Un nouveau rapport détaille la montée de l’antisémitisme dans le Kentucky
Le document de huit pages relate mois après mois une série de crimes haineux et de harcèlement anti-juif dans l’État du Kentucky.
PAR DAVID SWINDLE
(5 janvier 2023 / JNS) D’une tentative de meurtre d’un candidat juif à une fonction politique, à une alerte à la bombe dans un centre communautaire juif, en passant par la large diffusion de propagande haineuse par des groupes suprémacistes blancs, le Kentucky a connu une augmentation notable de l’antisémitisme dans 2022.
Maintenant, le Conseil juif du Kentucky (KJC) tire la sonnette d’alarme avec son tout premier rapport documentant une vague d’antisémitisme dans l’État de Bluegrass – 30 incidents, pour être exact, au cours de l’année écoulée.
« Malheureusement cette année, nous avons vu de l’antisémitisme dans le Kentucky provenant de diverses sources », a déclaré le représentant du KJC, le rabbin Shlomo Litvin, à JNS. « Il y a eu quelques incidents suprématistes blancs, et nous avons également vu une augmentation massive du culte de la haine des Israélites noirs hébreux, qui n’a fait que s’intensifier dans le sillage de Kyrie [Irving] et Kanye [West] ».
Litvin a également noté des expressions d’antisémitisme moins manifestes mais toujours destructrices, commentant : « Nous avons également vu des problèmes répétés dans la sphère politique, ainsi que dans les médias, mais pas aussi graves que l’antisémitisme fréquent dans le New York Times . ».
Le rapport de huit pages relate mois après mois une série de crimes haineux et de harcèlement anti-juif dans le Kentucky.
En janvier, le Kentucky Black Student Union a reçu une série de dépliants contenant des tropes antisémites et une liste de personnalités juives. En février, Quintez Brown a tenté d’assassiner le candidat juif à la mairie Craig Greenberg. Brown avait précédemment publié une rhétorique antisémite et rencontré un chef haineux d’un groupe « israélite » hébreu noir.
En février, les législateurs des États ont également utilisé le terme offensant «Juif-les-bas» et ont ensuite rencontré des dirigeants juifs en signe de repentir. Ces politiciens étaient républicains Rick Girdler et Walker Thomas, ce dernier qui a admis que c’était une « seconde nature » pour lui d’utiliser un tel langage. En outre, la Nation of Islam a contacté les législateurs des États et les a exhortés à agir contre la communauté juive.
En mars, le Parti libertaire du Kentucky a poursuivi son histoire de rhétorique offensive et « a doublé ses précédents messages antisémites, bloquant finalement les dirigeants et les organisations juives », selon le rapport. Le Courrier Journal du Kentucky a publié un éditorial d’un militant qui comparait un rabbin local à Louis Farrakhan et Adolf Hitler, paragraphes que le journal a ensuite rétractés. Le 23 mars, le Centre communautaire juif de Louisville a reçu une alerte à la bombe, provoquant la fermeture du bâtiment pour la journée.
Le mois d’avril a vu la distribution de dépliants antisémites par un groupe suprémaciste blanc, ce qui, selon le rapport, « s’est produit plus d’une douzaine de fois au cours des derniers mois ».
En mai, le Centre étudiant juif de l’Université du Kentucky a été menacé de violence lorsqu’un étudiant a crié «tuez les k***s» au directeur du centre. Dans un article du Courier Journal , un groupe d’activistes a minimisé les incidents antisémites et a accusé la communauté juive de « crier au loup ».
En juin, un candidat à la Kentucky State House s’est engagé dans la minimisation de l’Holocauste sur Twitter, « faisant des comparaisons entre les dirigeants nazis et les élus du Kentucky, et comparant la politique du Kentucky aux décrets sur l’Holocauste », indique le rapport. D’autres activités antisémites sur les réseaux sociaux de la part de dirigeants politiques du Kentucky ont fait surface en juillet, le Parti républicain du comté de Bracken attaquant le nouveau directeur du Bureau américain de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs, Steve Dettlebach, en tant que « militant juif anti-armes à feu ». d’une « junte juive ».
En août, la maison d’une famille juive à Louisville a été dégradée par des graffitis antisémites. Aucune arrestation n’a été effectuée. En septembre, un candidat écrit au Sénat américain a lancé un site Web rempli de rhétorique d’inspiration nazie et a publié un livre intitulé « My Struggle 2 ».
En novembre, avec la montée du sentiment antisémite inspiré par le rappeur Ye (anciennement Kanye West) et la star du basket Kyrie Irving, un dirigeant de Louisville a défendu l’approbation par Irving d’un film négationniste prônant la violence contre les Juifs. Le mouvement Black Hebrew Israelite a organisé un événement à la bibliothèque publique gratuite de Louisville, dénonçant la communauté juive comme de « faux juifs ».
Enfin, décembre a conclu l’année avec deux épisodes de harcèlement antisémite sur le campus. Un étudiant de l’Université du Kentucky a été harcelé verbalement alors qu’il préparait des articles au Jewish Student Center. Le 9 décembre, le rabbin de l’université a été menacé de violence lorsqu’un automobiliste de passage a déclaré « Kanye a raison », une déclaration de plus en plus courante des antisémites.
En 2021, le Kentucky est devenu le premier État américain à adopter la définition de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) .
Litvin a proposé une double prescription sur la manière de lutter contre l’antisémitisme dans son État et plus largement.
« Je crois que toutes ces questions ont la même réponse, qui réside dans l’éducation et la promotion d’une société morale », a-t-il déclaré. « L’antisémitisme ne peut pas prendre racine dans un lieu de moralité, et il est beaucoup plus difficile de haïr ceux que vous connaissez. »
PAR DAVID SWINDLE JNS
Le représentant du Conseil juif du Kentucky, le rabbin Shlomo Litvin (photo), a déclaré à JNS : « Malheureusement cette année, nous avons constaté de l’antisémitisme dans le Kentucky provenant de diverses sources ». Photo : Avec l’aimable autorisation du rabbin Litvin.
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