Israël fête la libération de quatre otages

Libération de quatre otages israéliens : « C’est le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire »

Un officier de police israélien est décédé au cours de l’opération, ainsi que de nombreux Palestiniens.

En début de matinée samedi 8 juin, au QG des opérations spéciales de l’armée israélienne, le général Hertzi Halevy, chef d’état-major, et Ronen Bar, le patron du Shin Beth (sécurité intérieure) ont donné le feu vert. L’opération pouvait débuter. D’après ce que l’on sait, selon des sources palestiniennes, un camion transportant des meubles destinés à des réfugiés a pénétré dans un quartier de Nousseirat, le grand camp de réfugiés dans le centre de la bande de Gaza.

Peu de temps après, à 200 mètres de distance l’une de l’autre, deux opérations avaient lieu simultanément. Des commandos d’unités spéciales de la police, du Shin Beth et de l’armée ont forcé l’entrée des appartements où étaient détenus les otages. Dans l’un, Noa Argamani, 25 ans. Dans l’autre, Almog Meir Jan, 21 ans, Andreï Kozlov, 27 ans et Shlomi Ziv, 40 ans. Tous les quatre avaient été enlevés par le Hamas lors de l’attaque du festival de musique techno Nova, à Reim, le 7 octobre 2023.

Des hélicoptères de combat et des drones

Les forces du Hamas à proximité sont très vite intervenues et ont tiré à l’arme automatique et au RPG en direction des commandos israéliens et du véhicule venu évacuer les otages. Les hélicoptères de combat et des drones ont donné un appui feu aux unités israéliennes. Le blindé touché par une explosion est tombé en panne, en plein centre de Nousseirat. Il a fallu que les forces de Tsahal, déployées à proximité, interviennent pour évacuer militaires et otages vers les hélicoptères qui attendaient à proximité sur la plage.

Au cours des échanges de tirs, le chef d’un des commandos israéliens a été grièvement blessé. L’officier de police Arnon Zamora, de l’unité Yamam (contre-terrorisme) est décédé un peu plus tard à l’hôpital.

Vers 12 h 30, avant même l’arrivée des quatre otages sains et saufs à l’hôpital Tel Hashomer près de Tel-Aviv, la rumeur s’est répandue comme une trainée de poudre. Lorsque les noms des otages ont été publiés, ce fut la fête dans les quartiers où leurs familles résident. Très vite, les chaînes de télé d’information en continu ont diffusé les premières images des otages retrouvant leurs proches. Comme Noa Argamani étreinte par son père, dont c’était l’anniversaire. « C’est le plus beau cadeau que l’on pouvait me faire » a-t-il dit, les yeux embués par l’émotion. Un peu plus tard, ce sont des images d’Andrey Kozlov étreignant son compagnon de captivité Almog. Ou encore Shlomi qui parle à des médecins et dit qu’il veut prendre une douche.

« Nous ramènerons tous nos otages »

Dérogeant à la règle qui veut qu’un Premier ministre israélien ne s’exprime pas pendant le repos hebdomadaire du shabbat, Benyamin Netanyahou s’est non seulement rendu à Tel Hashomer pour rencontrer les otages libérés, mais il y a fait une brève déclaration. Il a affirmé avoir approuvé l’opération sans hésitation. « C’est un jour d’émotion sans précédent pour tous les citoyens d’Israël et pour moi personnellement », a-t-il dit. Avant de marteler : « Je veux que ce soit clair : nous les ramènerons tous. Déjà, nous œuvrons pour ramener d’autres otages. Nous les ramènerons tous. » Ce qu’il a répété en conclusion : « Nous ramènerons tous nos otages, d’une façon ou d’une autre. »

Tout en se réjouissant de cette libération, des familles des 120 Israéliens toujours détenus à Gaza ont à nouveau lancé un appel au gouvernement pour qu’il accepte un accord avec le Hamas. Einav Zangauker, la mère de Matan, toujours prisonnier, a déclaré : « il y a encore 120 otages dans l’enfer de Gaza. La seule façon de les ramener, c’est par un accord. La population israélienne est avec nous et est prête à en payer le prix. Celui de la fin de la guerre. »

« Il y a des familles qui ne peuvent pas, aujourd’hui, partager le bonheur des proches de ceux qui ont été libérés. Il existe une chance pour un accord. Le seul moyen de les ramener tous et de mettre fin à la guerre », a affirmé Merav Svirsky, la sœur de Itay Svirsky, tué alors qu’il était otage à Gaza et qui a, longtemps, été détenu avec Noa Argamani.

Les quatre libérations de samedi portent à sept le nombre d’otages capturés par le Hamas le 7 octobre qui ont été libérés au cours d’opérations militaires, sur un total de 250 otages civils et militaires enlevés. Trois autres ont été tués par erreur par Tsahal et 105 ont retrouvé la liberté, en novembre dernier, dans le cadre d’un échange de prisonniers avec l’organisation islamiste.

Le sauvetage des otages sera baptisé « Opération Arnon » en hommage au commandant des forces spéciales de Tsahal tué au combat

Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant Herzi Halevi, a annoncé que le commandant de l’escouade Yamam des forces spéciales, l’inspecteur en chef Arnon Zamora, a été tué samedi alors qu’il sauvait des otages israéliens d’un appartement civil où ils étaient détenus dans le centre de Gaza.

Crédit photo : avec l’aimable autorisation. Commandant de l’escouade Yamam des forces spéciales, inspecteur en chef Arnon Zamora, hy’d

Arnon faisait partie des forces qui ont pénétré par effraction dans l’appartement où étaient détenus les otages, a été grièvement blessé pendant la bataille et est décédé plus tard des suites de ses blessures à l’hôpital.

« Arnon Zamora, 36 ans, un officier courageux et précieux, a laissé derrière lui une femme et deux enfants », a déclaré Halevi. « Le 7 octobre, il a mené la bataille au carrefour Yad Mordechai, éliminant des dizaines de terroristes et empêchant les terroristes de s’infiltrer vers le nord. Il a ensuite combattu dans les batailles du kibboutz Nahal Oz et du kibboutz Beeri.

Le chef d’état-major et le commandant de l’unité Yamam ont décidé ensemble de nommer l’opération de sauvetage « Opération Arnon » en reconnaissance du sacrifice de Zamora et des performances de son unité tout au long de la guerre.

« Tsahal pleure le commandant de l’escouade « Yamam » (Unité nationale antiterroriste) de la police israélienne, l’inspecteur en chef Arnon Zamora, tombé au combat », a déclaré l’armée israélienne dans un communiqué distinct. « Arnon est un héros israélien qui a aimé et protégé son pays. Il a dirigé la force qui a sauvé les quatre otages du centre de la bande de Gaza et les a renvoyés en Israël. L’armée israélienne salue sa mémoire.

« L’armée israélienne exprime ses plus sincères condoléances à la famille d’Arnon en ces moments difficiles. Puisse sa mémoire être une bénédiction. »

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a également publié une déclaration sincère au sujet du commandant tombé au combat.

« Je salue l’inspecteur en chef Arnon Zamora, commandant de l’unité d’élite Yamam, tombé alors qu’il dirigeait une opération audacieuse visant à sauver quatre otages détenus par le Hamas à Gaza. Il a vécu et est devenu un héros. Mon cœur et mes pensées vont à ses proches et à ses soldats. Puisse sa mémoire être une bénédiction. »

Le ministre a également loué l’unité que commandait Zamora, soulignant son audace et son courage dans l’exécution de la mission de sauvetage des otages.

« C’est l’une des opérations les plus héroïques et les plus extraordinaires auxquelles j’ai assisté au cours de mes 47 années de service dans l’establishment de la défense israélienne », a-t-il déclaré.

« Tsahal, l’ISA (Shin Bet) et les forces spéciales, ainsi que les forces qui les ont soutenues [ceux sur le terrain] ont mené une opération sans précédent, audacieuse par nature, planifiée avec brio et exécutée de manière extraordinaire… Nos troupes ont montré tellement de choses. courage, opérant sous un feu nourri dans l’environnement urbain le plus complexe de Gaza.

« Je ne me souviens pas d’avoir mené à bien des opérations de ce genre, avec cette intensité et avec ce niveau de coopération et de succès. »

« Nous ferons tout notre possible pour ramener tous les otages chez eux. Ce matin, nous avons non seulement eu une opération réussie, mais aussi une opportunité d’atteindre les objectifs de cette guerre. »

Jforum.fr avec  www.lepoint.fr et www.jewishpress.com

Almog Meir Jan, 22 ans, est un des quatre otages libérés ce samedi. Il avait été enlevé sur le site du festival de musique electro Nova le 7 octobre 2023. – AFP / Armée israélienne