KeDoChiM: quels chemins pour s’élever? Vidéo

Succédant à la mort des fils d’Aharon, se trouve une parasha dont la thématique est entièrement consacrée à la Sainteté à propos de laquelle se posent des questions telles que: comment parvenir à la sainteté? Qu’est-ce-que la sainteté?

Tout au long de cette péricope, HaShem transmet à Moïse les différents chemins à emprunter pour que chacun puisse arriver à atteindre la sainteté: par la conduite : à table, avec notre prochain, dans notre vie sociale et intime et, ainsi, l’homme peut atteindre la perfection et la sainteté.

Il existe une autre façon de bien se conduire et de satisfaire notre Père Céleste: ne pas succomber à la facilité et imiter les autres peuples car, la finalité du peuple Juif est de servir d’exemple aux autres peuples et de leur servir de guide spirituel et non le contraire.

En effet, le peuple juif, durant 410 ans, a été confronté à l’exemple d’une civilisation qui avait réussi à atteindre le plus haut degré d’impureté sociale et morale.

Au cours des 10 plaies infligées aux Égyptiens, les Juifs que D. avait jugés « irrécupérables » sont morts durant la plaie des ténèbres et, tous ceux qui ont éprouvé la longanimité divine par leurs actes divers, ont disparu au cours des pérégrinations dans le désert.

Ainsi, les mitsvoth contenues dans la Torah devront servir de « garde-fou » à un peuple pour lequel D. a opéré tant de prodiges et de miracles.

La Sainteté vers laquelle le Juif doit se hisser est telle qu’elle se situe à tous les degrés et dans tous les domaines ainsi, l’habit, l’habitat, l’alimentation, la façon de se conduire, celle d’évoluer au travail ou dans le proche environnement: la sainteté doit être décelable à tous les niveaux et en tous temps.

Lorsque le thème de la lèpre a été abordé, il s’agissait, en « diagonale » de pureté mais aussi de sainteté et nous retrouvons dans la lèpre les domaines que l’impureté – physique et morale – peut atteindre : ainsi le corps peut être touché, mais les vêtements et dans les cas extrêmes les murs-mêmes de la maison peuvent être entachés.

Ici, dans « aharé-mot et kedoshim », l’impureté dont l’homme peut se rendre coupable atteint la personne physique et à travers le corps, elle atteint sa descendance, par ses actes elle peut atteindre sa demeure et par ses paroles, jusqu’au terrain sur lequel l’homme évolue.

La Terre, le pays, ארץ eretz en hébreu c’est cette petite parcelle de terre que le Créateur a donné à Son peuple pour qu’il y vive et qu’il y exerce son sacerdoce. A la lecture du chapitre XVIII du Lévitique, verset 25, nous rencontrons une figure inhabituelle.

Lors de la lecture de la Haggada à Pessah nous avons souvent entendu des métaphores telles que la main puissante de D. etc. ici nous nous trouvons devant une autre métaphore : la personnification de la Terre d’Israël.

Elle a « bu » le sang d’Abel. Nous retrouverons plus loin encore cette même métaphore : lorsqu’elle va ouvrir sa bouche pour « avaler » les impies.

Ici D. nous avertit : tenez-vous à l’écart des iniquités sinon : « la terre vomira ses occupants » ! Que devons-nous entendre par ceci ? La conduite de l’homme vis-à-vis de lui-même ou vis-à-vis de son prochain a-t-elle une incidence sur la terre ?

Les peuples qui habitaient ce petit pays, se sont rendus coupables d’iniquité, d’impureté. Lorsque D. a demandé des comptes au pays, la terre « a pris conscience » que l’impureté dépassait ce qu’elle pouvait supporter ce qui a provoqué le vomissement de ses habitants. Tout se passe comme si la terre, qui par ailleurs, boit le sang des victimes, dépasse un seuil de tolérance au-delà duquel il est impossible de continuer à résider sur cette terre, si l’on n’obéit pas à certains critères.

L’impureté se communique au corps, à l’esprit, aux meubles, au sol et même aux murs. C’est la raison pour laquelle, il arrive toujours un moment où des comptes doivent être réglés et où un « retour » est nécessaire.

Comment remédier aux « manquements » ? En lisant des biographies de Tsadikim on s’aperçoit qu’ils étaient toujours en train d’étudier la Torah, et, en pénétrant dans leur espace privé, on se sent pénétrés de calme, de bien-être, de paix.

Parvenir à ce degré de sainteté est possible en priant, en étudiant la Torah et, en respectant les mitsvoth. En imprégnant notre esprit de celui de la Torah et des mitsvoth.

D. précise : Si vous respectez Mes lois, le pays ruissellera de lait et de miel et sinon, si le pays est impur, il deviendra désert. Lorsque le peuple est entré en possession du pays de Canaan, il n’y avait pas une seule abeille. Alors, comment expliquer que le texte de la Torah évoque le miel ? C’est parce que nous explique la guemara, les figues et les dattes étaient de grande taille et elles étaient si douces que du miel en coulait sans cesse.

Quant au lait, les brebis qui étaient très fertiles donnaient un lait si crémeux et si abondant qu’il coulait seul sans même qu’on ait besoin de les traire c’est la raison pour laquelle il est écrit « eretz zavat halav ou dvash » (ארץ זבת חלב ודבש )

Les Sages nous expliquent aussi que ce prodige ne pourrait se réaliser si la contrée n’est pas habitée par des Juifs craignant D. Auquel cas, le pays deviendra une désolation, il n’y aura que des pierres et des épines mais, en revanche, lorsque le peuple fera repentance et opèrera un « retour » sur lui-même, alors, le désert refleurira et comme au temps des «  épousailles » de D. et de Sa fiancée Israël, le pays donnera des fruits si merveilleux qu’une grappe de raisins devra être transportée par 8 hommes ! Mais, à chaque fois que la conduite du peuple décevra D., alors la terre redeviendra stérile, verrouillée devant quiconque et les ennemis du peuple ne pourront pas, eux-mêmes, se repaître des cultures de ce pays, Lévitique XXVI, 32 et 33 :
וַהֲשִׁמֹּתִי אֲנִי, אֶת-הָאָרֶץ; וְשָׁמְמוּ עָלֶיהָ אֹיְבֵיכֶם, הַיֹּשְׁבִים בָּהּ. לג וְאֶתְכֶם אֱזָרֶה בַגּוֹיִם, וַהֲרִיקֹתִי אַחֲרֵיכֶם חָרֶב; וְהָיְתָה אַרְצְכֶם שְׁמָמָה, וְעָרֵיכֶם יִהְיוּ חָרְבָּה.

« Puis, Moi-même Je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l’occuperont, en seront stupéfaits. Et vous, Je vous disperserai parmi les nations, et Je vous poursuivrai l’épée haute; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. »

La demande de D. est par conséquent : que nous nous rendions purs par notre alimentation, que nous préservions notre langage de ce qui n’est pas compatible avec l’image que nous devons donner, et il en va de même sur le plan de notre « costume » qui doit être propre, simple mais suffisamment couvrant pour nous permettre d’être pudiques, et encore par le respect des lois etc.

La guemara Sanhédrine nous enseigne que lorsque l’époque où le Mashiah devra se dévoiler sera proche, le pays d’Israël regorgera de fruits et la terre produira en abondance.
Pour que les murs de notre demeure rayonnent de sainteté, de sérénité, et que nous puissions jouir d’un terrain capable de recevoir toutes les bénédictions célestes, il est bon de réciter des tehilim (psaumes) des paroles de Torah et de lire à haute voix la parasha de l’encens (Pitoum haketoreth).

D. a créé le monde et dans ce monde IL a créé le genre humain avec tous les genres, toutes les couleurs de peaux, de cheveux et d’yeux. Pour Lui, nous sommes tous égaux entre nous en dehors du fait qu’IL a confié aux enfants d’Israël, un rôle, celui incombant au fils du Roi : faire observer la Loi.

Cette section hebdomadaire contient plus de 50 mitsvoth concernant tous les secteurs comme il a été dit plus haut. Cependant, parmi toutes ces mitsvoth il en est une à propos de laquelle Rabbi Akiba enseigna à un étranger qui voulait se convertir et qui lui demandait de lui enseigner la Torah tout le temps qu’il pourrait se tenir sur un pied et, le célèbre rabbin répondit qu’en aimant son prochain comme soi-même il pratiquerait tout ce que renferme la Torah. Aimer son prochain comme soi-même est un verset de cette parasha.

Ce précepte complète une injonction qui précède ce verset et qui concerne une ordonnance très forte : la réprimande. En effet, il est écrit que lorsque tu vois ton prochain fauter tu dois le réprimander et ainsi tu ne porteras pas sa faute et immédiatement après il est écrit : aime ton prochain comme toi-même ce qui nous permet de conclure qu’ainsi, notre implication est importante même dans la vie d’autrui et ce pour le bien de l’Autre tout comme dans notre propre intérêt.

D. nous demande d’être saints parce qu’Il est notre D. et un autre principe se dégage : celui de Hillel qui a déclaré que la base du judaïsme est de ne pas faire à autrui ce que l’on n’aimerait pas qu’on nous fît car si notre prochain ne nous réprimande pas et nous laisse errer dans nos erreurs c’est qu’il ne nous aime pas et lui, aimerait-il qu’on le laissât faire des erreurs ?

Dans ces deux chapitres XIX et XX, le Créateur nous demande de faire certaines choses et nous confirme :
אני ה’ א-לוקיכם
« Je suis l’Eternel votre D. » pour quelle raison nous répète-t-Il qu’Il est notre D. ? Les commentateurs nous enseignent que, de manière à rassurer les plus pratiquants, que les moyens ou ceux même qui ne pratique presque rien, Lui notre Créateur reste notre D. et c’est aussi la raison pour laquelle Il accepte de résider au milieu de nous.

Pour mieux se rapprocher de D. et pour réussir à faire ce qu’IL nous demande : être saints, nous devons tenter de sublimer nos instincts. Il nous faut exercer des pressions sur notre libre-arbitre et notre personnalité pour savoir opérer des choix et pour pouvoir nous imbriquer dans la vie sociale et savoir nous impliquer, et parce que nous devons nous efforcer d’être saints alors, nous devrons nous efforcer d’être intègres et d’être justes et de faire ce qui est bien aux yeux du Créateur car c’est ainsi que nous atteindrons à la sainteté : en étant intègres nous nous servirons de poids et de mesures justes, nous serons bons et miséricordieux, nous nous acquitterons des devoirs qui nous sont imposés et nous appliquerons les commandements qui nous sont donnés.

Ce que D. nous demande est proportionnellement beaucoup moins de devoirs envers Lui qu’envers notre prochain.

Caroline Elishéva REBOUH

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