Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, US President Donald Trump, Minister of Foreign Affairs and International Cooperation of the UAE Abdullah bin Zayed Al Nahyan and Abdullatif bin Rashid Al-Zayani, Minister of Foreign Affairs of Bahrain attend the Abraham Accords Signing Ceremony at the White House in Washington, USA, September 15, 2020. Photo by Avi Ohayon/GPO ***GOVERNMENT PRESS OFFICE HANDOUT, EDITORIAL USE ONLY/NO SALES***

Les élections mettent fin au plan de rétablissement de la paix de Trump- Netanyahu

Mais personne ne pourra vraiment imaginer ce qu’aurait pu apporter le dernier mois de mandat de Trump gâché par le syndrome quasi-prostatique israélien d’aller aux urnes tous les quelques mois et demis.

Donald Trump et Benjamin Netanyahu. (crédit photo: AMMAR AWAD / REUTERS)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu.
(crédit photo: AMMAR AWAD / REUTERS)

L’effondrement du cinquième gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, sept mois seulement après sa formation, met un terme soudain et dramatique au rythme vertigineux des succès fulgurants par lesquels quatre pays arabes et musulmans ont déclaré la normalisation des relations avec Israël.

Certes, la vague diplomatique de rétablissement de la paix était sur le point de prendre fin le 20 janvier, lorsque le président américain Donald Trump quittera ses fonctions et que le président élu américain Joe Biden entre à la Maison Blanche.

Mais l’administration Trump a montré que lorsqu’il s’agit d’élargir les liens d’Israël avec le monde arabe et musulman, chaque jour compte, en particulier lorsque de tels jours ont amené des accords qui, il y a encore six mois, semblaient être une mission impossible.

En quatre mois, l’administration Trump a négocié la ratification d’accords de normalisation avec les Émirats arabes unis et Bahreïn et a obtenu des déclarations d’intention du Soudan et du Maroc d’établir des relations diplomatiques complètes avec Israël.

C’est un bilan inouï dans une région où, jusqu’en septembre, Israël n’avait conclu des accords de paix qu’avec deux pays: l’Égypte, un accord signé en 1979, et la Jordanie, en 1994.

On ne pouvait donc qu’imaginer ce que pourrait apporter le dernier mois de mandat de Trump. L’idée d’un autre accord ou deux, voire trois, avant le 20 janvier semble soudain raisonnable et plausible. Oui, même en tenant compte de Noël et du Nouvel An.

Lorsqu’il s’agit de créer un nouvel axe d’alliances au Moyen-Orient, c’est clairement une administration qui ne dort pas.

L’effondrement du gouvernement israélien n’empêchera pas l’équipe de rétablissement de la paix de Trump, dirigée par le conseiller spécial de la Maison Blanche Jared Kushner, d’annoncer les enveloppes de nouveaux accords.

Ils le pourraient très bien. Le ministre de la coopération régionale, Ofir Akunis, a déclaré à Ynet qu’il s’attend à ce qu’un cinquième accord soit conclu dans les semaines à venir.

C’est juste que le gouvernement boiteux d’Israël, qui devrait ratifier et cimenter les accords, n’a plus le pouvoir qu’il avait la veille à peine. Et le gouvernement de Trump n’a plus le temps. Même du côté des États-Unis, il est devenu spéculatif de s’interroger sur le niveau de levier dont dispose une administration sortante pour prendre le type d’engagements requis par ces accords.

Cela comprend la vente d’avions de combat avancés F-35 aux Émirats arabes unis et des milliards de dollars d’aide financière au Maroc.

Désormais, tout accord serait conclu par deux gouvernements, Israël et les États-Unis, qui n’ont tous deux qu’une emprise ténue sur le pouvoir; et pire, il y aura maintenant un décalage entre le début du processus et son achèvement éventuel.

Du côté des États-Unis, Biden a apporté son soutien aux accords d’Abraham, mais certaines des politiques dont il a déjà parlé pourraient lui rendre la tache plus difficile s’il devait être le seul à consommer les accords (comme les F-35 émiratis qui gênent son ralliement au JCPOA iranien sans conditions).

Au cœur des accords se trouve la formation d’une alliance contre l’Iran, une décision pour laquelle l’administration Trump est prête à investir. Biden pourrait vouloir adopter une approche plus conciliante à l’égard de l’Iran et serait disposé à offrir moins à toute coalition adverse en formation. Il a également des préoccupations concernant les droits de l’homme  (Arabie Saoudite, Kashoggi, Emirats, nouveaux « scandales NSO israélien contre des « journalistes-militants Frères Musulmans d’Al Jazeera, etc. ) qui ne sont pas une priorité pour Trump.

En outre, il faudra du temps à l’administration Biden pour reprendre là où l’administration Trump s’était arrêtée.

Du côté israélien, cela pourrait prendre jusqu’à avril ou mai avant qu’un gouvernement ne soit formé, mais une autre élection non concluante, qui est possible, pourrait conduire à une autre énième élection et ainsi de suite si on n -e met pas un terme raisonnable à cette crise constitutionnelle ou de leadership.

Tous les mois pendant lesquels Israël sera sans gouvernement pleinement opérationnel représentent le moment où une crise régionale pourrait faire échouer un accord qui n’a pas été ratifié et dont les détails sont encore en discussion.

C’est en fait étonnant que l’administration Trump ait magistralement progressé au Moyen-Orient.

Trump n’aurait pas pu être plus clair lors de son entrée en fonction en déclarant qu’Israël serait l’une de ses priorités politiques. Il a embarqué tôt dans ce projet, avec un voyage dans la région au cours de sa première année, y compris une annonce que Jérusalem est la capitale d’Israël, et il a transféré l’ambassade des États-Unis à Jérusalem l’année suivante.

Le problème n’était pas l’engagement ou la vision; au contraire, une crise électorale israélienne sans précédent lui a volé un temps précieux. Contrairement à la plupart des présidents américains qui avaient quatre ans pour imposer sa marque, Trump en avait moins de trois.

Depuis décembre 2018, il n’a eu que sept mois au cours desquels il pouvait mener à bien toute initiative diplomatique. En effet, au cours des deux dernières années, il n’y a eu qu’une période de sept mois – de mai à décembre de cette année – où il y disposait d’un gouvernement israélien qui pouvait être son partenaire à part entière dans le rétablissement de la paix.

Les historiens se demanderont quel impact Trump aurait pu avoir sur la région et les opportunités perdues si Israël avait eu un gouvernement pendant cette période.

Il y avait quelque chose d’étrangement symbolique dans le dernier acte du gouvernement de Netanyahu.

A Rabat, des responsables israéliens, américains et marocains ont parlé de paix et se sont engagés à œuvrer à la pleine normalisation des relations. Puis, à Jérusalem, précisément au même moment, la Knesset s’est dispersée, faisant tomber le rideau sur cet accord avant l’acte final.

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ixiane

Il serait temps qu’ ISRAEL change son mode d’élections !! 2 tours ….. au lieu de tourner en rond pendant des mois voire années !!!