Un diplomate iranien évite de se présenter le procès belge pour complot notoire à la bombe 

Réclamant l’immunité, Assadollah Assadi, troisième secrétaire de l’ambassade d’Iran à Vienne, a refusé de se présenter au tribunal belge qui le jugeait pour avoir comploté en vue de déposer une bombe dans un rassemblement de l’opposition, en 2018, à Villepinte, à l’extérieur de Paris en juin 2018. Le rassemblement a réuni de hauts responsables américains et britanniques et l’avocat de Donald Trump, Rudolf Giuliani, a prononcé un discours liminaire. Les procureurs belges réclament une peine de 20 ans de prison à part entière, si le diplomate est condamné. Ils soutiennent qu’Assadi n’a pas droit à l’immunité diplomatique en Belgique puisqu’il a été accrédité en Autriche et arrêté en Allemagne.

L’affaire est devenue un dossier brûlant et a attisé de fortes tensions entre l’Europe et l’Iran il y a deux ans, bien que l’attaque ait été contrecarrée par une opération antiterroriste conjointe menée par les services de renseignement de l’UE sur information des services israéliens. Des peines sévères sont également exigées pour ses trois complices: un couple irano-belge, Nasimeh Naami, 36 ans, et Amir Saadouni, 40 ans, et un poète iranien basé en Belgique, Mehrdad Arefani.

Le couple est accusé de s’être rendu au Luxembourg pour rencontrer le diplomate et récupérer la bombe – un colis contenant un demi-kilo d’explosif TATP et un détonateur. Leur rencontre dans un magasin Pizza Hut a été secrètement observée par des agents de renseignement. Le colis a été récupéré dans la voiture du couple la veille du rassemblement de l’opposition. Le poète a été identifié comme l’un des principaux moteurs du complot, en étroite collusion avec Assadi. Il a été appréhendé en France sur un mandat d’arrêt européen émis par la Belgique.

Le procès qui s’est ouvert vendredi reprend jeudi avant de rendre son verdict. Les quatre individus sont accusés d’avoir tenté de mener une attaque armée à la bombe et d’avoir participé à l’activité d’un groupe armé. On ne sait pas encore comment les autorités belges traiteront leur principal suspect, le diplomate iranien, Assadollah Assadi.

Au moment du complot, le président iranien Hassan Rohani était en tournée dans les capitales européennes pour recueillir des compensations à cause du retrait américain de l’accord nucléaire de 2015 et les sanctions américaines sévères. Rohani aurait été pris par surprise et embarrassé par la révélation du rôle du diplomate iranien dans l’orchestration d’un complot terroriste à la bombe.

Adaptation : Marc Brzustowski

Iranian diplomat dodges Belgian trial for notorious bomb plot

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