La Chine ne joue plus le rôle que bien des pays occidentaux espéraient d’elle. En 1997, elle avait sorti l’Asie de la crise. En 2008, elle avait servi de moteur à la reprise mondiale.

C’est encore la Chine qui s’était alliée aux Américains contre les talibans. Elle avait fini par adhérer à l’OMC et aux accords sur le climat.

Mais en quelques années, la Chine est devenue un facteur d’instabilité mondiale.

C’est elle qui a déclenché la crise de la pandémie de COVID-19 en cachant au monde la gravité de la transmission. Elle avait pourtant subi la pénible expérience du SRAS en 2003 et ses dirigeants avaient juré que plus jamais un tel cafouillage ne se produirait. La Chine a bénéficié de multiples passe-droits parce qu’elle était une économie en voie de développement. Mais alors qu’elle est devenue la plus grande économie au monde, elle continue à réclamer les mêmes privilèges destinés aux pays pauvres.

Les dirigeants chinois avaient signé un accord selon lequel Pékin ne devait pas s’ingérer dans les affaires de Hong Kong avant 2047. Mais les dirigeants chinois sont entrés dans les affaires intérieures de Hong Kong et ils ont déstabilisé la ville. Pire, ils y ont écrasé le mouvement démocratique. À présent, le gouvernement chinois se tourne vers Taïwan. L’île s’était pourtant rapprochée de la Chine continentale. Un modus vivendi s’était installé entre Taïpei et Pékin. Le conflit aurait pu se résoudre pacifiquement, en laissant le temps faire son travail. Mais la Chine continentale est devenue totalitaire. Aujourd’hui plus que jamais, elle effraie les Taïwanais.

Rôle négatif de Xi Jinping

Derrière cette évolution négative de la Chine se trouve un homme : Xi Jinping. Il a choisi Mao Zedong comme exemple. Et comme si Mao était retourné au pouvoir, mais cette fois à la tête d’une Chine en passe de devenir une superpuissance, il bouscule l’ordre mondial que des générations avaient créé avant lui. La Chine est une des plus grandes puissances scientifiques au monde, mais elle ne partage plus les résultats de ses découvertes, sous prétexte de sécurité nationale. La Chine possède une des armées les plus puissantes au monde, mais elle soutient des États qui sont au ban de la société internationale : le Venezuela, l’Iran, la Birmanie, la Corée du Nord, etc.

La Chine est à la tête d’un des appareils diplomatiques les plus puissants de la planète, mais ses représentants se lancent dans une rhétorique hargneuse et dans les prises d’otages. Elle plaide pour la réduction des gaz à effet de serre, mais pousse des projets de centrales au charbon dans les pays en voie de développement. Elle essaie de convaincre le monde que les droits collectifs sont respectés sur son territoire, mais elle persécute plus que jamais plusieurs de ses minorités, dont les Ouïghours.

Folie et incompétence

Depuis que Xi Jinping a pris le pouvoir, le système de justice de la Chine a régressé, sa dette a explosé, sa faible liberté de presse s’est effondrée et ses citoyens ont peur de s’exprimer. Il aurait pu en être autrement. La Chine aurait pu renforcer son rôle de stabilisateur mondial. Elle aurait pu devenir un exemple de liberté et de modernité. Malheureusement, la Chine de Xi Jinping fonce en direction inverse. À présent que le monde est débarrassé du triste clown qui dirigeait les États-Unis, les regards se tournent de plus en plus vers le dictateur qui est à la tête de la Chine, en se demandant si la folie et l’incompétence n’ont pas déménagé en Chine.

Nous revoici en pleine guerre froide

Il y a quelques semaines, à Anchorage, en Alaska, les diplomates chinois ont violemment accusé les États-Unis d’entraver le commerce avec la Chine et d’entretenir une mentalité de guerre froide. Signe que les relations entre les deux États sont extrêmement mauvaises, le dîner qui devrait réunir les diplomates chinois et américains a été annulé.

Entrons-nous dans une nouvelle guerre froide ? Selon toute vraisemblance, oui. Mais il existe des différences entre cette nouvelle guerre froide et celle qui a opposé les États-Unis et l’Union soviétique. Une guerre froide est une guerre entre deux superpuissances qui sans jamais s’affronter directement, se livrent des combats armés par l’intermédiaire de leurs alliés. Une guerre froide risque toujours de dégénérer en guerre chaude, c’est-à-dire en affrontements directs entre les deux superpuissances.

La guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique est souvent divisée en deux périodes. La première commence en 1947, quand H. Truman annonce des mesures d’endiguement de l’avancée soviétique et se termine en 1962, avec la résolution de la crise des missiles de Cuba. La seconde commence en 1979 avec l’invasion soviétique de l’Afghanistan et se termine en 1989 avec le démantèlement du mur de Berlin. La nouvelle guerre froide contre la Chine aurait des différences et des ressemblances avec celle menée contre l’Union soviétique.

Différences

Plusieurs éléments sont différents. D’abord, la Chine n’est pas encore une superpuissance, tandis que les États-Unis le sont de moins en moins. Ensuite, l’URSS disposait de beaucoup plus d’alliés militaires que la Chine. L’URSS diffusait à travers le monde une idéologie communiste qui avait séduit de nombreux intellectuels chez les alliés américains. Par contre, la puissance économique de la Chine est beaucoup plus considérable que celle dont l’Union soviétique n’a jamais disposé.

Ressemblances

Les ressemblances sont nombreuses. La Chine et les États-Unis sont engagés dans une lutte d’influence idéologique à l’échelle mondiale. Le gouvernement de Xi Jinping définit le modèle chinois par opposition au modèle américain. Le modèle chinois ferait une large place aux droits collectifs, tandis que le modèle américain serait individualiste, raciste et très inégalitaire. Selon le gouvernement américain, le modèle chinois est dictatorial et il devient totalitaire.

Lors de la première guerre froide, les États-Unis avaient déployé le plan Marshall dans le but d’aider leurs alliés, mais aussi pour étendre leur commerce et leur influence. Les nouvelles routes de la soie peuvent être comparées à ce plan, sauf que c’est la Chine qui en est la clef de voûte. En parité de pouvoir d’achat, la Chine est la plus grande économie du monde, loin devant les États-Unis.

Enfin, les États-Unis disposaient d’un armement plus moderne que celui des Soviétiques. L’armement chinois est comparable, sinon plus moderne, que celui des Américains, mais l’armée chinoise possède peu de bases militaires à travers le monde (en comptant les bases déguisées en bases scientifiques) et elle n’a pas encore la possibilité de combattre loin des frontières chinoises.

Tous les ingrédients d’une guerre froide sont donc présents.

LOÏC TASSE

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red

je vous rejoint sur ce parti pris anti trump scandaleux .

pire que cela les chiffres econonomiques sont biaisés :
en effet ils disent que sur le plan économique la chine est 1ere sur le plan du PIB bien avant les USA :
or il faut comparer le PIB per capita c’est a dire par tete d’habitants et là les chiffres changent : les USA sont 1er mondial avec 55 805 $ par habitant et par an
la chine est 85e dans le monde bien loin derriere les USA avec 15 500 $ par habitant par an.

de plus le PIB chinois a une faible creation de valeur ajoutée car il produit énormément de produit de consommation courante facilement copiables et utilisant énormément de Main d’oeuvre faiblement payee qui constitue une « rente de situation » qui s’épuisera un jour avec la hausse obligatoire des salaires et du niveau de vie.
les usa produisent des produits et services à fortes valeurs ajoutées difficilement copiages comme la hight tech etc.

Damran

@ Red,
La Chine a plus que profité de sa situation de nation privilégiée qui lui a permis d’exporter massivement ses produits, pratiquement sans payer de taxes.
C’est Deng Xiaoping qui a fait sortir la Chine de la misère et de la famine, après qu’il ait négocié sa reconstruction économique avec Henry Kiesinger, le secrétaire d’Etat de Nixon, qui lui a accordé de grandes facilités financières.
Les Chinois qui ne comprennent pas la « propriété intellectuelle » copient et exportent à des prix très bas, par centaines de millions d’exemplaires, des produits sur lesquels ils ne versent aucun centime aux ayant-droits.
Les Chinois pillent sans cesse des sites informatiques pour voler les technologies qu’ils sont incapables de créer, ce qui leur a permis de rattraper leur retard sans investir dans des laboratoires de recherches & développement.
Comme le disait à l’époque Steve Jobs : Les Chinois savent fabriquer les iPhones, mais ils sont incapables de les inventer. Tout est dit.
Lorsqu’on se promène en Chine, toutes les femmes portent des sacs « Gucci » contrefaits vendus pour quelques dizaines d’euros, sans parler des « Nike » et autres grandes marques.
Ils font fabriquer plusieurs produits par des enfants, tandis que des prisonniers participent à la production d’articles, sans parler du dumping omniprésent.
TRUMP a réussi un coup de maître, pendant que des zexperts en âneries qui squattent les plateaux de télé, ont évoqué une « guerre commerciale » qui n’était qu’un « ajustement »….

Damran

L’analyse de Loïc TASSE est un modèle du genre, tout est réel et bien explicité.
Pour avoir vécu plusieurs années en Chine, la description qui en est faite est incontestable.
Subitement, en cours de lecture, on tombe sur une phrase indigne, complètement débile, dans laquelle « TRUMP le fou dangereux » est très sérieusement mis en cause :
« À présent que le monde est débarrassé du triste clown qui dirigeait les États-Unis… ».
Comment écrire pareille saloperie complètement erronée, sans la justifier ???
Le grand Président TRUMP a été le seul dirigeant du monde à s’opposer frontalement contre l’hégémonie chinoise à qui il n’a fait aucun cadeau, l’a taxée lourdement et et a dénoncé sans cesse, son hégémonie, ses vols de technologies et ses graves manquements.
Si les fascistes « Démocrates » ne lui avaient pas volé la victoire après un Coup d’Etat bien ficelé, il serait allé plus loin dans ses sanctions qui auraient mis à mal la dictature chinoise.
Comment expliquer que ce « triste clown » ait pu réaliser pareil coup de maître ?
L’auteur pense-t-il que la momie ressuscitée Barak Obiden fera mieux que le « clown TRUMP » ?
La véritable folie est celle qui habite les cerveaux dérangés de certains commentateurs et des zexperts en cacahuètes grillées, qui ne sont là que pour cracher sur TRUMP le « fou dangereux », sans en expliquer les motifs/raisons, dans le style de l’Agence France Poubelle.
Quel dommage qu’un si bel article ait été pollué par une saloperie indigne et injustifiée….