L’ancien PDG de Waze crée une alternative à Twitter grâce au financement d’a16z

La plateforme de réseau social Post News de Noam Bardin est lancée pour certains utilisateurs et compte plus de 350 000 personnes sur liste d’attente.

Après avoir réfléchi à son avenir pendant plus d’un an, l’ancien PDG de Waze, Noam Bardin, a décidé de créer une plateforme sociale « pour les vraies personnes, les vraies informations et les conversations civiles ».

Les bouleversements survenus chez Twitter depuis le rachat du réseau social par Elon Musk, pour 44 milliards de dollars, le mois dernier, ont suscité un vif intérêt pour les réseaux sociaux alternatifs. Relevant le défi, Bardin a annoncé au début du mois le lancement de la version bêta du site Post News, qu’il a décrit comme une plateforme visant à relier l’espace entre l’actualité et les réseaux sociaux et qui veut devenir à terme un « lieu civil pour débattre des idées, apprendre des experts, des journalistes, des créateurs individuels et des autres, converser librement et s’amuser ».

Ce qui différencie la plateforme sociale de Bardin des sites alternatifs, c’est qu’elle sera gérée sur un modèle qui ne repose pas sur la publicité ou l’abonnement. À l’instar des fonctionnalités de Twitter, les membres de Post News pourront écrire des billets, mais avec une longueur illimitée, liker, re-poster et commenter le contenu.

« Je crois que l’avenir du journal est le flux et je veux le rendre plus civilisé pour les utilisateurs, rentable pour les éditeurs et meilleur pour la société », a écrit Bardin dans un tweet. « De nombreuses plateformes actuelles basées sur la publicité s’appuient sur la capture de l’attention à tout prix – semant le chaos dans notre société, amplifiant les extrêmes et mettant en sourdine les modérés. »

Sous la houlette du PDG de Tesla, Musk, qui se décrit comme un « absolutiste de la liberté d’expression », Twitter a déjà diminué de moitié de son personnel, poussant d’autres personnes à démissionner, et a effrayé les annonceurs en tweetant des théories du complot, tout en réintégrant des comptes précédemment bloqués, dont celui de l’ancien président américain Donald Trump.

Musk a également licencié certains prestataires du monde entier chargés de la modération du contenu. Dans le même temps, les groupes de défense des droits civiques affirment que depuis la prise de contrôle de Musk, les discours haineux et antisémites ont connu un pic sur la plateforme.

La nouvelle plateforme de réseau social Post de l’ancien PDG de Waze, Noam Bardin. (Autorisation)

Lundi, 350 000 personnes étaient inscrites sur une liste d’attente pour rejoindre l’ambitieux site de Bardin, qui a été lancé en version bêta pour certains utilisateurs en pleine tourmente chez Twitter, tandis que 67 000 ont activé des comptes. Comme le site est encore en phase de test, son interface et son fil d’actualité ne sont visibles que par les titulaires de comptes.

« Notre objectif premier est de laisser entrer les plus de 300 000 utilisateurs sur notre liste d’attente et de nous ouvrir à tous », a écrit Bardin dans un message publié cette semaine. « Nous nous concentrons sur la modération et les outils opérationnels, l’embauche et la formation de personnes, le marquage des messages, le blocage, le muting, le réglage des mots-clés de modération des commentaires. »

« C’est la plus grande contrainte pour laisser entrer plus de gens plus rapidement », a-t-il expliqué.

Six jours après le lancement du site, Bardin a signalé le premier retrait de contenu et la première suspension de compte.

« Si vous publiez des croix gammées, des drapeaux confédérés ou d’autres symboles dans le cadre d’un contexte historique, social ou même humoristique – nous n’interviendrons pas », a déclaré Bardin. « Mais ces symboles représentent quelque chose ; le site n’est pas un endroit pour les partisans de l’esclavage ou de l’antisémitisme – il y a bien assez de place pour cela sur d’autres plateformes. »

« Si vous refusez d’expliquer le contexte de l’utilisation de ces symboles, nous les supprimerons », a-t-il prévenu.

Pendant la phase de test, l’équipe du Post travaille encore à la correction des bugs, des problèmes de messagerie, à l’ajout de fonctionnalités de sécurité et autres, et à l’installation de systèmes de modération, selon Bardin.

« Notre objectif de conception est de pouvoir prendre en charge 50 millions de DAU [utilisateurs actifs quotidiens] en un an », a annoncé Bardin. « C’est ambitieux à la fois en termes de nombre d’utilisateurs et d’infrastructure pour les prendre en charge ».

Bardin, qui a quitté Waze l’année dernière, après que la société de navigation crowdsourcée a été rachetée par le géant technologique américain Google en 2013, a révélé lundi que sa nouvelle entreprise a obtenu un financement de la société de capital-risque de la Silicon Valley Andreessen Horowitz, également connue sous le nom de a16z, qui a 35 milliards de dollars d’actifs sous gestion et se décrit comme soutenant « les entrepreneurs audacieux qui construisent l’avenir grâce à la technologie. »

« Lorsque j’ai décidé de lever des fonds, j’ai parlé à trois des meilleurs sociétés de capital-risque et a16z a été la plus rapide à prendre une décision », a déclaré Bardin. « En sept jours, nous avions de l’argent en banque. »

La société de capital-risque, qui a été impliquée dans des transactions cryptographiques américaines controversées, est également l’un des investisseurs soutenant l’acquisition de Twitter par Musk.

« Cela ne signifie pas que je suis un fan de Crypto, que je pense qu’ils auraient dû financer certaines des personnalités qu’ils ont financées dernièrement, ou que je suis d’accord avec chacune de leurs déclarations », a souligné Bardin. « Nous avons discuté de l’investissement de Twitter au plus haut niveau et je peux vous assurer que ce n’est pas un problème. Post est séparé des personnes impliquées dans Twitter et une ligne claire a été établie. »

Un autre investisseur et conseiller cité par Bardin est Scott Galloway, professeur de marketing à l’université de New York et coanimateur du podcast technologique Pivot.

« Le seul autre argent investi est le mien », a déclaré Bardin.

Bardin envisage le Post comme un « réceptacle de contenu » avec des flux personnalisés, des fonctions de recherche, des hashtags et des notifications.

« À long terme, les algorithmes aideront, mais pour l’instant, nous voulons lancer rapidement avec des options semi-manuelles pour nous faire gagner du temps afin de travailler sur l’apprentissage automatique », a-t-il affirmé.

Le modèle économique de Post repose en partie sur le fait que les éditeurs numériques facturent les utilisateurs par article individuel ou par micropaiement, plutôt que par abonnement, afin de permettre aux lecteurs d’accéder à des informations provenant de sources multiples, et cela au lieu de la publicité.

« Nous voulons être en mesure d’apporter le bon contenu au bon utilisateur au bon prix », a déclaré Bardin dans une interview récente sur le podcast Pivot.

« Nos incitations sont alignées avec les créateurs de contenu, qu’il s’agisse d’éditeurs ou de créateurs de contenu individuels », a expliqué Bardin. « Nous gagnons tous les deux de l’argent ou nous n’en gagnons pas, contrairement à aujourd’hui où les plateformes gagnent beaucoup d’argent, mais les éditeurs et les créateurs ne gagnent rien. »

Source : fr.timesofisrael.com

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