Documents. Ces preuves qui montrent les liaisons dangereuses entre le Polisario, l’Algérie, le Hezbollah et la Syrie de Bachar.
Des documents secrets que le régime déchu de Bachar al-Assad n’a pas eu le temps de détruire révèlent des liens profonds entre le front Polisario, le Hezbollah et le régime syrien, par l’entremise de l’Algérie et l’Iran. Le360 a eu accès à l’un d’eux. Ces révélations confirment des alliances terroristes de longue date, avec entraînements militaires, opérations spéciales et entreaide à tous les niveaux.
Les cartons de documents abandonnés par l’ancien dictateur syrien Bachar al-Assad lors de sa fuite précipitée de Syrie, après la chute de son régime, commencent lentement à livrer leurs secrets. Aujourd’hui aux mains du gouvernement de transition, une partie de ces documents concerne les liaisons dangereuses entre le front Polisario, le régime syrien déchu et le Hezbollah libanais. Des connexions soutenues politiquement, matériellement et logistiquement par l’Algérie, parrain du Polisario, d’un côté, et l’axe Syrie-Iran, protecteur du Hezbollah, de l’autre.
Aujourd’hui, ces liens se font jour. Une note confidentielle, datant de 2012, des services de renseignements syriens, les fameuses «moukhabarates», dont Le360 détient une copie, en apporte une éclatante preuve. Et nul doute qu’il existe une multitude de documents similaires.
La note confidentielle des renseignements syriens sous l’ère al-Assad établissant des liens étroits entre Polisario-Algérie et Syrie-Hezbollah-Iran.
Sous la houlette d’Alger…
Datant de 2012 (ce qui en dit long!), cette note est adressée par les services de renseignements de Bachar al-Assad à un général syrien, «chef de la branche 279». Elle porte sur l’accord donné par Damas à la participation de factions de «l’armée sahraouie», autrement dit le Polisario, à des entraînements militaires organisés par l’armée syrienne. Le tout, sous les auspices de l’Algérie et par son entremise.
«Suite à des correspondances antérieures concernant la demande des commandants de la république arabe sahraouie d’envoyer des factions de l’armée sahraouie pour une formation et un entraînement militaire avec les forces de l’armée arabe syrienne, des échanges ont eu lieu entre les ministères de la Défense algérien et syrien sur ce sujet, qui a reçu une grande attention des deux pays frères», peut-on lire dans le document.
…Avec la bénédiction du Hezbollah
Mieux encore, dans cette même note, nous apprenons les liens étroits entretenus entre le Polisario et le Hezbollah chiite. En effet, l’entraînement s’est déroulé avec l’aval préalable de ce dernier. «Notre source au sein du commandement du front Polisario a également rapporté que des responsables ont effectué un troisième voyage à Beyrouth en décembre 2011 pour consulter la résistance libanaise (le Hezbollah, NDLR) et coordonner la mission de formation, d’entraînement et de participation à des opérations spéciales sur le territoire syrien», lit-on encore.
Lors de ce voyage, la délégation du Polisario a même cherché à rencontrer le chef du mouvement chiite. «La délégation du front de libération de Sakia El Hamra et Oued Eddahab n’a pas pu rencontrer S.E. Hassan Nasrallah, se contentant d’un entretien avec un haut responsable de la résistance libanaise», indique encore la note.
Des contacts réguliers
Les conclusions à tirer de cette note sont claires comme de l’eau de roche. Les liens entre le duo Polisario-Alger et le trio Syrie-Hezbollah-Iran sont non seulement avérés, mais datent de fort longtemps avec des contacts réguliers, une proche collaboration, une complicité et entraide à tous les niveaux, ainsi qu’un soutien militaire et logistique conséquent. Un axe du mal élargi dont le fil rouge n’est autre que le terrorisme comme mode d’action et d’organisation. Aujourd’hui, la boîte de Pandore est grande ouverte et bien d’autres révélations sont à venir. La hardiesse dont le régime d’Alger a fait preuve pour défendre son alter ego syrien peu avant sa chute trouve ainsi tout son sens.
Jusqu’aux derniers soubresauts du régime syrien, Alger a ramé à contre-courant des événements, s’empressant de publier à chaud un communiqué officiel, le mardi 3 décembre 2024, dans lequel il annonçait son soutien absolu au pouvoir syrien, confronté selon Alger à une «agression terroriste». Le 8 décembre, Bachar al-Assad prenait la fuite vers Moscou sans prévenir ni les membres de sa famille ni ses plus proches collaborateurs.

Game over
La note précitée, et les milliers d’autres encore en dépouillement et en instance de leaks, expliquent notamment pourquoi, dans les cercles politiques occidentaux, notamment américains et britanniques, les langues commencent à se délier, appelant à classer le Polisario comme organisation terroriste. Comme il ne faut désormais plus s’étonner du nombre impressionnant d’analyses et de policy papers émanant des think tanks de référence et incriminant tant le groupe séparatiste que l’Algérie.

Avant lui, le congressman Joe Wilson n’a cessé d’appeler à incriminer le front séparatiste. Le 11 avril dernier, il annonçait avoir entamé l’introduction d’une loi dans ce sens. Pas plus loin que dimanche dernier, le même Joe Wilson insistait pour que le Polisario soit classé comme «groupe terroriste étranger» par l’administration américaine. «Trump va s’en occuper», a-t-il promis.
S’y ajoutent les révélations faites par des journaux aussi prestigieux que le Washington Post qui a fait état de centaines de prisonniers du Polisario, envoyés par l’Iran pour combattre aux côtés du régime syrien. «Au fil des ans, l’Iran a soutenu un large éventail de groupes mandataires pour promouvoir ses intérêts. L’Iran, par exemple, a formé des combattants du front Polisario, un groupe rebelle basé en Algérie qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc. Des centaines de ces combattants sont actuellement détenus par les nouvelles forces de sécurité syriennes», écrit WaPo dans son édition du 12 avril dernier.
Extrêmement à charge contre une Algérie qui abrite, finance, arme et arrange les déplacements du Polisario auprès de l’armée de Bachar et du Hezbollah, la note en question, sans doute la première d’une longue série, confirme à bien des égards la voie résolument terroriste empruntée par le Polisario et son sponsor. Grand déballage en vue et c’est probablement l’une des explications de l’agitation du régime d’Alger qui, désemparé et ainsi mis à nu, joue les trouble-fête en sonnant «la mobilisation générale», un prélude à la terreur par l’épouvantail de la guerre.
Sahara : Pourquoi le pouvoir algérien a créé le polisario, selon la CIA
L’objectif de l’Algérie dans le conflit du Sahara est d’établir une République sahraouie indépendante, sur laquelle elle aurait une influence hégémonique, affirme l’agence de renseignement américaine CIA.
Un document de la CIA, datant de décembre 1977, et déclassifié en novembre 2012, affirme que l’ancien président algérien Houari Boumediene a créé et financé le groupe terroriste polisario (RASD) militairement et économiquement pour affaiblir le Maroc, prendre l’initiative dans la région du Maghreb, et avoir un accès sur l’océan Atlantique, d’après la chaîne « i24 » citant la CIA.
Le document indique que Houari Boumediene a réévalué la position de l’Algérie après l’accord du Maroc et de la Mauritanie sur le Sahara lors du sommet arabe tenu à Rabat en 1974, et a confirmé que l’Algérie avait alors mené une « guerre par procuration » contre la Mauritanie et le Maroc en utilisant le Polisario.
Le document indique que « bien que la raison apparente de l’Algérie pour soutenir le Polisario soit le principe d’autodétermination, sa rivalité historique avec le Maroc pour l’hégémonie en Afrique du Nord-Ouest est sa principale motivation ».
L’objectif de l’Algérie dans le conflit est d’établir une République sahraouie indépendante, sur laquelle elle aura une influence dominante. Cela priverait le Maroc d’importantes ressources économiques de la région et entraverait les efforts marocains visant à restreindre l’accès futur de l’Algérie à l’océan Atlantique. « La dépendance économique et militaire du Front Polisario vis-à-vis de l’Algérie ne lui laisse pas assez de manœuvres pour contester la volonté de l’Algérie ».
L’agence américaine affirme que la cause du Sahara est soutenue par toutes les couches de la société du pays, sur une base historique et religieuse qui s’étendent profondément dans l’histoire de la nation marocaine. Jusqu’en 2020, le soutien financier de la junte militaire algérienne aux terroristes du groupe polisario a été estimé à plus de 280 milliards de dollars.
Le polisario, actuellement sous la coupe du chef de l’armée nationale (ANP), le général Saïd Chengriha, a été pointé par plusieurs services de renseignement occidentaux pour son implication dans le blanchiment d’argent, le trafic de drogues et d’armes en Afrique et en Amérique latine ainsi que pour ses étroites relations avec le Hezbollah libanais, bras armé de l’Iran au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
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