si c’est pour s’en distancier, de la notion de « grand remplacement », venue en droite ligne de l’écrivain Renaud Camus. Le candidat d’Europe-Ecologie-les Verts, Yannick Jadot, défile aux côtés des syndicats de police qui mettent en cause la justice. Le candidat communiste, Fabien Roussel, a fait de la sécurité un des grands arguments de sa campagne. On pourrait poursuivre l’énumération en allant voir du côté des journaux ou des chaînes de télévision qui recyclent ad nauseam les thèses ultraconservatrices sous couvert de débat : « Faut-il vraiment accueillir toute la misère du monde ? » ou « L’islam est-il soluble dans la République ? »

Ce qui était sulfureux il y a quarante ans est devenu commun. Tout ce qui tente de résister est qualifié d’« angélisme », de « wokisme », ou d’« islamo-gauchisme », et celui qui ose apporter une nuance quelconque se fait piétiner au prétexte qu’« on ne peut plus rien dire ». Chez le théoricien politique Antonio Gramsci, ça s’appelait l’hégémonie culturelle, et ça précédait la victoire.

Comment en est-on arrivé là ? Telle est la question que se posent les inquiets et à laquelle tente de répondre Frédérique Matonti. Il ne faut pas s’attendre à une réponse qui tienne en un événement. L’intérêt du travail de cette professeure de science politique, spécialiste reconnue de la vie intellectuelle française d’extrême gauche, est de se concentrer sur quatre moments de l’histoire récente, qui racontent autant de basculements.

De la critique de l’antiracisme à celle de Mai-68

Le premier moment se joue au milieu des années 1980 autour de la « marche des beurs » et de SOS Racisme. Frédérique Matonti a le grand mérite de ne pas se contenter de livrer le énième récit d’un mouvement spontané revendiquant l’égalité des droits, et transformé par l’habileté mitterrandienne en une sympathique manifestation contre le racisme. Ce qu’elle montre c’est plutôt comment tout cela va aboutir à un retournement dont nous voyons encore aujourd’hui les effets : une critique de l’antiracisme qui, au prétexte qu’il serait différentialiste, ne serait en fait qu’un autre racisme. Une critique encore très présente dans les reproches qui sont adressés au mouvement « woke » : par leur radicalité, ces militants favorables aux réunions non mixtes seraient, en fin de compte, les vrais racistes. Et ce retournement, il n’est possible que parce que des intellectuels vont le mettre en mots, notamment Alain Finkielkraut avec « la Défaite de la pensée », Pierre-André Taguieff avec son « Face au racisme ».

Le deuxième moment est tout aussi intéressant : c’est la critique de Mai-68. Elle atteint son apogée pendant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, avec des discours d’une violence qu’on a (heureusement peut-être) oubliée contre un prétendu « esprit 68 » qui aurait irradié la société (par la gauche) et aurait sapé les « valeurs » de notre civilisation (l’autorité, le travail, la chrétienté etc.). Là, ce sont d’autres intellectuels, comme Luc Ferry et Jean-Pierre Le Goff, qui ont joué un rôle important. Les deux autres moments sont les débats autour du voile (moment jamais terminé) et l’idée, désormais admise, parfois au sein même de la gauche, qu’elle aurait abandonné la défense des classes populaires au profit des luttes minoritaires.

Ces quatre moments ont beau différer par bien des aspects – ne pas avoir la même temporalité, ne pas engager toujours les mêmes acteurs –, ils participent à un même mouvement : faire de la gauche la complice d’un sentiment anti-France et ancrer dans les débats publics des idées qui ne sont presque plus remises en question, comme celle que l’immigration est un problème majeur pour notre société.

Le rôle joué par la revue « le Débat »

La démarche de Matonti est très efficace, car, dans chacun des cas, elle ne cède pas à la tentation de séparer l’histoire des idées de l’évolution de la société, et d’essayer de déterminer si cette droitisation est d’abord celle de la société ou des intellectuels. Elle s’efforce plutôt de montrer en détail un enchevêtrement, des processus parallèles à certains moments et intriqués à d’autres, des évolutions auxquelles prennent part différents acteurs – intellectuels, militants politiques, médias –, pas toujours dans le même ordre, pas toujours en même temps, mais où idées et petites phrases, débats de fond et polémiques prétextes, peuvent avoir des poids équivalents.

Le chapitre intitulé « Pourquoi ? » est un passionnant récit de la vie intellectuelle récente, où l’on comprend par exemple le rôle joué par la revue « le Débat » (cofondée par Marcel Gauchet et Pierre Nora, et qui s’est arrêtée de paraître l’an dernier) dans cette droitisation. Ce n’est évidemment pas une revue – somme toute assez confidentielle – qui donne le ton à l’humeur politique d’un pays, mais elle est un lieu où se reflètent des idées, où elles sont légitimées, où il arrive qu’elles se formulent, d’où elles peuvent partir et nourrir ensuite d’autres lieux. Et il est important de rappeler que c’est Marcel Gauchet qui fait écrire dans « le Débat » Elisabeth Lévy, elle-même fondatrice de « Causeur », magazine au centre d’une autre « nébuleuse », celle des médias de la droite dure (« Valeurs actuelles », le FigaroVox ou encore CNews). Sont aussi visés par Frédérique Matonti les médias qui, tout en n’étant pas eux-mêmes réactionnaires, participent à la légitimation de ces idées en leur donnant une tribune. « L’Obs » est cité, parmi d’autres. On pourra clamer que c’est injuste, mais c’est ici où le « nous » du titre – « Comment nous sommes devenus réacs » – prend un sens introspectif : il n’y a pas d’hégémonie culturelle sans responsabilité large, chacun est invité à se demander où est la sienne.

Néanmoins, ce dernier chapitre est aussi un peu déceptif parce qu’en définitive on ne saura pas « pourquoi » nous sommes devenus réacs, pourquoi ce qui n’était pas acceptable l’est devenu, pourquoi des préoccupations périphériques sont devenues centrales, pourquoi à un moment les gens « de gauche » se sont mis à employer les mots de la droite, même pour les critiquer. Il serait facile de pointer ce qui manque à ce travail : une analyse plus précise du champ médiatique et de son interaction avec la vie intellectuelle et politique ; une mise en perspective internationale – à peine ébauchée –, car la France n’est pas la seule à avoir suivi ce chemin et on pressent qu’il y a dans cette dynamique des forces qui dépassent les nations. Mais, outre qu’un livre ne peut pas tout couvrir, il est peut-être illusoire d’attendre une raison. Et montrer « comment » se font les choses est peut-être une manière de dire « pourquoi ». Ce renversement est-il définitif ? On retiendra la dernière phrase du livre de Frédérique Matonti, qui laisse songeur : « Il a fallu environ quarante ans pour que cette hégémonie réactionnaire s’impose. Faudra-t-il à nouveau attendre quarante ans pour retourner la conjoncture ? »

Frédérique Matonti, bio express

Frédérique Matonti enseigne la science politique à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne. Elle est spécialiste de l’histoire des idées et auteure de nombreux ouvrages. « Comment sommes-nous devenus réacs ? » paraît le 10 novembre aux éditions Fayard. 

Par Xavier de La Porte
JForum – Le Figaro – L’Obs

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Schlemihl

La Droite est le parti conservateur. Elle estime que les hommes doivent agir selon les traditions et les anciens usages parce que nos ancêtres ont réussi à durer ainsi et que si on agit autrement, on ne sait pas ce qui pourrait arriver.

La Gauche est le parti de la transgression et de la confiance dans la raison. L’ homme doit réfléchir à ce qui convient le mieux et agir en conséquence, et tant pis pour les vénérables traditions.

Comme l’ esprit de gauche a amené la Terreur robespierriste, le communisme, le fascisme et le nazisme, il est légitime de se méfier de la raison, qui peut se tromper, et de se souvenir qu’on ne sait pas grand chose. Comme une société qui n’ évolue pas ne tarde pas à stagner et à se corrompre et que l’ exemple de la Chine et du monde arabe en 1800 n’est pas très séduisant, il est légitime de souhaiter un esprit de gauche novateur et sans orgueil. Celui de Washington Taine Tocqueville Orwell.

La gauche française ne cache pas son mépris pour le prolétariat, s’enthousiasme pour le primitivisme et la barbarie, se moque comme d’ une guigne de l’ éducation des enfants et de la sécurité des personnes, est en admiration devant une prophétesse de seize ans, a des complaisances coupables pour l’ islamisme et semble retrouver la haine anti juive d’avant l’ Affaire Dreyfus. Tout ce qu’elle a conservé de l’ esprit de gauche, c’est le pire : piétiner joyeusement le patriotisme, l’amour légitime du pays, au nom de valeur qui ne sont pas vraies. L’ extrême droite en France, ce n’est pas M Zemmour comme le répètent les gens qui n’ y connaissent rien : elle n’a absolument pas changé depuis 1942. Elle n’a pas accepté la Libération ni la Révolution industrielle ni les villes ni la Révolution française ni les Lumières ni rien. Reste une droite modérée, celle des gaullistes. Et le gauche modérée, celle de Montesquieu Tocqueville Taine Jaurès Blum Mendès France ? Elle n’existe plus.

Le peuple se détourne d’ une fausse gauche qui lui est hostile et qui ment. La France a besoin d’ une vraie gauche qui retrouve les valeurs de la gauche, et d’abord le rationalisme.

Moses

Article écrit ou inspiré par un gauchiste

o.icaros

« Comment nous sommes devenus réacs. » Je suis fatigué de ces formules à l’emporte pièces. C’est quoi un « réac »? Pourquoi vouloir le mettre à droite ou à l’extrême droite? C’est quoi un « réac »? Un élément qui participe à une réaction. D’après cette définition, nous sommes tous
des « réac » et la France Insoumise encore plus que ceux qu’on classe à droite car chez eux il y a une violence physique qui n’exsite pas dans les droites incriminées. Nous sommes tous en réaction aux autres. Qui décide du choix des mots et des appellations? Est-ce la droite et l’extrême droite qui ont choisi de se définir comme « réac » ou bien ce sont les autres, des gens bien et propres sur eux, qui « criminalisent » leurs adversaires en les affublant de noms d’oiseaux? Il n’y a rien d’infamant à être traité de « réac » mais pourquoi accepter une appellation dévalorisanate de ceux qui sont , eux-mêmes, des réacs. Et qui croient-ils être pour se le permettre? Et si le « réac » était tout simplement un réaliste et non un songe-creux?
En ce qui concerne les classes populaires, on n’a pas besoin de tous ces sondages qui enrichissent ceux qui les font et les commentent. Après guerre, le parti communiste était le parti le plus important en France et son étiage était à plus de 20%. Aujourd’hui, le PC fait combien? 2-3%? Il est clair que cet électorat est parti quelque part. Surement pas chez les LR et pas non plus chez les socialistes. Si c’était le cas, cela se saurait et le PS gagnerait toutes les élections alors que ce parti est moribond.