La Torah contient un ensemble de lois et un enseignement comme l’indique le terme même  de Torah qui vient de la racine Le’horoth enseigner. Cet enseignement est la Loi Écrite donnée à Moïse par Dieu sur le Mont Sinaï peu après la sortie d’Egypte (*).

Elle est transmise de père en fils depuis Moïse jusqu’à aujourd’hui. Cette chaîne de transmission ne doit pas s’interrompre afin que le Peuple Juif puisse continuer sa mission jusqu’à la fin des temps, ainsi que nous nous le répétons deux fois par jour en récitant le Shéma Israël (Deutéronome 6, 7)  : 

ושיננתם לבניך ודיברת בם בשבתך, בביתך, ובלכתך בדרך, ובשכבך ובקומך….

Tu les inculqueras (les paroles de la Torah) à tes enfants et tu en parleras dans ta maison, en voyage, en te couchant et en te levant……….

Quant à la façon dont a été transmise la Torah, nous le voyons au tout début du Traité des Avoth dans la Mishna du même nom que nous avons coutume de lire surtout deux fois par an: chaque shabbat de la période du Omer (entre Pâque et Pentecôte – Pessah et Shavouoth) nous lisons un chapitre entier – il y en a 6 – et pendant la période d’été qui part du 17 Tamouz ou date à laquelle une brèche a été faite dans les murailles de Jérusalem. Le premier chapitre commence par cette mishna : 

משה קיבל תורה מסיני ומסרה ליהושוע, ויהושוע לזקנים, והזקנים לנביאים ונביאים מסרוה לאנשי כנסת הגדולה……………………….

Moïse reçut la Torah au Sinaï et la transmit à Josué qui la transmit aux Anciens qui la transmirent aux Prophètes et les Prophètes l’ont transmise à ceux qui siégèrent dans le Grand Sanhédrin……

 

Les Prophètes  : Ils sont classés de la sorte : les premiers et les derniers (‘Harishonim ve’haaharonim). Au sens juif du terme, un prophète est quelqu’un qui va remplir une fonction  bien définie, sans rentrer en transes, sans invoquer des esprits et il n’est pas un devin, mais il va commenter la vie  en dirigeant les humains vers un avenir meilleur ou plutôt qui va diriger le choix à faire dans chaque circonstance pour arriver à un avenir meilleur.

Dans les livres des premiers prophètes (Josué, les Juges, Samuel et les Rois) nous pourrons apprendre ce que fut l’histoire du peuple Juif depuis l’entrée en Israël et jusqu’après la destruction du Ier Temple  et le premier exil à Babylone soit une période de 600 ans environ.

Dans les livres des derniers prophètes, (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et les  12 petits prophètes : Osée, Joël, Amos, Ovadia, Jonas, Michée, Nahoum, Habakouk, Sophonie, Agée, Zacharie et Malachie),  La prophétie des « petits » prophètes fut de faible portée. En revanche les livres d’Isaïe et d’Ezéchiel en particulier comportent des prophéties qui interviendront sans doute à la fin des temps, assurant notre délivrance à venir. Ces hommes vécurent vers la fin de l’existence des Royaumes de Juda ou d’Israël ou pendant l’exil de Babylone.

Les Hagiographes :  Ils se composent de onze livres écrits à différentes périodes par différents auteurs  sous inspiration divine. 

Le livre des Psaumes : contient  150 cantiques composés en majeur partie par le Roi David, chantés par les Lévites au Temple de Jérusalem et sont le reflet d’une confiance, d’une foi profonde en Dieu, intensément exprimée rapportant des éléments tant heureux que malheureux, des moments d’allégresse ou de désespoir. Ils représentent tous un exemple de ce que devrait être notre attachement au Créateur ou des louanges que nous devrions Lui adresser en toute circonstance.

Le livre des Proverbes : 

Ecrit par le Roi Salomon. Ce livre renferme des règles de morale et de bonne conduite.

Le livre de Job :

Dieu éprouve durement un homme  et mesure sa foi. Job ne se lasse pas des souffrances qui lui sont imposées et sa piété ne cesse de grandir et de se fortifier. Il est récompensé par Dieu.

Les cinq Meguiloth  ont aussi leur midrash rabba: (dans les Hagiographes : Le Cantique des Cantiques,  Ruth, Esther, Les Lamentations et l’Ecclésiaste ont été écrites sur des rouleaux de parchemin et lues à certaines occasions comme : le Cantique des Cantiques en général le vendredi soir, Ruth pour la fête de Shavouoth, les Lamentations pour le 9 Av, et l’Ecclésiaste est lu en général le shabbat des demi fêtes de Souccoth à moins qu’il n’y ait pas de shabbat en demi fête auquel cas on lira l’ecclésiaste pour la fête de clôture de la fête de souccoth : shemini atséréth) .

Les cinq Meguiloth  ont aussi leur midrash rabba: (dans les Hagiographes : Le Cantique des Cantiques,  Ruth, Esther, Les Lamentations et l’Ecclésiaste ont été écrites sur des rouleaux de parchemin et lues à certaines occasions comme : le Cantique des Cantiques en général le vendredi soir, Ruth pour la fête de Shavouoth, les Lamentations pour le 9 Av, et l’Ecclésiaste est lu en général le shabbat des demi fêtes de Souccoth.

Le Cantique des Cantiques :

Chant allégorique écrit par le Roi Salomon. Ce poème lyrique rapporte les amours d’un berger et d’une bergère (Dieu est le berger et Israël est la bergère. Les amants sont séparés (cette séparation représente en fait l’exil subi par le peuple d’Israël) mais, ils se retrouvent bientôt pour l’éternité (venue du Messie). Cette meguila (rouleau de parchemin) est lue le vendredi soir dans certaines communautés ainsi que le 7ème jour de Pessah si c’est un shabbat.

Le livre de Ruth :

Histoire d’une jeune femme d’origine Moabite qui préfère la misère et suivre sa belle-mère Noémie plutôt que de retourner chez elle comme l’avait fait l’autre femme qui avait été mariée à l’autre fils. Ruth, femme vertueuse, sera récompensée par Dieu en épousant un riche parent et donne naissance à une glorieuse lignée dont le roi David est issu. Cette meguila est lue lors de la fête de Shavouoth.

Les Lamentations :

Jérémie se lamente sur le sort de son peuple exilé en Babylonie. Cette meguila est lue à la veille du jeûne du 9 Av.

Le livre de l’Ecclésiaste :

Ecrit par le Roi Salomon. A la fin de son existence, Salomon prend conscience de l’inutilité des bassesses marquant  la vie quotidienne et s’écrie : « Vanité des Vanités, tout est Vanité ». On lit ce texte à l’office  du shabbat matin des demi-fêtes de Souccoth.

Le livre d’Esther :

Rouleau de parchemin sur lequel est écrite l’histoire du miracle survenu lors de l’exil de Babylone en sauvant les Juifs habitant en Perse et notamment dans la ville de Suse d’un massacre programmé par le conseiller  (Haman)  du Roi Assuérus. La lecture de cette meguila se fait pour la fête de Pourim.

Le livre de Daniel :

Ecrit en araméen. Parmi les exilés, le Prophète Daniel et ses compagnons sont déportés en Babylonie. Victimes de la jalousie de quelques courtisans, ils  sont jetés dans une fournaise. Parce qu’ils n’hésitent pas à faire don de leur propre personne pour Dieu, ils en sortent indemnes. Daniel et ses compagnons se tournaient trois fois par jour vers Jérusalem et priaient pour le retour du peuple et la reconstruction du Temple. Leurs prières étaient aussi faites dans l’intention de remplacer les sacrifices quotidiens qui avaient lieu au Temple.

Le livre d’Ezra et de Néhémie :

Ce livre a été écrit également en araméen. Néhémie, échanson d’un roi perse aide Ezra dans sa tâche. Il l’accompagne à Jérusalem avec une partie des déportés de Babylonie. Sa mission remplie, il retourne en Perse mais, les profanations étant devenues courantes en Palestine, il y revient et après avoir semoncé les responsables, rétablit le calme.

Le livre des Chroniques :

C’est  dans  ce  livre  que nous pouvons suivre la généalogie des 12 tribus d’Israël   et   l’histoire   des   règnes   de   Saül,   David,    Salomon   et   ses successeurs.   Il  complète  aussi  le  livre  de  Samuel  et se termine sur le retour en Palestine.

Le tour d’horizon sur la loi écrite se termine ainsi, toutefois, nous ne tournerons pas cette page sans souligner le fait que tant de commentaires existent qu’il a fait dire que « la Torah a 70 visages » c’est-à-dire qu’il existe de nombreux commentaires et qu’il est toujours possible d’en ajouter. Depuis de très longs siècles la Tora a été traduite : en grec faite par un conseil de 70 anciens d’Israël en Egypte au deuxième siècle de l’ère commune sous l’impulsion de Ptolémée car le grec était devenu la langue commune aux Juifs trop hellénisés. Cette traduction porte un nom : elle s’appelle la version des SEPTANTE par l’opposition à la traduction de la Bible faite en latin et désignée sous le nom de la VULGATE.

A l’époque talmudique également la Bible avait été traduite en araméen, de manière à permettre aux Juifs de Babylonie qui avaient « oublié » la pratique de l’hébreu, de comprendre ce qu’ils lisaient. Cette traduction fut faite par un converti au judaïsme ONKELOS. Cette traduction continue à être présente dans les éditions de Torah notamment et on recommande au pratiquant de lire aussi le TIRGOUM (traduction) d’ONKELOS (deux fois en hébreu et une fois en traduction d’Onkelos). Dans les communautés Yéménites, on lit d’ailleurs cette traduction en même temps que l’on procède à la lecture de la Torah en hébreu.

On recommande aussi de lire au moins une fois les commentaires de Rashi (initiales du nom de rabbi Shlomo Itshaki qui vécut au XIème siècle à Troyes en France). Ce commentaire est la base de l’étude de la Torah.

A suivre…

JForum.fr avec Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.

* lire sur notre site

Loi écrite, Loi orale: généralités (1)

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