Dans un champ, Ruth ramasse humblement les épis derrière les moissonneurs

LA FEMME JUIVE PIERRE ANGULAIRE
Lorsque j’étais une toute jeune fille, j’ai mal vécu le comportement des femmes dans la « ezrat nashim » des synagogues que je fréquentais le shabbat et les fêtes où ces femmes parlaient entre elles et n’ouvraient pas un livre. Les femmes me considéraient avec respect comme si j’étais quelqu’un de particulier.

Auparavant, étant une fillette de 11 ans, j’étais la seule fille à aller au Talmud Torah et à apprendre l’hébreu et ce que l’on appelait alors « l’histoire sainte » et « l’instruction religieuse ».

Je me suis étonnée alors, que les femmes n’aient pas une place plus importante dans l’étude.

Mais on m’a expliqué très succinctement que l’affaire des femmes était de tenir sa famille et ses enfants et de veiller à leurs besoins.

J’ai donc appris par la suite que dans les pays où s’était épanoui le judaïsme séfarade, les garçons allaient à « l’Alliance » pour y apprendre les prières et les lois ainsi que la façon de les appliquer et quant aux filles, elles apprenaient par le truchement de leur mère ce qu’une fille doit savoir pour tenir son foyer et cela se limitait à la façon de cuisiner, de tenir le linge, d’aller au mikvé, de prélever la « halla » ou « terouma » et bien entendu d’allumer les bougies du shabbat quant aux autres précisions concernant la casherout, le maâsser, « laver la viande », la préparation des érouvim (érouv tavshilim) il fallait demander au chef de famille…

Plus tard, en décidant des études auxquelles je me destinais, j’ai été frappée de voir dans la synagogue que je me suis mise à fréquenter (bien au-delà des frontières de la Provence) que les femmes – même des femmes très âgées – suivaient à merveille les prières et la lecture de la parasha.

Là-bas, (dans les synagogues dans lesquelles je priai étant enfant ) au moment où l’on sortait le sefer Torah, le shamash remettait aux femmes la « mapa » du sefer Torah (à l’époque on lisait dans un sefer Torah « ashkenaze » dont le parchemin était maintenu par une bande de tissu) et, chaque femme enroulait la mapa tout en priant en se tamponnant les yeux et en embrassant ce tissu puis le passait à sa voisine qui reprenait le même cérémonial puis on remettait la mapa entièrement enroulée au shamash en retour mais dans cette autre synagogue où les femmes lisaient dans des sidourim et faisaient leurs prières comme des hommes ce rituel n’existait pas. Je posai la question qui me tracassait un peu.

Mon Rav de cette époque, séfarade, me répondit d’un air gêné qu’il fallait bien admettre un certain écart culturel entre les sefaradim et les ashkénazim (de l’époque tout au moins) et que, les priorités des uns et des autres ne sont pas les mêmes.

Puis, j’ai constaté que loin de ravir aux femmes leur importance, la Torah et le Talmud sont emplis d’exemples de femmes instruites et célèbres dont l’intelligence et la sagesse sont célébrées.

Et, bien qu’il ne s’agisse là que d’une allégorie, le texte écrit par le Roi Salomon dans les Proverbes « La Femme Vertueuse ou ESHET HAYIL » est l’illustration-même de l’importance que revêt la femme au sein de sa famille, de son couple.

La dimension que prend cette femme se mesure et est appréciée au-delà de son propre foyer mais s’étend jusqu’au-delà des « murs de la ville »….

Dès l’histoire d’Abraham Avinou, Sara, empreinte de l’esprit de prophétie, guide son célèbre époux dans ses choix. Puis Rivka dirigera les pas de son fils Jacob. La destinée des garçons nouveaux nés en Egypte est confiée à Shifra et Pouâ (Yokhéved et Myriam); la naissance de Moïse est due à la prophétie de Myriam. Ruth la Moabite a donné naissance à une lignée royale grâce à ses vertus ; Yaël a libéré le peuple de son tyran, Devorah était Juge, Brouria, la femme de Rabbi Méïr Baâl HaNess enseignait le Talmud etc……

De nos jours, les femmes se battent pour avoir leurs droits : « à travail égal salaire égal » disent-elles mais, dans le Judaïsme la femme a toujours été considérée comme l’égale de l’homme. Je sais, les esprits chagrins ressortiront la mishna des Pirké Avoth où est stipulée la maxime suivante : אל תרבה שיחה עם האישה ce qui signifie de ne pas multiplier les conversations avec les femmes ……..

Pourquoi ? Parce que de manière à éviter que la femme ne se serve de ses appâts pour « faire tomber » un homme, et pour empêcher que ne se produisent des faits qui pourraient être regrettables et sauvegarder (il faut voir plus loin) la pureté familiale, la femme va se conduire de manière respectable comme le conseille le verset des Psaumes 45 : כל-כבודה בת-מלך פנימה ממשבצות זהב לבושה. Bat Mélekh est la fille/femme juive qui doit par son comportement et son vêtement savoir se tenir à sa place.

Le devoir de la femme, de la mère juive est d’apprendre, d’étudier pour pouvoir guider son époux et ses enfants vers le droit chemin qui nous est exposé dans la Torah et elle doit encourager son époux lui-même non seulement à travailler mais aussi à consacrer du temps à l’étude de la Torah et à la prière.

C’est pour cela que la femme juive est considérée comme la pièce la plus importante de la cellule familiale et qu’on appelle cette femme auréolée de respect comme la pierre angulaire du foyer juif.

En se couvrant la tête, nous enseigne le Zohar, la femme contribue à préserver son mari et ses enfants. Mais, en étudiant, en lisant des Tehilim et en priant la femme joue un rôle immense dans sa famille et dans sa communauté.

Nous les femmes, sommes les maillons d’un joyau d’une valeur inestimable. Notre valeur se décuple en joignant nos prières et nos études les unes aux autres.

Aujourd’hui, beaucoup de cours existent et existent aussi tout un choix de livres traduits et en phonétique : MESDAMES A VOS LIVRES ! PRÊTES ? PARTEZ !

Caroline Elisheva REBOUH

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