Répliquant aux signaux de la Maison Blanche, disant que les Etats-Unis pourraient arrêter d’utiliser leur veto au Conseil de Sécurité de l’ONU pour mettre en échec des résolutions unilatérales qui soutiennent la déclaration d’Etat Palestinien, John McCain, Président de la puissante Commission des Forces armées au Sénat, a mis en garde Obama contre un tel geste. 

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Dans la guerre des mots et des nerfs entre Bibi et Obama, il est bon de rappeler que lorsque Netanyahu protégeait son pays dans les Sayeret Matkal, Obama fumait encore des joints sur le campus d’Harvard ou en voyage d’étude au Pakistan…L’un est à son apogée, lorsque l’autre est en déclin et dans une vingtaine de mois, hors-circuit pour cause de nouvelles Présidentielles, où tous les candidats voudront être les protecteurs des intérêts d’Israël et de l’Amérique au Moyen-Orient, à qui-mieux-mieux… 

Il a affirmé que si les Etats-Unis donnaient leur aval à une résolution de l’ONU appelant à un Etat Palestinien et si elle était approuvée par l’ONU, « Le Congrès des Etats-Unis devrait réexaminer le financement des Nations-Unies ». Washington est l’unique et seul important financeur de l’organisme international, mais l’actuelle législation permet l’arrêt du financement de tout organe de l’ONU qui reconnaîtrait un Etat Palestinien hors du cadre des négociations. 

« Cela constituerait une violation, uniquement motivée par la colère du Président au sujet d’une déclaration du Premier Ministre d’Israël », a expliqué McCain. « Ce serait en parfaite contradiction avec la politique américaine conduite par au moins les dix derniers Présidents des Etats-Unis ». 

Depuis des années, les Etats-Unis ont rejeté les tentatives unilatérales visant à dicter les termes d’un accord entre Israël et les Palestiniens, via l’ONU, en insistant sur le fait que la seule voie d’une résolution effective et durable du conflit passe par la solution à deux Etats, obtenue à travers des négociations directes entre les parties. 

Dans l’élan de la dernière phase de la campagne électorale, Netanyahu a fait des déclarations laissant entendre qu’il ne serait pas instauré d’Etat Palestinien au cours de son mandat. Mais, durant les interviews post-électorales, le Premier Ministre a insisté sur le fait que l’improbabilité apparente d’aboutir à une solution à deux Etats n’est pas le fruit de l’absence de volonté de Netanyahu, mais dû à l’alliance d’environ un an entre le Hamas et l’Autorité Palestinienne, ainsi qu’à l’instabilité croissante de la région. 

MacCain est tout-à-fait d’accord avec cette évaluation de Netanyahu, montrant que l’instabilité régionale devrait être au centre de toutes les considérations géopolitiques américaines. 

« Il est grand temps que nous travaillions ensemble avec nos amis israéliens et que nous essayions vraiment d’endiguer ces deux lignes de forces de l’Etat Islamique et de l’hégémonie iranienne dans la région, qui représentent les véritables menaces en gestation dans la région », a souligné McCain. 

« Le Président fait un tel foin (obsessionnel) de ses priorités que cela en devient incroyable », a t-il affirmé. « Le moindre de vos problèmes est ce que Bibi Netanyahu a pu dire ou pas au cours de sa campagne politique. C’est voir la situation par le petit bout de la lorgnette, alors qu’elle continue de se détériorer dans tout le Moyen-Orient et qu’elle met réellement l’Amérique en danger ». 

S’exprimant après MacCain, le représentant démocrate juif Steve Israel (Dem-NY) a rejeté les déclarations du Sénateur, concernant Obama, bien qu’il n’ait pas jugé utile de reprendre la posture pugilliste de la Maison Blanche à l’encontre du « mouton noir » Netanyahu. 

Interrogé sur les accusations de McCain disant qu’Obama « perd ses nerfs et fait de véritables crises de colère », Steve Israel a répondu : « Je ne pense pas qu’il soit utile, concernant cet atout stratégique, que les gens réduisent la relation entre Israël et les Etats-Unis à un match de football politique ». 

Minimisant les tensions avec l’Administration comme indicatives d’un virage dans les relations Israël-Etats-Unis, ce représentant juif a déclaré que : « Netanyahu a dit – et je suis d’accord avec lui – que l’atout stratégique le plus important pour Israël demeure le soutien bipartisan au Congrès ». 

Le démocrate Israel était l’un des députés américains qui a accompagné Netanyahu devant la tribune de la Chambre, alors qu’il s’apprêtait à livrer un discours défiant la politique de l’Administration, dans les discussions avec l’Iran, en soulignant qu’il était, déjà précédemment, lui-même en désaccord avec l’Administration Obama, au sujet d’un grand nombre d’inquiétudes légitimes exprimées par l’Etat d’Israël. Aussi, a t-il remarqué, « il est grand temps que chacun respire un grand coup et fasse machine arrière ». 

« Il y a la personnalité de chacun et il y a la politique », a expliqué Israel, en faisant référence à l’acrimonie notoire entre Netanyahu et Obama. « Mais ce qui compte vraiment c’est la substance de ces relations entre les Etats-Unis et Israël, qui n’ont jamais été aussi étroites sur le plan militaire, stratégique et dans le domaine des renseignements ». 

Le député Israel, cela dit, s’est montré bien moins conciliant en ce qui concerne une guerre des mots entrée dans le domaine très public, ces derniers jours, entre le Républicain Steve King (IA) et lui-même. 

Parlant vendredi à la Radio de la Tribune de Boston,King a déclaré : « Je ne comprends pas que des Juifs en Amérique puissent être d’abord démocrates et Juifs seulement ensuite, en reléguant cela au second plan et qu’ils ne soutiennent l’Etat d’Israël que s’il s’aligne sur leur Président (démocrate)« . 

Le concerné, qui se nomme aussi Israel, a déclaré, sur CNN : « Je n’ai absolument aucune leçon à recevoir de personnes comme Steve King sur ce que cela veut dire d’être Juif ou/et d’être Démocrate ». 

« Je n’ai pas vu Steve King lors des auditions sur le financement du Dôme de Fer ou du système Arrow (Hetz) », a poursuivi le Démocrate, en mentionnant deux projets conjoints de défense largement financés par les prérogatives du Congrès aux Etats-Unis. « Steve King qui affirme que l’Amérique est une nation Chrétienne ne devrait pas trop admonester les Juifs sur la façon dont nous devrions être Juifs ». 

[NDLR : cela dit, il n’y a rien de contestable dans le fait de souligner que l’Amérique est, d’abord une civilisation chrétienne et que l’influence de la culture juive ne vient qu’en deuxième lieu, dans les apports multiples de l’immigration juive aux States]. 

Par REBECCA SHIMONI STOILtimesofisrael.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

 

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