En marge de la Haggada de Pessah (vidéo)

Je voudrais vous proposer ici quelques réflexions sur la fête de Pessah.

Dans la guemara, Rabbi Yéhouda fait remarquer que si les 10 plaies d’Egypte sont regroupées par trois sigles c’est pour une raison qui se cache derrière chaque sigle ainsi nous avons « datsakh » qui est le sigle de « dam, tsfardéâ et kinim » (le sang, les grenouilles et les poux) c’est parce que derrière ce sigle se trouvent des sens cachés tels que l’existence divine le deuxième sigle : « âdash » soit : « ârov, déver, shekhin, » (les bêtes sauvages, la peste, les ulcères) le sens caché pour ce groupe est le pouvoir sur la nature, et pour le troisième groupe : « beahab » pour « barad, arbé, hoshekh et bekhorot » (la grêle, les sauterelles, les ténèbres et la mort des premiers nés) pour affirmer s’il en était besoin que rien ni personne n’est comparable à D. dans l’univers tout entier et que Le seul et Unique qui peut agir directement est D. par Lui-Même, directement et sans intermédiaire.

En marge de la première des dix plaies : le sang : tout ce qui était liquide se transforma en sang sans lequel il n’est de vie possible mais en la présence ‘extérieure) duquel toute vie est impossible ainsi, les poissons par exemple n’ont pu survivre et personne n’a pu boire et par la présence du sang dans l’eau la végétation en pâtit.

Les 10 plaies d’Egypte

LE SANG auquel est fait allusion est aussi celui de la brit mila qui fait qu’un être devient partie intégrante du peuple et ce SANG dont nous avons badigeonné les linteaux de nos portes pour sauver nos premiers-nés de la mort infligée aux premiers-nés égyptiens. Ce sang de l’agneau pascal, ce sacrifice nous rappelle que le bélier pris par ses cornes dans le buisson racheta le premier-né d’Abraham. Et, ce double sacrifice, celui du bélier et celui de l’agneau, ont donc un rapport direct avec le rachat du premier-né. Les commentateurs nous enseignent à propos des versets (Ezéchiel XVI, 6 et 8)  où il est écrit bedamayikh hayy (tu vivras dans ton sang) que nous vivons à cause ou plutôt grâce au sang de la circoncision (milah) et du sacrifice pascal ! Et ce qui conforte cette opinion est que dans les deux versets, il est écrit : « je suis passé » dans le sens de « je t’ai observée » mais il y a aussi un autre sens c’est que tout d’abord, toi, tu n’étais qu’une enfant (allusion à la mila) puis, tu es devenue femme (tu as mûri ; femme = la nation juive) et alors, tu as été sauvée par le sacrifice pascal.
Cet agneau, est la représentation d’une idole égyptienne et sacrifier un agneau signifie démystifier cette idolâtrie.

Les TÉNÈBRES : Cette plaie s’est déroulée en deux temps et d’un temps à l’autre les ténèbres se sont épaissies au fur-et-à-mesure au point où les ténèbres sont devenues si palpables aux Égyptiens qu’il leur était impossible de se mouvoir alors que chez les Juifs, les ténèbres ne les empêchaient nullement de bouger et de plus ils voyaient tout.
Rashi et d’autres commentateurs émettent l’opinion selon laquelle pendant ces ténèbres les 4/5 du peuple juif périrent car ils avaient cédé aux coutumes égyptiennes par conséquent le peuple avait considérablement grandi en ce temps où les Hébreux sont devenus un peuple juif ils étaient donc par conséquent près de 3 millions d’êtres mâles de 20 à 60 ans sans compter les femmes les enfants et les vieillards étant donné que nous savons qu’ils étaient 600,000 hommes de 20 à 60 ans à la sortie d’Egypte !!! Ces ténèbres ont donc été l’expression du silence et de la mort car la parole est vie et lumière tandis que les ténèbres sont mort et silence. Le cinquième de la population juive restant en vie cherche chez les Égyptiens non seulement leur salaire dû pendant les 430 ans où ils ont travaillé et ont été réduits en esclavage mais, sur un plan spirituel ils ont recherché les étincelles divines dispersées en Egypte.

LES SAUTERELLES :
Alors que la grêle abime la végétation mais en laisse un peu les sauterelles, elles, détruisent tout de manière irrémédiable tout comme la mort détruit tout sur son passage sans espoir de renaissance.
Voici donc quelques réflexions…………

Caroline Elishéva REBOUH

 

Haggada, haggada voilà Pessah!

La Haggada de Pessa’h qui signifie récit, est un texte utilisé pour la soirée du Seder. Il date de l’époque de la Michna, soit environ deux millénaires, on ignore la date exacte de sa compilation.

Au fil des générations, la Haggada a donné lieu à une vaste panoplie de publications tantôt illustrées, tantôt traduites et/ou commentées.

Avraham Yaari (1899-1966) aurait dénombré, depuis le début de l’impression jusqu’en 1960, 2717 ouvrages différents d’Haggadot de Pessa’h.

Et, plus tard, l’institut israélien de bibliographie en aurait recensé, pour la même période, 4730 ! La version la plus ancienne de la Haggada, telle que nous l’avons aujourd’hui, figure dans le livre de prières de Rabbi Saadia Hagaon (10ème siècle) avec pour seule différence qu’elle ne contient pas de chants liturgiques qui, eux, ont été ajoutés au Moyen-Age.

Le magazine Haguesher propose un petit tour d’horizon de certaines Haggadot historiques.

– Des fragments d’une Haggada de Pessa’h datant d’il y a 900 ans ont été découverts dans la Guéniza du Caire et ont été exposés, il y a quelques années, à la bibliothèque nationale d’Israël à Jérusalem.  Cette Haggada, écrite à la main sur du parchemin, date du 12ème siècle.

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-La « Haggada de Sarajevo » serait, selon les historiens, un cadeau de mariage d’un jeune couple juif de Barcelone, datant du 14ème siècle. Lors de l’Expulsion des Juifs d’Espagne, un réfugié emporte le livre en Italie. Plus tard, un Rabbin transfère cet ouvrage en Bosnie et l’un de ses descendants, Joseph Kohen, la vend au musée national en 1894.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le précieux manuscrit juif aurait été caché dans la grande Mosquée de Sarajevo et, une fois les nazis chassés, la Haggada rejoint le musée national.

En 1992, au début du siège de Sarajevo, les forces serbes bombardent le musée national et d’innombrables trésors sont à jamais perdus mais certains, comme cette Haggada, sont sauvés. Elle passe cette guerre dans le coffre d’une banque et en 2002, le musée national l’accueille dans un écrin de verre.

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– Une autre Haggada exclusive date de 1794. Sa particularité provient du fait qu’elle est la première Haggada ‘hassidique à avoir été imprimée. Après avoir formé leurs communautés et imprimé leurs livres de prières, les ‘Hassidim se préoccupèrent d’avoir leur propre Haggada. Intitulée « ‘Helkat Binyamin », elle fut publiée par l’élève du Maguid de Mézéritch et eut l’approbation du Rabbi Lévy Its’hak de Berditchev.

-La « Haggada de Bordeaux », parue en 1813, est la première qui fut produite en France au 19ème siècle et qui fut manuscrite, enluminée et accompagnée d’une traduction en ancien français. Elle fut écrite par Isaac Soreph et illustrée par son frère Jacob, à l’occasion du mariage de leur neveu et fils Isaac Sorpeh (1793-1861) avec Léa Lévy Alvarés.

– Lors de la Première Guerre Mondiale, plus d’un million de Juifs faisaient partie des armées d’Angleterre, de France, d’Allemagne, de l’Empire austro-hongrois, de Russie et des Etats-Unis. Les Juifs étaient présents dans un camp comme dans l’autre et avaient tous leur propre Haggada de Pessa’h.

Ainsi, « la Haggada de la guerre » qui avait été publiée pour les soldats des armées allemande et austro-hongroise, contenait le texte hébraïque et la traduction allemande ainsi que les portraits de l’Empereur autrichien François-Joseph et de l’Empereur allemand Guillaume II. Quant aux soldats Juifs qui combattaient sur le front opposé, ils étaient équipés de « la prière du soir du Séder » qui avait été imprimée à Calcutta, en Inde.

– Des Haggadot illustrées spécialement conçues pour les enfants. Si de nos jours, les merveilleuses Haggadot illustrées et colorées ne manquent pas, elles ne sont tout de même pas le fruit de l’invention moderne. Une première Haggada pour enfants, intitulée « Haggadah Létinokot chel Beth Rabban », aurait été imprimée en 1865, à Salonique, se trouvant à cette époque sous l’Empire Ottoman. Une autre Haggada intéressante coloréea vec images amovibles a été imprimée en 1936 à Berlin.

– L’histoire qui se cache derrière la Haggada de celui qui fut nommé « Le Dreyfus portugais ». Cette Haggada, parue en 1928 au Portugal, fut intitulée « la Haggada des descendants des Marranes ». Elle fut publiée par Avraham Israël Ben-Roch (1887-1961). Ce dernier était un officier de l’armée portugaise, un héros de la révolution de 1910 et de la Première Guerre Mondiale.

Dans sa jeunesse, il a découvert ses origines juives et s’attacha progressivement à la pratique du judaïsme. Il fonda une communauté à Porto et devint le chef de file des descendants des Marranes. Il fut poursuivi en justice pour une accusation qui avait été montée de toutes pièces contre lui, et il fut également rejeté de l’armée pour des motifs antisémites. Ce n’est que depuis quelques années que son innocence a été officiellement reconnue et que son titre de héros lui fut à nouveau réattribué !

Parfois, la Haggada historique ne tire pas sa particularité du lieu et/ou de la date de son impression, de son fond ou de sa forme mais ce qui la rend unique, c’est l’identité de son propriétaire.

Ainsi, deux Haggadot datant de 1914 ont acquis leur célébrité du fait qu’elles ont appartenu à des grands maîtres de la ‘Hassidout ayant tous deux péri durant la Shoah, l’une appartenait au Rabbi Avraham Dantziger, Admour des ‘Hassidim d’Alexander à Lodz, et la seconde au Admour Rabbi Israël Shapira de Grodinsky.

Yokheved Levy    haguesher.com

PESSAH 5783/ 2023
Début de la fête: mercredi soir 5 avril
Fin de la fête: jeudi soir 13 avril

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