La Russie lance quatre missiles balistiques depuis la Biélorussie vers l’Ukraine

Les troupes russes ont commencé à traverser le nord de l’Ukraine depuis la Biélorussie, pénétrant par la zone de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Les pompiers travaillent sur un incendie dans un bâtiment après les bombardements de la ville de Chuguiv, dans l'est de l'Ukraine, le 24 février 2022 (crédit photo : ARIS MESSINIS/AFP via Getty Images)Les pompiers travaillent sur un incendie dans un bâtiment après les attentats à la bombe dans la ville de Chuguiv, dans l’est de l’Ukraine, le 24 février 2022 (crédit photo : ARIS MESSINIS/AFP via Getty Images)

 

Quatre missiles balistiques ont été lancés depuis le territoire de la Biélorussie vers l’Ukraine alors que de violents combats dans les villes de l’est de l’Ukraine se poursuivaient après que le président russe Vladimir Poutine a autorisé une « opération militaire spéciale » aux premières heures de jeudi matin.

Le maire de Kiev, la capitale ukrainienne, a ordonné jeudi un couvre-feu dans des commentaires diffusés à la télévision alors que les troupes russes ont commencé à traverser le nord de l’Ukraine depuis la Biélorussie, pénétrant par la zone de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, selon le conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur.

Le président Volodymyr Zelenskiy a déclaré jeudi que les forces ukrainiennes se battaient pour empêcher les troupes russes de s’emparer de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. Ailleurs, certaines parties de la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ne sont plus sous le contrôle de Kiev, a indiqué l’administration régionale. Un responsable américain de la défense a déclaré avoir vu les forces russes avancer sur trois principaux axes d’assaut.

La Russie a mené jeudi plus de 203 attaques contre des villes de l’est de l’Ukraine, a annoncé la police ukrainienne, quelques instants avant que quatre Ukrainiens ne soient tués alors que les forces russes frappaient un hôpital dans la région ukrainienne de Donetsk, selon les dirigeants ukrainiens locaux.

En outre, les forces russes auraient fait un prisonnier lors des violents combats à l’est, a déclaré le vice-ministre ukrainien de la Défense après la capture de deux soldats russes par les forces armées ukrainiennes.

Un missile balistique intercontinental RUSSE Yars est lancé lors d'exercices par les forces nucléaires dans un lieu russe inconnu, dans cette image tirée d'une vidéo publiée le 19 février. (crédit : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE RUSSE/HANDOUT VIA REUTERS)Un missile balistique intercontinental RUSSE Yars est lancé lors d’exercices par les forces nucléaires dans un lieu russe inconnu, dans cette image tirée d’une vidéo publiée le 19 février. (crédit : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE RUSSE/HANDOUT VIA REUTERS)

Peu de temps après que Poutine a annoncé l’opération dans la région ukrainienne du Donbass, une série d’explosions a pu être entendue à Kharkiv et dans la capitale Kiev, qui ont été attaquées par un barrage de frappes de missiles. Plus tard, une fumée noire a été vue s’élever au-dessus du siège du renseignement du ministère ukrainien de la Défense dans le centre de Kiev.

Moscou a poursuivi ses attaques contre la capitale ukrainienne lorsque des hélicoptères militaires ont attaqué Gostomel, un aéroport militaire près de Kiev, ont indiqué les forces armées ukrainiennes. Deux de l’escadron d’hélicoptères russes ont été touchés par l’armée ukrainienne.

Quelque 74 « objets d’infrastructure militaire hors sol » en Ukraine ont été détruits jeudi, a annoncé le ministère russe de la Défense.

Alors que la Russie a affirmé que ses frappes aériennes ne visaient pas les villes et ne représentaient aucune menace pour les civils, des sirènes ont retenti à Kiev, Lviv et à un poste frontière entre la Pologne et l’Ukraine. Les forces armées ukrainiennes ont déclaré que la Russie avait mené des frappes sur un certain nombre de sites civils et militaires, ajoutant que les forces ukrainiennes combattaient les forces russes alors qu’elles franchissaient la frontière.

Plus de 40 soldats ukrainiens ont été tués dans les combats, dont cinq blessés ukrainiens qui ont été signalés après qu’un avion militaire a été abattu, selon la police ukrainienne et le service d’urgence de l’État. Des dizaines d’autres auraient été blessés.

Les forces armées ukrainiennes ont signalé un nombre similaire de victimes du côté russe, ajoutant que six avions russes ont été abattus ainsi que les deux hélicoptères abattus lors de l’attaque de Gostomel. L’armée ukrainienne a ajouté que des dizaines d’unités d’équipement blindé russe avaient été détruites.

Les États-Unis ont renforcé jeudi leur présence en Europe de l’Est, alors que des avions de chasse F-35 ont été déployés en Estonie et en Lituanie, selon le ministère de la Défense de cette dernière. Le ministère lituanien de la Défense a ajouté que les États-Unis prolongeaient leur déploiement de 500 soldats dans l’État balte.

Dans la mer d’Azov , deux navires civils ont été touchés par des missiles ukrainiens, faisant des victimes signalées par les médias russes après que la Russie a restreint les mouvements des navires commerciaux en mer jusqu’à nouvel ordre.

Un navire appartenant à la Turquie a été la cible involontaire d’une bombe au large d’Odessa, a annoncé jeudi l’Autorité maritime turque. Le navire est sain et sauf et aucune victime n’a été signalée dans l’incident.

La Russie envahit l’Ukraine

Ukraine: Poutine a lancé une « opération militaire »

En Ukraine, Kiev et plusieurs villes ciblées par la Russie.Vladimir Poutine a lancé ce jeudi une « opération militaire » après des mois de tensions. Des explosions ont été entendues.

La guerre est déclarée. Ce jeudi 24 février au petit matin, Vladimir Poutine a lancé une “opération militaire” en Ukraine. Peu après cette déclaration surprise à la télévision du maître du Kremlin, qui a dit vouloir défendre les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, une série d’explosions ont été entendues à Kiev, au nord du pays mais loin des frontières de l’est.

Dans le métro de la capitale ukrainienne, des dizaines d’habitants tentaient de se mettre à l’abri ou de prendre un train, valise à la main pour quitter la ville, a constaté un photographe de l’AFP. Des sirènes d’avertissement anti-bombardement ont retenti.

Kiev n’est pas la seule ville visée, comme vous pouvez le voir sur la carte qui recense les cibles de l’armée russe ci-dessous:

Des explosions ont été entendues à l’aéroport de Kharkiv, deuxième ville du pays ainsi qu’à celui d’Ivano-Frankivsk, dans l’ouest. Kramatorsk, ville dans l’est qui sert de quartier-général à l’armée ukrainienne, Odessa, sur la mer Noire, et la ville portuaire de Marioupol dans l’est de l’Ukraine ont aussi été visées. Ce port est la plus grande ville ukrainienne sur la ligne de front, avec un demi-million d’habitants.

Les sirènes d’alarme anti-bombardement ont retenti à Lviv, dans l’ouest du pays où les États-Unis et plusieurs autres pays ont déplacé leurs ambassades. Les habitants locaux ont par ailleurs reçu des messages de l’administration régionale appelant à “garder le calme” et à attendre des instructions des autorités.

Dans un communiqué, les gardes-frontières ukrainiens ont déclaré que l’Ukraine avait été attaquée le long de ses frontières russes mais aussi biélorusses, où des troupes sont stationnées depuis plusieurs semaines dans le cadre d’exercices militaires. Ces derniers étaient censés s’achever le 20 février, mais le Bélarus a annoncé qu’ils se poursuivraient pour une durée indéterminée. De quoi inquiéter l’Ukraine et les Occidentaux puisque Kiev ne se trouve qu’à 150 km de la frontière biélorusse.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dénoncé le début d’une “invasion de grande ampleur” par la Russie. Cette opération vise à “détruire l’État ukrainien, s’emparer de son territoire par la force et établir une occupation”, a renchéri son ministère dans un communiqué.

Les sites militaires visés

L’armée russe a elle assuré viser les sites militaires ukrainiens avec des “armes de haute précision”, ce qu’a semblé reconnaître le président ukrainien en indiquant que la Russie avait effectué des frappes contre des infrastructures militaires et des gardes-frontières ukrainiens.

“Les infrastructures militaires, les installations de défense aérienne, les aérodromes militaires et l’aviation des forces armées ukrainiennes sont mis hors d’état de nuire avec des armes de haute précision”, a indiqué le ministère russe de la Défense, cité par TASS.

L’armée de Vladimir Poutine a affirmé avoir détruit les systèmes de défense anti-aérienne et mis “hors service” les bases aériennes de l’Ukraine.

Dans une adresse à la nation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a proclamé la loi martiale dans tout le pays. “Pas de panique”, “nous allons vaincre”, a-t-il affirmé.

L’attaque russe contre l’Ukraine confirme les avertissements lancés ces dernières semaines par le président américain Joe Biden : avec le lancement de l’attaque, les États-Unis devraient intensifier les sanctions contre la Russie.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni immédiatement pour discuter des événements en Ukraine, mais le Conseil hésite à accepter des résolutions contraires à la position de la Russie, compte tenu du droit de veto de la Russie à voter au Conseil.

Les dirigeants du G7 devraient également tenir une réunion virtuelle aujourd’hui pour discuter de la situation.

Le président des États-Unis a publié ce matin une déclaration spéciale déclarant que « le président Poutine a choisi une guerre qu’il a planifiée à l’avance et qui entraînera des pertes humaines et des souffrances humaines catastrophiques ».

Environ 8 000 Israéliens se trouvent toujours sur le sol ukrainien, le ministère des Affaires étrangères surveille leur situation et une réunion sur la situation se tiendra incessamment.

Pire scénario depuis 1945

Le pire scénario militaire et géopolitique prévu est donc en train de se dérouler : le pire conflit en Europe depuis 1945 avec une invasion sur quatre fronts à la fois et non pas seulement une simple « incursion » depuis le Donbass.

Vladimir Poutine a justifié sa décision par le fait que le régime ukrainien faisait subir aux Russes de la partie orientale du pays « persécution et génocide » depuis huit ans et qu’il s’agissait de « démilitariser et dénazifier » le pays. Ce qui pourrait impliquer l’exécution des dirigeants ukrainiens qui viendraient à être capturés, selon un rapport des services de renseignements américains.

Jforum avec jpost.com, Le HuffPost (AFP),  infos-israel.news et www.lesechos.fr
STRINGER . VIA REUTERSUn blindé russe en Crimée après le lancement de l’intervention militaire russe en Ukraine par Vladimir Poutine, le 24 février 2022.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Asher Cohen

Cette attaque était parfaitement prévisible, depuis au moins plusieurs mois. Les Russes n’ont ont rien à faire de la dissuasion nucléaire. N’ont-ils pas, en 1939-45, sacrifié 22 millions d’hommes face au seul ennemi allemand? Les ukrainiens n’ont maintenant rien d’autre à perdre que leur petite peau. Qu’attendent donc Biden, Johnson et Bennett, pour leur livrer des missiles thermonucléaires, afin qu’ils les adressent par voie postale aérienne sur les grandes villes russes?

On nous montre des cartes des cibles ukrainiennes des frappes russes, mais aucune carte des cibles russes des frappes ukrainiennes. Les ukrainiens se sont entêtés à vouloir jouer les grands principes du Droit international, alors qu’ils ne faisaient pas le poids. Dans la guerre, le Droit international, tout le monde s’en tape, ce qui compte c’est la tête de l’autre ou la mienne. Or ici les ukrainiens sont de si grands combattants qu’ils n’avaient manifestement pas prévu la moindre riposte en cas d’attaque des russes. C’est bien fait pour eux. Ils ont eu tout le temps pour négocier la livraison de missiles nucléaires occidentaux sur leur sol. S’écraser quand on ne fait pas le poids est un signe de force et d’intelligence, pratiqué par les grands comme Mao Tsé Toung qui a su se retirer dans la Longue Marche, pour ensuite revenir en force écraser Chiang Kai Shek. Quand on veut jouer au grand, il faut d’abord être grand dans sa tête, ce qui ne semble pas être le cas des ukrainiens.