Les États-Unis pourraient lever une immense armée de drones F-16 zombies.

Revenus d’entre les morts et adaptés, ils constitueraient de redoutables essaims.

Comme celle qui illustre cet article, les photos sont à couper le souffle. Étalés sur des distances infinies, sagement alignés sur le sable de divers déserts ou de grands espaces américains, comme la Davis-Monthan Air Force Base à Tucson, dans l’Arizona, des dizaines, des centaines d’aéronefs dorment et rouillent sous le soleil et dans la poussière, attendant la casse, remisés par le Pentagone au profit d’autres modèles plus rutilants.

Mais alors que les drones, comme le confirme chaque jour la guerre en Ukraine, bouleversent de plus en plus les conflits modernes, Popular Mechanics pose la question de leur avenir, comme l’avait déjà fait plus tôt l’analyste américain Zachary Kallenborn dans War on the Rocks.

Zachary Kallenborn, qui a inventé le terme de «nécro-aéronautique», s’interroge: ne serait-il pas possible d’offrir une nouvelle vie robotique à tous ces appareils, et ainsi de lever une gigantesque armée de drones autonomes, forcément utile en cas de guerre?

Car, comme nous l’avions signalé quelques jours seulement après le lancement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette dernière est déjà coutumière du fait. Elle a ainsi massé une large escouade de vieux biplans An-2, sortis de la naphtaline et transformés en drones, sans doute pour en faire des leurres et noyer l’ennemi dans la confusion du nombre.

Zachary Kallenborn note que la Chine a également fait de même, se servant, dans son cas, de vieux chasseurs soviétiques des années 1950 pour les transformer en une escadrille de drones sans pilote: idéal, par exemple, pour tester l’efficacité du concept tactique très à la mode d’essaim d’appareils autonomes, ou pour entraîner des pilotes humains à des menaces du futur.

Comme l’explique Popular Mechanics, les avions dormant dans ces cimetières aéronautiques géants sont généralement obsolètes, ont atteint un point de fatigue mécanique trop avancé pour être encore pilotés, et sont cannibalisés pour fournir des pièces de rechange à d’autres appareils encore en service.

Zombies volants

Mais ces nombreuses machines de mort, en particulier les F-16, que les États-Unis ont possédé et possèdent encore par centaines, peuvent pour certaines encore voler: ce sont les QF-16, des F-16 autonomes et sans pilote, notamment utilisés en tant que cibles volantes, modernes et performantes lors d’entraînements de pilotes humains.

Or, s’ils sont capables d’accomplir ces missions, l’analyste Zachary Kallenborn pense qu’ils sont potentiellement capables de tout. Dotés de systèmes d’armes ad hoc, ils pourraient remplacer d’autres drones plus coûteux pour aller au plus près du danger, en nombre, balancer missiles antiradars, bombes guidées ou missiles de croisières, et ce sans risquer une seule vie humaine.

L’armée de l’air américaine a déjà de vastes connaissances en matière d’appareils autonomes. Elle sait les faire décoller, les faire atterrir, les guider. Pour ces nouvelles escadrilles zombies, il resterait à développer un armement adéquat, ce qui ne semble pas hors de portée.

Au contraire, affirme Zachary Kallenborn: ce serait même, pour le Pentagone, une manière de développer des armes efficaces et nombreuses à un coût très bas, de créer un indispensable surnombre en quelques années seulement, de tester de nouvelles tactiques mixtes (avions de nouvelle génération, drones modernes, drones zombies) sans risquer la précieuse vie de ses pilotes, que l’armée a, de surcroît, du mal à recruter ou à garder dans ses rangs.

Korii

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