Le Brésil a « clairement l’intention » de déménager son ambassade à Jérusalem, mais aucune date n’a été fixée

Selon un assistant présidentiel, le nouveau élu Jair Bolsonaro n’a pas encore pris sa décision. « Si cela se produit, cela se fera avec prudence, tout en montrant à la communauté arabe que ce n’est pas une provocation »

 

Le président brésilien nouvellement assermenté, Jair Bolsonaro, est photographié lors de sa cérémonie d'inauguration, lors du congrès tenu à Brasilia le 1er janvier 2019. (NELSON ALMEIDA / AFP)

Le président brésilien nouvellement assermenté, Jair Bolsonaro, est photographié lors de sa cérémonie d’inauguration, pendanr le congrès qui s’est tenu à Brasilia le 1er janvier 2019. (NELSON ALMEIDA / AFP)

Un assistant principal du président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré jeudi qu’il y avait « une intention claire » de déplacer l’ambassade brésilienne en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, bien qu’aucune date n’ait encore été fixée.

Le conseiller à la sécurité nationale, Augusto Heleno, a déclaré que Bolsonaro tenait compte d’autres questions et qu’il ne s’était pas encore décidé. Heleno a également déclaré qu’il ne croyait pas que le déménagement de l’ambassade nuirait au commerce lucratif de viande du Brésil avec les pays arabes.

« Le président y réfléchit pour le moment », a-t-il déclaré. « Si cela se produit, cela se fera avec prudence et en montrant à la communauté arabe que ce n’est pas une provocation. »

Il a ajouté qu’un déménagement serait naturel, car «Les premiers à dire que leur capitale est Jérusalem sont les Israéliens eux-mêmes. Nous ne faisons qu’accomplir leur détermination. « 

Il a également déclaré qu’il était « naturel » que les deux pays travaillent ensemble sur la sécurité et qu’Israël disposait de capacités impressionnantes qu’il pouvait partager avec le Brésil.

Lors de sa visite au Brésil pour l’investiture de Bolsanaro la semaine dernière, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré à la presse que le nouveau président lui avait dit que ce n’était qu’une question de temps, avant que le Brésil ne déménage son ambassade à Jérusalem. « La question n’est pas de savoir si, mais quand », a-t-il déclaré dimanche.

Netanyahu a annoncé son voyage au Brésil en novembre, après que Bolsonaro a indiqué dans un tweet qu’il entendait suivre les traces du président américain Donald Trump en déplaçant l’ambassade de son pays à Jérusalem. Bolsonaro a, plus tard, fait marche arrière en disant «cela n’a pas encore été décidé».

Le sort de Jérusalem est l’un des problèmes les plus controversés du conflit israélo-palestinien. Presque tous les pays ont des ambassades à Tel-Aviv, et la décision des États-Unis de changer d’ambassade l’année dernière, a suscité une opposition viscérale de la part des Palestiniens.

Benjamin Netanyahu (à gauche) et le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, sortent après une visite à la synagogue Kehilat Yaacov, à Rio de Janeiro, au Brésil, le 28 décembre 2018. (Leo Correa / Pool Photo via AP)

Une décision sur l’ambassade pourrait mettre en péril les exportations lucratives de volaille brésilienne et de viande halal vers les pays arabes, qui s’opposent farouchement à toute mesure unilatérale censée cimenter la prétention d’Israël à faire de Jérusalem sa capitale pluri-millénaire.

Les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État et la plupart des pays du monde insistent sur le fait que le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par la négociation et dans le cadre d’un processus de paix israélo-palestinien, pourtant au point mort à cette date et depuis 2009.

Près de 20% des 5 milliards de dollars d’exportations brésiliennes de bœuf sont destinés à 17 pays arabes. Le commerce entre le Brésil et Israël s’élève actuellement à 1,2 milliard de dollars.

L’ascension de Bolsonaro à la présidence représente un changement radical dans la politique brésilienne.

Pendant des décennies, le pays a connu un régime de centre-gauche et de centre-droit et a résolument cherché à distinguer sa politique étrangère à la menant indépendamment des États-Unis.

Le Parti ouvrier de gauche, qui a dominé la politique brésilienne pendant 13 ans avant l’élection de Bolsonaro, a souvent montré son soutien à la création d’un État palestinien. Lula avait même été le premier soutien d’Abbas en vue d’une déclaration unilatérale à l’ONU, dès 2005. Mais Bolsonaro et Netanyahu ont développé une relation de plus en plus chaleureuse avec des points de vue similaires sur les questions de sécurité.

En échange du déménagement de son ambassade, Israël a offert son assistance au Brésil en matière de sécurité intérieure – un élément clé de la campagne Bolsonaro dans ce pays dévasté par la criminalité – notamment par la vente de drones dotés d’une technologie de reconnaissance faciale.

Benjamin Netanyahu, troisième à droite, et Juan Orlando Hernandez, troisième à gauche, réunis à Brasilia, au Brésil, le 1 er janvier 2019. (Avi Ohayon / GPO)

Selon certaines informations, le Honduras a également exprimé le souhait de déménager son ambassade à Jérusalem en échange d’une ambassade israélienne dans sa capitale et d’une assistance dans les domaines de la cybersécurité, de l’eau, de la technologie agricole et du maintien de l’ordre.

Après une réunion entre Netanyahu, le président hondurien Juan Orlando Hernandez et le secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Brasilia mardi, Israël et le Honduras ont annoncé leur intention de donner suite à la décision concernant l’ambassade.

Les pays « ont convenu de poursuivre un plan d’action, comprenant des réunions dans leurs trois capitales respectives, afin de faire avancer le processus de décision visant à ouvrir des ambassades à Tegucigalpa et à Jérusalem », annonce une déclaration conjointe des trois pays publiée par le département d’Etat américain.

Israël et le Honduras « ont convenu de renforcer les relations politiques et de coordonner la coopération en matière de développement au Honduras », indique le communiqué.

Netanyahu a fortement incité d’autres pays à suivre les États-Unis en déplaçant leurs ambassades à Jérusalem, mais avec un succès modéré. Le Premier ministre australien Scott Morrison, qui a déclaré qu’il examinerait la question, a déclaré le mois dernier que son gouvernement ne reconnaîtrait que la moitié occidentale de la ville comme capitale d’Israël et quitterait son ambassade à Tel Aviv dans ces conditions.

Vue de l’ambassade américaine dans le quartier Arnona à Jérusalem, le 13 mai 2018. (Yonatan Sindel / Flash90)

Le président moldave a récemment déclaré que son pays envisagerait «très sérieusement» de transférer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, selon des interlocuteurs juifs qui l’ont rencontré.

D’autres pays qui ont manifesté leur intérêt pour le transfert d’ambassades ont été fraîchement accueillis par les dirigeants arabes et musulmans, qui les ont dénoncés et menacés de dégrader leurs relations ou de nuire à leurs relations commerciales.

JForum avec agences

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Madredios

Le dernier pays à déplacer son ambassade à Jérusalem sera la France : peut-être dans les années 2040-2050.
A moins qu’elle ne s’appellera la Françarabia ?