A la veille de La Révolution française, 40 000 juifs vivent dans le royaume de France: les troubles politiques vont entraîner des changements profonds pour eux et l’ensemble des sujets.

Sur le plan politique, le principe de tolérance va progresser à l’époque de Louis XVI avec quelques étapes clés comme l’Édit de tolérance de Joseph II d’Autriche (1781) qui accorde la liberté de culte aux Protestants comme aux Juifs, la suppression du péage corporel en Alsace (1784) et l’Édit de tolérance de Louis XVI (1787), publié sous l’influence de Malesherbes, qui accorde l’état-civil aux non-catholiques de France.

Mais plusieurs parlements, à l’exemple de celui de Metz, y ajoutent une clause qui exclut les Juifs.

Les Juifs des États-Unis, dont l’indépendance a été soutenue par le gouvernement français, bénéficient (avec quelques restrictions) de l’égalité des droits.

Dans le même temps, la Révolution française s’étend. La chute de la Bastille est le signal de désordres partout dans le pays. Les émeutiers s’en prennent aux châteaux pour y brûler les titres seigneuriaux. Ces troubles, connus sous le nom de la Grande Peur prennent une tournure anti-juive en Alsace.

Dans certains districts, les paysans attaquent les demeures des Juifs qui trouvent refuge à Bâle.

L’abbé Henri Grégoire relate ces faits durant la séance du 3 août de l’Assemblée nationale et demande la complète émancipation des Juifs.

L’Assemblée nationale partage l’indignation du prélat mais ne prend pas de décision quant à l’émancipation.

Elle est intimidée par des députés antijuifs d’Alsace, en particulier Rewbell, qui déclare que le décret qui accorderait aux Juifs les droits de citoyens serait le signal de leur destruction en Alsace.

À la demande de Théodore Cerf Berr, représentant des Juifs d’Alsace et fils de Cerf Berr, l’Assemblée accordera toutefois la protection des pouvoirs publics aux Juifs dans sa séance du 28 septembre.

Le 14 octobre 1789, Berr Isaac Berr s’adresse à l’Assemblée nationale et présente les revendications des Juifs.

 Les Juifs cessent d’être considérés comme les membres d’une classe inférieure et obtiennent la citoyenneté (en 1791 en France). En Italie, l’émancipation des Juifs se traduit par l’abolition des ghettos. Le mouvement touche ensuite les Juifs d’Europe centrale et orientale, vers la fin du XIXe siècle.

Les idées progressistes soufflées par la Révolution française concernent aussi les domaines économique (ouverture des corporations) et social (officialisation des contacts entre les Juifs et les autorités).

Quelques jours avant la dissolution de l’Assemblée nationale (), le député Adrien Duport, membre du Club des Jacobins, monte contre toute attente à la tribune et déclare : « Je crois que la liberté de culte ne permet aucune distinction dans les droits politiques des citoyens en raison de leur croyance. La question de l’existence politique [des Juifs] a été ajournée. Cependant, les Turcs, les Musulmans, les hommes de toutes les sectes, sont admis à jouir en France des droits politiques. Je demande que l’ajournement soit révoqué et qu’en conséquence il soit décrété que les Juifs jouiront en France des droits de citoyen actif. »

Cette proposition est acceptée avec de forts applaudissements. Rewbell essaye, cependant, de s’opposer à la motion mais il est interrompu par Michel Regnaud de Saint-Jean d’Angély, président de l’Assemblée, qui « demande que l’on rappelle à l’ordre tous ceux qui parleront contre cette proposition, car c’est la Constitution elle-même qu’ils combattront ».

L’Assemblée vote alors, sans autre discussion, la motion de Duport et, le lendemain, adopte définitivement la rédaction de la loi. Deux jours plus tard, l’Assemblée nationale se sépare et, le 13 novembre, Louis XVI ratifie la loi déclarant les Juifs citoyens français

 L’émancipation donne le libre accès à toutes les professions (même politiques) et à tous les milieux. Mais elle alimente aussi l’illusion que l’antisémitisme est définitivement éradiqué.

 En Suisse, c’est seulement en 1856 qu’un arrêté fédéral accorde l’égalité politique aux Juifs (le canton d’Argovie ne s’y plie qu’en 1863). L’émancipation intervient sous la pression des Etats-Unis qui veulent conclure un accord économique impliquant la liberté d’établissement et l’égalité des droits pour tous les citoyens. La révision de la Constitution Fédérale a lieu en 1866.

source

fr.wikipedia.org

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