La Russie n’avait d’autre choix que de fuir Kherson – général ukrainien

Nous avons rapporté plus tôt les propos tenus par le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valeriy Zaluzhny , affirmant qu’il ne pouvait ni confirmer ni infirmer le retrait de la Russie de Kherson. Pour en revenir au message de Telegram de Zaluzhny, cependant, certains de ses commentaires sont plus directs – surtout maintenant que nous savons que la retraite a commencé.

Il dit que les troupes russes n’avaient « pas d’autre choix que de fuir » Kherson, en raison du travail acharné de ses hommes, notamment en reprenant jusqu’à « 1 381 km² » de territoire.

Les combattants ukrainiens ont détruit les lignes de ravitaillement de leur ennemi et « poursuivront l’opération offensive selon notre plan », ajoute Zaluzhny.

Moscou a décrit la situation comme une « manœuvre » de ses hommes – pas un retrait – mais Kyiv n’est pas d’accord. Ce n’est pas une surprise, les revendications et les demandes reconventionnelles ont été une caractéristique majeure de cette guerre.

Guerre d’Ukraine : les États-Unis estiment à 200 000 le nombre de victimes militaires de tous bords.

Le général américain le plus haut gradé estime qu’environ 100 000 soldats russes et 100 000 ukrainiens ont été tués ou blessés dans la guerre en Ukraine.

Le général Mark Milley, président des chefs d’état-major interarmées américains, a également suggéré qu’environ 40 000 civils étaient morts après avoir été pris dans le conflit. Les estimations sont les plus élevées jamais proposées par un responsable occidental.

Il a également déclaré que les signes indiquant que Kyiv était disposé à reprendre les pourparlers avec Moscou offraient « une fenêtre » pour les négociations.

Ces derniers jours, l’Ukraine a fait part de sa volonté de tenir des discussions avec Moscou, après que le président Volodymyr Zelensky a abandonné une demande selon laquelle son homologue, Vladimir Poutine, doit être démis de ses fonctions avant que les négociations puissent reprendre.

Mais s’exprimant à New York, le général Milley a ajouté que pour que les pourparlers réussissent, la Russie et l’Ukraine devraient parvenir à une « reconnaissance mutuelle » qu’une victoire en temps de guerre « n’est peut-être pas réalisable par des moyens militaires, et vous devez donc vous tourner vers autres moyens ».

Le général en chef – qui est le plus haut conseiller militaire du président Joe Biden – a déclaré que l’ampleur des pertes pourrait convaincre Moscou et Kyiv de la nécessité de négocier au cours des prochains mois d’hiver, lorsque les combats pourraient ralentir en raison des conditions glaciales.

« Vous voyez bien plus de 100 000 soldats russes tués et blessés », a déclaré le général Milley. « Même chose probablement du côté ukrainien. »

L’Ukraine et la Russie gardent jalousement leur nombre de victimes.

La dernière mise à jour de Moscou en septembre indiquait que seulement 5 937 soldats avaient été tués depuis le début du conflit, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou rejetant les informations faisant état d’un nombre de morts nettement plus élevé.

L’estimation du général Milley est nettement plus élevée. En comparaison, on estime que 15 000 soldats soviétiques sont morts dans le conflit afghan de 1979-89.

  • Combien de personnes sont mortes en Ukraine ?

L’Ukraine s’est largement abstenue de donner des chiffres sur les victimes. Mais en août, le commandant en chef des forces armées, Valeriy Zaluzhniy, a été cité dans les médias ukrainiens disant que 9 000 soldats ukrainiens étaient morts jusqu’à présent.

L’ONU a déclaré qu’elle ne considérait pas les chiffres publiés par les personnes impliquées dans le conflit comme fiables.

« Il y a eu énormément de souffrance, de souffrance humaine », a déclaré le général Milley. Il a également noté qu’entre 15 et 30 millions de réfugiés ont été créés depuis que la Russie a lancé son invasion le 24 février.

L’ONU a enregistré 7,8 millions de personnes comme réfugiés d’Ukraine à travers l’Europe, y compris la Russie. Cependant, ce chiffre n’inclut pas ceux qui ont été forcés de fuir leur foyer mais qui sont restés en Ukraine.

Mercredi, Moscou a annoncé que ses troupes commenceraient à se retirer de la ville clé du sud de Kherson – la seule grande ville à tomber aux mains des forces russes.

Le général Milley a déclaré que si les « indicateurs initiaux » suggéraient qu’une retraite avait commencé, il a observé que la Russie avait amassé environ 20 à 30 000 soldats dans la ville et que le retrait pourrait prendre plusieurs semaines.

« Ils ont annoncé publiquement qu’ils le faisaient. Je pense qu’ils le font afin de préserver leur force pour rétablir les lignes défensives au sud du [Dniepr], mais cela reste à voir », a-t-il déclaré.

La nouvelle du retrait de la Russie de Kherson intervient après que le président russe Vladimir Poutine a appelé quelque 300 000 réservistes pour combattre en Ukraine en septembre. Des experts militaires occidentaux et ukrainiens affirment que le besoin de mobilisation a montré que les troupes russes échouaient gravement sur le champ de bataille en Ukraine.

JForum et BBC

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