Les vagues de chaleur dont la cadence s’accélère dans le monde s’annoncent très pénalisantes pour les exportations des pays d’Afrique de l’ouest et du centre.

C’est un effet collatéral du dérèglement climatique auquel il va falloir vite prendre garde.

Les vagues de chaleur, qui lui sont de plus en plus associées, risquent de saper le moral de beaucoup de pays exportateurs de la planète, signale un rapport publié jeudi par le Verisk Maplecroft , un cabinet spécialisé dans l’analyse des risques majeurs basé au Royaume-Uni.

 Ses experts ont identifié quatre régions chaudes – l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale, le Moyen-Orient plus l’Afrique du Nord, et l’Asie du Sud-Est – où les capacités de production devraient se trouver fortement dégradées avec la montée du « stress thermique ». A moins que des mesures d’adaptation ne soient prises.

Les pays les plus vulnérables sont ceux dont les économies sont dominées par des secteurs à forte main-d’oeuvre, essentiellement l’agriculture et l’extraction de ressources.

Des activités surreprésentées en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale où respectivement 10,8 % et 7,9 % des exportations pourraient se volatiliser d’ici à 2045.

Les canicules risquent de plomber les exportations des pays en développement

Economies africaines très concernées

En Afrique de l’Ouest, les exportations pourraient diminuer de 10 milliards de dollars par an, selon l’étude.

 L’intensification des vagues de chaleur risque de plomber la productivité et de faire monter le prix des ressources exportées. Avec pour conséquence redoutée de voir les importateurs se tourner vers des pays moins exposés.

Un risque pris très au sérieux par les experts de Verisk Maplecroft, s’agissant du Nigéria dont les activités extractives pèsent lourd dans l’économie.

Même crainte pour la Côte d’Ivoire, qui à elle seule assure la moitié des exportations de produits agricoles de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi que pour le Ghana, fortement tributaire de ses  exportations de cacao .

Les pays d’Afrique du Nord et surtout ceux du Moyen-Orient ont un peu moins de soucis à se faire.

A peine plus de 6 % de la valeur de leurs exportations risque de pâtir du stress thermique. Plus de la moitié est produite par les Emirats Arabes Unis et l’Arabie-Saoudite, pays qui comptent parmi ceux de la région à avoir pris en compte cet aléa climatique dans leur législation du travail. Les heures de travail les mois d’été y sont restreintes dans beaucoup de secteurs… à l’exception notable des activités pétrolières et gazières.

Le secteur des services peu exposé

Les économies des pays du Sud- Est asiatique, eux aussi, sont menacées. Les exportations de produits manufacturés (composants électroniques fabriqués en Thaïlande et au Vietnam, etc.) pourraient baisser de 5,2 % en valeur d’ici à 2045 du fait de fortes pertes de productivité.

« Des mesures d’adaptation, comme le  développement de la climatisation , sont envisageables. Mais elles vont forcément faire grimper les coûts de production », observe le rapport du Verisk Maplecroft. Ses auteurs recommandent d’adapter et d’améliorer également la législation du travail.

Au final, les pays où les activités de services sont dominantes devraient être les moins affectés. En Europe du nord et en Amérique du nord essentiellement où la valeur des exportations restera relativement stable. Peu de « heat stress » ou presque à signaler pour le Royaume-Uni, l’Irlande, la Finlande, la Norvège, la Suède et le Danemark.

Joël Cossardeaux

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