Le Hezbollah, comme l’Iran, peut compter sur l’Europe

Dans un véritable monde postcolonialiste, le président français Emmanuel Macron n’aurait aucune raison d’être au Liban. Alors pourquoi est-il là et pourquoi rencontre-t-il une organisation terroriste meurtrière?

Comment dit-on faire de l’acharnement thérapeutique («battre un cheval mort») en français? Il semble que le président français Emmanuel Macron tente de faire revivre un corps, le Hezbollah, alors même que ce serait mieux pour lui et pour le monde s’il mourait. Ou pour être plus exact, si sa légitimité internationale meurt.

Des pays du monde entier, dont l’Argentine, l’Australie et le Canada, ainsi que des organisations telles que la Ligue arabe, définissent le Hezbollah comme une organisation terroriste. Ceux qui ne désignent pas le Hezbollah dans son ensemble comme une organisation terroriste – comme l’Union européenne, la France et le Japon – définissent au moins son bras militaire comme une entité terroriste. Ce n’est que l’année dernière que d’autres pays comme la Lituanie et l’Autriche ont également commencé à le faire.

Et ce ne sont pas les seuls problèmes auxquels l’organisation a été confrontée récemment. Ces derniers mois, des manifestations populaires ont balayé le Liban. Le Hezbollah, en tant que membre du gouvernement, est considéré par de nombreux manifestants comme responsable de la crise économique et sociale qui a ravagé le pays. Cela a commencé avant même le coronavirus. Il y a même des manifestants courageux qui accusent le Hezbollah d’être obsédé par l’anéantissement d’Israël, ce qui a nui à sa capacité à prendre soin du peuple libanais. Ces tendances ont pris de l’ampleur après l’explosion du port de Beyrouth, qui a causé de lourds dégâts et fait des victimes.

Et puis est venu le président français Emmanuel Macron. Dans un véritable monde postcolonialiste, il n’aurait aucune raison d’être là, si ce n’est pour exprimer sa solidarité et offrir son aide. Mais l’ancienne superpuissance qui dirigeait le Liban entretient toujours des liens étroits avec son ancienne colonie. Macron a pris sur lui de résoudre la crise politique au Liban, une mission qui comprend de fréquentes visites et des réunions avec des hauts fonctionnaires. Il se limite non seulement à des entretiens avec des responsables légitimes et consensuels, mais rencontre également des représentants du Hezbollah.

Comme prévu, le président français n’est pas particulièrement fier de ces rencontres. Devant la caméra, il a même exprimé de vives critiques à l’encontre d’un journaliste du Figaro (Georges Malbrunot) qui a publié un article sur la rencontre. Si seulement il avait pu annoncer que le Hezbollah avait montré une réelle volonté d’accepter de nouvelles règles. Mais le Hezbollah a fait preuve d’un mépris flagrant pour le dirigeant français, au point que des représentants sont sortis d’un dîner avec lui parce qu’il avait apporté du vin.

Tant sur le plan politique que sur le plan de son image, le Hezbollah est en train de mourir, et il vaudrait mieux que les dirigeants occidentaux laissent faire. Il est presque inconcevable que dans certains cercles, notamment les médias libéraux, les gens soient choqués que Macron admoneste les reporters du Figaro, et non pas que le chef d’une nation qui se définit comme éclairée soit prête à donner une légitimité à une organisation meurtrière qui tient tout un pays en otage. Macron prétend même ne pas approuver la distinction entre les ailes politique et militaire du Hezbollah.

Ce n’est pas étonnant, vraiment. L’Iran, qui finance le Hezbollah et le soutient, est traité de la même manière. Un pays qui finance le terrorisme, qui aspire à s’étendre dans tout le Moyen-Orient, et qui est également en pleine crise économique et politique profonde, peut compter sur l’Europe pour le sortir de la boue au lieu de laisser son régime extrémiste s’effondrer.

israelhayom.com

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Edmond Richter

Une branche militaire et une branche politique ? Vraiment Le Drian ? (Dreuz)
Je pourrais citer les témoignages des experts les plus reconnus et des diplomates les plus honorables, dresser la liste des pays, occidentaux comme arabes, qui refusent le façonnage de cette distinction, de ces deux branches qui n’existent pas. Je préfère citer le Hezbollah lui-même :

Naim Qassem (ou Kassem), secrétaire général adjoint du parti a affirmé (1) en 2009 :
« Khamenei fixe pour nous les lignes directrices générales qui nous libèrent de toute culpabilité et nous confèrent une légitimité ».

Qassem a souligné que le Hezbollah ne peut pas lancer une opération contre Israël sans justification religieuse de la part du guide suprême iranien.

https://www.ajc.org/news/setting-the-record-straight-on-hezbollah-full-report
Le 24 juillet 2013, dans un discours lors de la cérémonie annuelle de l’Iftar central du Comité des femmes, Sayyed Hassan Nasrallah déclarait qu’il n’existe qu’un seul Hezbollah :
« La distinction entre l’aile militaire et l’aile politique est une innovation, et la seule sanction de l’aile militaire n’aura aucun effet au-delà du symbolique et du psychologique, car le Hezbollah n’a pas de telles divisions internes. »

Naim Qassem a également déclaré explicitement :
« Nous n’avons pas une aile militaire et une aile politique ; nous n’avons pas le Hezbollah d’un côté et le parti de la résistance de l’autre… Chaque élément du Hezbollah, des commandants aux membres ainsi que nos différentes capacités, est au service de la résistance ».

« Le Hezbollah a une direction unique… La même direction qui dirige le travail parlementaire et gouvernemental mène également des actions de jihad dans la lutte contre Israël. »

Il a ajouté : « Nous n’avons pas une aile militaire et une aile politique ; nous n’avons pas le Hezbollah d’un côté et le parti de la résistance de l’autre ».

Qassem avait déjà précisé qu’il n’existait qu’un seul Hezbollah, dans une interview (1) publiée dans le journal du mouvement, Al-Ahad, le 21 août 1992 :
« Le Hezbollah a décidé qu’il doit agir pour fournir une représentation au mouvement luttant contre l’ennemi israélien, qui servira de fer de lance au mouvement de résistance contre l’occupation israélienne et qui réunira autour de lui tous les partis luttant contre l’ennemi sioniste….

Notre participation au parlement ne changera pas les principes que nous défendons et nous continuerons à lutter…

Notre lutte à l’intérieur du parlement sera menée simultanément avec la lutte à l’extérieur. Je tiens à souligner que notre participation aux élections ne nous fera pas renoncer à nos principes et qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur à cet égard ».

https://www.ajc.org/news/setting-the-record-straight-on-hezbollah-full-report
En 1992, Muhammad Fanish, un membre éminent du Hezbollah et son représentant au Parlement à l’époque, a déclaré :
« Notre entrée au parlement est une forme de résistance au niveau politique. En effet, il est naturel pour les membres de la résistance d’avoir une béquille politique pour les soutenir. C’est parce que la résistance armée a besoin d’une assistance dans l’arène politique… Notre entrée au Parlement est un facteur qui aide la résistance armée contre l’occupation ».

Entretien avec Muhammad Fanish, Aliwaa, 16 septembre 1992.
En juin 1996, Fanish déclarait :
« La résistance sous toutes ses formes est légitime tant dans la sphère de l’activité militaire du djihad que dans la sphère de l’activité politique, dans la sphère de l’activité culturelle… « 

Entretien avec Muhammad Fanish, Radio Kol Ha’am, 18 juin 1996.
En 2002, il a affirmé que :
» l’on ne peut pas séparer la branche militaire et la branche politique du Hezbollah ». Il convient de noter que Muhammad Fanish était l’un des ministres du Hezbollah au sein du gouvernement libanais.

Muhammad Fanish, Al-Manar, 18 janvier 2002.
En 2000, Naim Qassem, député de Nasrallah et membre du Conseil de la Choura, a résumé la nature et le rôle de ce Conseil. Il a déclaré :
« le Hezbollah a une seule direction – le Conseil de la Shura qui décide et gère toutes les activités politiques, le djihad, culturelles et sociales…

Le secrétaire général du Hezbollah est à la tête du Conseil de la Shura ainsi que du Conseil du djihad, ce qui signifie que nous avons [une] direction et une administration ».

Al-Mustaqbal, 31 décembre 2000.

Rosa SAHSAN

Vous écrivez le Hezbollah, comme l’Iran peut dépendre de l’Europe?
Voyez vous moi j’aurais écris: le Hezbollah, comme l’Iran peut
COMPTER sur l’ Europe.
ROSA